{ Role Play } Teranas

Started by teranas, February 09, 2010, 07:03:43 AM

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teranas

Je finissais tranquillement de prendre mon repas (ou devrais je plutôt dire pillage) tandis que ceux qui m'avaient sorti de force de mon caisson me racontaient les derniers évènements de la base. Il se passait pas mal de trucs louches, mais ce n'était pas de mon ressort. Moi, je me contentais maintenant d'entamer comme il faut ma nouvelle vie avec Ale'yah (et accessoirement Krystal) et me dépêcher de faire une cérémonie de transfert. Je me fis d'ailleurs copieusement questionner sur le sujet. Tout le monde avait l'air content pour moi que je me sois trouvé une femme chez nos amis bleus, mais tout le monde semblait aussi très curieux. Norman me rappela d'ailleurs que je n'avais pas d'entrée sur mon journal de bord depuis plus d'une semaine. Ce truc restait au fond de mon sac, d'une part parce que maintenant je m'en moquait comme de mes premières sandales, d'autre part, parce que je voulais pas qu'Ale'yah joue avec.
Une fois que j'eu echappé à l'interrogatoire, je souhaita un bon rétablissement à l'amie de Norm et me dirigea vers la salle où aboutissaient les communications hors base. Je choppa un mec au hasard et lui demanda :


Moi : Excuse moi, un avatar a appelé il y a 2 jours pour demander à faire évacuer un soldat de la RDA. Qui c'est qui a reçu cet appel ?
Homme : Ah bah c'était Régis. Je me souviens il nous a gueulé que l'avatar s'était trouvé une copine sur place. Qu'est ce qu'il est con ce Régis. En même temps y'en a je vous jure ils ont de ces idées... Pourquoi tu me demandes ça ?
Moi : Je dois poser quelques questions à ce Régis. Simples mesures de sécurité.
Homme : Ok alors Régis il est...Là bas. Poste 4.

Je sortit de la salle 30 secondes après, laissant derrière moi un type allongé par terre, encore sous le choc de s'être pris un gros taquet en pleine tête, juste après que je lui ai chuchoté « De la part de Don Juan », et le reste de la salle pas moins étonné.
Je fila à la salle de liaison, mais la vitre n'était pas encore remplacée. Je décida donc d'aller dans ma piaule faire un peu de rangement. Rien n'avait bougé, les livres et vêtements posés comme lors de mon dernier passage, c'est-à-dire il y a longtemps. Je repassai en revue mes bouquins de xenobotanie, me rendant compte à quel point j'avais laissé mon ancienne vie derrière moi. Même ma famille, je leur avais dit que je partais dans le centre de bio-serres de la Nouvelle-Orléans. Rien que pendant les 6 ans du voyage, je leur ai pas donné de nouvelles, et encore aujourd'hui, rien. Peut être me croient ils morts. Peut être même est ce mieux ainsi.
Ils connaissaient mon dégoût de la Terre, de la pollution et surtout de la RDA. Ils savaient à quel point je n'aimais pas ce monde, alors mort ou sur Pandora, pour eux ce serait pareil : je serais libre.
Je me dit que je pouvais peut être leur envoyer un courrier, mais si le bruit courrait que j'avais rejoint la Cause, ça pourrait leur attirer des ennuis.
Je passa ainsi près d'une heure à me remémorer ma vie terrestre quand il me sembla voir passer devant la vitre de ma porte de chambre des personnes que je reconnaissais être des pilotes d'avatar avec de grands sourires sur le visage. J'en conclue donc que la vitre était refaite. Je leur emboîta le pas et arriva vite devant mon caisson dans lequel je m'allongea. Je remarqua aussi que pas mal de regards  et sourires étaient braqués vers moi. La rumeur avait donc couru si vite. Je fis abstraction de tout ça et referma le caisson qui lança la liaison.


Je bâti des paupières face à la clarté du soleil et m'assis en me massant les yeux, puis la tête, sans chercher bien loin d'où venait ces douleurs. Face à moi, une Ale'yah avec sa tête des mauvais jours et une Krystal qui apparemment avait passé les dernières minutes à l'empêcher de m'assassiner. Lorsqu'elle me vit me redresser, un air de soulagement passa sur son visage.


Krystal : Ah enfin te revoilà. J'ai eu du mal à la retenir. Elle fesait tellement de bruit que ça m'a reveillé. Heureusement pour toi d'ailleurs.

Son visage commença à se crisper et la fourrure à se son front s'humidifiait tandis que la douleur la ratrappait. Je m'approcha vite d'elle et la supplia :

Moi : Merci Krystal mais tu dois te reposer maintenant. Retransforme toi et dors, s'il te plaît.

Elle accepta volontiers. Son corps se changea en sable et elle retourna dans le porte dague accroché dans mon dos. Je braqua alors mon attention sur Ale'yah, adossée à un tronc, les bras croisés et le regard boudeur. Je la pris dans mes bras pour l'enlacer amoureusement et la calmer. Par discrétion et par pudeur, nous discutâmes dans nos esprits.

Moi : Ce n'est rien Ale'yah. Nous aurons d'autres occasions.
Ale'yah : Mais j'en avais tellement envie...
Moi : Moi aussi, mon cœur, moi aussi. Et je te promet que je n'y suis pour rien dans cette déconnexion.
Ale'yah : Qu'est ce qu'il s'est passé ?
Moi : Un des pilotes était dans un état de santé critique et son caisson de lien ne s'ouvrait pas. Quelqu'un a alors brisé une vitre pour que tout l'air que nous respirons s'échappe et ouvre le caisson  en urgence.
Ale'yah : Comment va la personne qui était blessée ?
Moi : Elle est hors de danger.

Le silence s'installa quelques secondes puis Ale'yah réengagea la discussion.

Ale'yah : Dis moi Tera', tu es d'accord pour que nous ayons des enfants?
Moi : Bien sûr, moi aussi j'en veux. Mais avant, j'aimerai que nous soyons bien installés au sein du clan et que nous ayons chassé les derniers représentants de la RDA sur la planète. Je veux qu'ils grandissent dans une jungle Pandorienne qui n'a pas plus de dangers que ce que sa nature propose déjà.
Ale'yah : Tu as sûrement raison. Mais s'intégrer au clan sera rapide. Et d'ici 10 mois, on aura probablement réussi à tous les chasser.
Moi : Tu veux dire 9 mois, non ?
Ale'yah : Nous, nous portons notre enfant 10 mois, pas comme les humains.
Moi : Ah oui, c'est vrai. Plus le mammifère est grand, et plus la gestation est longue.
Ale'yah : Peut être, mais c'est dommage. J'aurai bien préféré attendre 1 mois de moins.
Moi : C'est comme ça.
Ale'yah : Tu as une idée de comment les appeler ? Si c'est une fille, tu aimerais quoi comme prénom ?
Moi : Mmmmmmh....Zelda?
Ale'yah : Ca a un sens ?
Moi : Dans notre culture, Zelda est une jeune et belle princesse.
Ale'yah : Est-ce que c'est quelqu'un de bien?
Moi : Oh que oui. Une princesse responsable, qui aime son peuple et qui fait toujours de son mieux pour aider et faire le bien.
Ale'yah : Alors Zelda sera parfait. Et pour un garçon ?
Moi : Link?
Ale'yah : Ah non, j'aime pas.
Moi : Mais Link est un jeune homme très courageux et brave.
Ale'yah : Peut être mais j'aime pas.

Et une bonne demi heure passa ainsi tandis que nous débattions des noms à donner à nos futurs enfants. Donc pour une fille, ce sera Zelda, et pour un garçon, ce sera Tsawfke. Ca veut dire « grand soleil », un truc dans le genre. Et on s'était également mis d'accord sur le fait que nous aurions au moins une fille et un garçon. Après, on en fera autant que nécessaire si on n'a pas de chance en 2 essais.
La journée se passa un peu comme la précédente : pistage, tir à l'arc et apprentissage du Na'vi (qu'est ce que c'est chiant ce truc j'ai déjà  assez galéré avec le français comme ça!. Bonjour, s'il vous plaît, merci et au revoir suffisaient largement! Quoique...)
La soirée vint assez vite et Ale'yah voulu malgré tout qu'on marche encore un peu.


Moi : c'est marrant mais je me souvenais pas qu'on s'était autant éloigné du Kelutral.
Ale'yah : C'est toi qui t'en es éloigné. Et on ne rentre pas au Kelutral.
Moi : Pardon?
Ale'yah : On fait un détour, ça te laisse plus de temps pour apprendre.
Moi : Trop aimable...

Quand je pense que j'ai la possibilité de pouvoir ressentir toute forme de vie animale aux alentours sans bouger, et elle veut pas que je m'en serve. A quoi ça sert d'avoir des pouvoirs si on s'en sert pas?

Ale'yah : Parce que moi je saurai survivre ici sans m'en servir, pas toi.
Moi : Hey et toi t'en profite pour espionner mes pensées pendant que moi je baisse ma garde!
Ale'yah : Bon bah puisque que t'as juste envie de chialer, on va s'instal-

Elle s'arrêta soudain, fronça les yeux, puis les ferma, visiblement en pleine concentration.

Moi : Qu'est ce qui y'a ? Tu as senti quelque chose ?

Elle ne répondit pas et je me rapprocha d'elle en surveillant les alentours, une flèche encochée. Ale'yah rouvrit les yeux quelques secondes après, m'attrapa un bras et me tourna dans une direction qu'elle pointa du doigt.

Ale'yah : Regarde avec ton esprit par là, et dis moi ce que tu vois.

Je me mis donc à genoux, ferma les yeux et me concentra. Je sentais au loin des présences. 5...non...8 personnes. Non 10 ! Peut être 9... Merde j'arrive pas à trouver le bon chiffre !

Moi : Je perçois entre 8 et 10 esprits.
Ale'yah : Moi aussi. Mais je ne sais pas qui ils sont.
Moi : Il y en a 3 qui me paraissent plus faibles.
Ale'yah : Peut être des enfants.
Moi : On va jeter un œil ?
Ale'yah : Oui, mais restons prudents.

Nous avançâmes alors le plus discrètement possible. Une odeur de braise nous alerta que nous étions proches. Ecartant quelques feuilles, on pouvait enfin voir le groupe. Des Na'vis. 5 adultes et 2 enfants. Tiens donc! Des mains à 5 doigts. Des avatars donc.

Moi : Je pense qu'on peut se montrer. Ils doivent être du Hell's Gate.
Ale'yah : Et si ce n'est pas le cas ?
Moi : Alors on va faire un truc : je me montres, toi tu restes cachée, et si les choses se gâtent, tu en élimine un et je me dépêche de me planquer. Ok ?
Ale'yah : Tu es sûr de vouloir faire ça ?
Moi : Oui, si ils sont bien de la base, ce serait une bonne chose de se rencontrer.
Ale'yah : Très bien. Vas y alors.

Elle encocha une flèche et observa le groupe devant nous impassiblement. Si un seul d'entre fait mine de me menacer, il va la sentir passer. Je m'approcha donc encore un peu, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus rien après qui me couvre. J'observa discrètement une dernière fois et remarqua qu'une Na'vi regardait dans ma direction, les oreilles dressées. J'inspira à fond et cria :

Moi : Bonsoir !

La réaction fut immédiate. Les avatars attrapèrent armes à feu, arcs et dagues qu'ils pointèrent dans ma direction tandis que les enfants se réfugiaient derrière eux dans les bras des 2 femmes Na'vi.

Moi : Ne tirez pas ! Je vais lentement sortir, les mains en l'air.

Je fus un peu étonné qu'Ale'yah n'ai pas tiré mais après tout leur réaction était normale. Je me leva donc lentement, mains en l'air et m'avança vers eux. Un des avatars me demanda, sans baisser son arme.

Avatar 1: Qui es tu ?
Moi : Teranas, pilote d'avatar de Hell's Gate.

Un d'entre eux baissa son arme et pris son journal de bord.

Avatar 1: Teranas, c'est ton pseudo Na'vi je suppose. Tu n'as pas un vrai nom ?
Moi : Frédéric.

Le deuxième avatar fouilla quelques secondes dans les données de son PDA  et finit par s'exclamer :

Avatar 2 : C'est bon je l'ai ! C'est bien un gars de chez nous ! Regardez la photo de profil de l'avatar, c'est bien lui !

Je remercia ma chance grâce à laquelle je ne portais pas le casque allant avec mon armure de Palu', sans quoi ils ne m'auraient pas reconnu aussi facilement. Les avatars baissaient leurs armes tandis que celui qui m'avait identifié expliquait en Na'vi aux autres derrière que j'étais un ami (enfin je pense que c'est ce qu'il disais).

Avatar : T'as de la chance qu'on ai les fiches de tout le personnel de la base, sinon ça se serait pas aussi bien passé.
Moi : J'avais une couverture.
Avatar : Comment ça ?
Moi : Restez tranquille, quelqu'un va nous rejoindre.

Je me tourna et fit signe à Ale'yah de nous rejoindre. Elle sortit de la végétation quelques secondes après, arc et flèche rangés. L'armure de Palu', qu'elle portait intégralement, arracha un sifflement aux avatars.

Avatar 3 : La vache ! Vous êtes bien assortis !
Avatar 1 : Je veux la même !
Avatar 2 : Qu'est ce que c'est ?
Moi : Une armure faite avec des morceaux de chitine que les Thanator perdent en grandissant, taillé sur mesure par les mains expertes de ma femme que voici, dis je en fesant un geste de présentation vers Ale'yah.

Pour la deuxième fois en 15 secondes, les avatars restèrent bouche bée. Je crois  même qu'ils prirent tous la peine de bien recompter les doigts d'Ale'yah ou d'observer l'absence de sourcils.

Avatar 3: 'Tain ! Lui aussi il s'est trouvé une compagne chez les Na'vi ! Comme Jake Sully !
Avatar 2 : Je penses qu'il n'y a pas que eux deux, mais c'est vrai que c'est rare.
Avatar 1 : Et comment s'appelle ta compagne ?
Moi : Elle s'appelle Ale'yah.

Ale'yah retira son casque et leur fit le salut rituel Na'vi auquel répondirent les avatars avant de se présenter à leurs tours.

Avatar 1 : Oe lu Vince.
Moi : Elle parle français, pas besoin de vous embêter.
Avatar 2 : Bien ! Alors moi, c'est Mayuko.
Avatar 3 : Et moi c'est Gwenn.

Un mec avec un prénom de fille ? Bon, je suppose qu'il y en a...Ou alors son le pilote et l'avatar sont pas du même sexe.

Alors que nous finissions de nous présenter, les Na'vi derrière les 3 avatars commencèrent à s'approcher.

Tiens, mais avec eux ça fait 7. Est-ce qu'Ale'yah s'est gourré sur le chiffre ? Ca m'étonnerais...

Gwenn : Voici des Na'vi de différents clans que nous protégeons. Voici Nao et Sa'pay, dit il en montrant les 2 enfants, et voici Piwopx et Ma'utx, ajouta t'il en nous montrant les 2 femmes Na'vi.

Je les salua ainsi qu'Ale'yah, qui n'avais toujours pas dit plus que nécessaire. Cela ne passa d'ailleurs pas inaperçu auprès de Mayuko, qui était resté avec nous tandis que els autres retournaient s'occuper du feu.

Mayuko : Je croyais qu'elle parlais notre langue, elle a pourtant pas l'air de vouloir causer.
Moi : Euh...Elle doit être un peu timide. Mais rassurez vous, dès qu'elle vous connaîtra un peu mieux, elle parlera, vous en faites pas.
Mayuko : Dans ce cas pour éviter de lui faire peur, je vous préviens de suite qu'il nous manque quelqu'un.
Moi : Ah je le sav...euh !! Je veux dire, qui ça ?
Mayuko : C'est un avatar enfant...
Moi : Oh non...
Mayuko [/u]: Mais le pilote était adulte...
Moi : Pitié...
Mayuko [/u]: Il a fait un transfert d'âme il y a pas longtemps...
Moi : Enfer et damnation, par la barbe de Saint-François du plancton de la corde à sauter, juste ciel, ventre saint-gris, et tout le tralala...
Ale'yah : Je peux te proposer « Par les jupons d'Eywa ».
Moi : Je prends.
Mayuko : ...parti pisser mais il devrait revenir...
Moi : Mais qu'est ce qu'il fout ici ?
Mayuko : Pète et répète sont sur un bateau...
Ale'yah : Ben j'en sais rien.
Mayuko : ...on a vu un Toruk à trois testicules...
Moi : On est maudits ou quoi ? J'ai pas envie de me le farcir tout le temps moi !

Une voix qu'on ne s'attendait pas à entendre s'interposa dans notre conversation.

Krystal : Dites, je crois que vous devriez faire attention à votre ami.

Je regarda Mayuko et me rendit compte qu'il avait les bras croisés, un air de reproche dans les yeux et qu'il tapait du pied.

Moi : Quoi ?
Mayuko : Vous écoutez un peu ce que je vous dit ?
Moi : Euh...
Mayuko : Ca fait 5 minutes que vous sors des grosses conneries et vous restez comme 2 vigiles à regarder droit devant vous avec des yeux de Merlan frit.
Moi : Ben s'ta dire que...
Xelloss : SALUT LES AMOUREUX !!!!!
Moi : WAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH !!!!

Je m'assis par terre tellement j'avais eu peur, une main sur le cœur pour l'empêcher de se barrer en courant. Devant moi, avec un grand sourire qui collait parfaitement avec sa tronche de petite pourriture sur pattes, le démon Xelloss.

Moi : Espece de petite [-18 ans] de [pas mieux] à la [ah quand même...] de chez [hey on est tout public j'te rappelle !] d'avatar à la con tu m'a foutu une de ces peurs !!
Xelloss : Bah quoi chui content de vous revoiaaaAAAh *Humph !*

Ale'yah, qui elle aussi avait eu très peur, ne s'était pas retenue de lui faire un beau croche patte.

Ale'yah : Moi aussi très contente.

Xelloss se releva et se frotta le bout du nez qui était plein de terre.

Xelloss : Alors qu'est ce que vous faites ici ? Une promenade au clair de lune ?
Moi [/u]: Je m'entraîne figures toi. Chasse, pistage, language, connaissance des plantes...
Xelloss [/u]: Et vous êtes vachement bien équipés à ce que je vois !

Xelloss tournait  lentement autour de moi pour examiner l'armure tandis que je me relevais.

Xelloss : C'est fait comment ce truc ?
Moi : Avec des morceaux de chitine que les Thanator perdent en grandissant.

Xelloss ne répondit rien. Je finissais de m'épouster quand j'entendis Ale'yah m'apeller par l'esprit. Je la regarda d'un air interrogateur et elle me fit des signes en montrant quelque chose derrière moi, avec un regard alarmé. Je me tourna et vis Xelloss qui avait le regard baissé vers un petit objet dans sa main. Un objet doré et bleu...Le bâton de Krystal !!!
Il avait du tomber de mon porte dague quand je me suis assis...


Moi : Xelloss ? Tu veux me rendre ça ?

Il ne répondit rien, ne me regarda même pas. Il restait obnubilé par le bâton.

Moi : Xelloss ? C'est à moi ce truc ! Rends le moi j'y tiens !

Toujours pas de réaction...Je m'approcha de lui et lui saisis l'épaule, ce qui le fit sursauter comme lorsqu'on se réveille d'un cauchemar.

Moi : Tu me le rends ?
Xelloss : Euh...oui ! Tiens, désolé.

Je déficela mon porte dague et y relogea le bâton en essayant de le coincer un peu mieux.

Xelloss : C'est quoi ce truc ? Ca ressemble pas à de l'artisanat Na'vi.
Moi : C'est...un objet que m'a donné une Na'vi. On l'a sauvé il y de ça 3 ou 4 jours mais elle était grièvement blessée et elle a fini par succomber à ses blessures. Elle m'a donné ça avant de mourir, disant qu'elle y tenais beaucoup, alors je le garde précieusement.

C'était ce que j'avais trouvé de mieux , mais ça suffisait. Enfin j'espère.
Xelloss continuait de me regarder avec un air perplexe quand un des enfants Na'vi le saisis par le bras et l'entraîna derrière lui. Apparement, ils voulaient jouer. Je remercia Eywa pour cette intervention et revint me placer près d'Ale'yah qui semblait confuse.


Moi : Qu'est ce qui lui as pris ?
Ale'yah : Je ne sais pas. C'est comme si il avait senti que quelqu'un était dans le bâton. J'ai voulu voir son esprit mais c'était comme si quelqu'un me bloquait.
Moi : Tu as senti quelque chose de particulier Krystal ?
Krystal : Non rien.
Moi : Tout va bien alors !

Je n'aurais pas affirmé ça si j'avais su que pour la première fois depuis notre rencontre, Krystal venait de me mentir...

teranas

Mayuko, qui nous avait laissé seuls quand Xelloss s'était pointé, revint vers nous tout en regardant Xelloss qui se fesait traîner de force dans le jeu des 2 enfants.

Mayuko : Vous restez avec nous ce soir ? On a assez de provisions pour tout le monde, et même des duvets pour dormir si vous voulez.
Moi : Ca dépend si le chef est d'accord. T'en penses quoi ?

Ale'yah ne répondit pas. Elle soutenait un regard pesant sur Mayuko, qui se sentais de plus en plus gêné. Elle fit soudain un léger mouvement de tête et répondit, comme si de rien n'était :

Ale'yah : C'est d'accord, nous restons pour cette nuit. On pourra aussi faire cuire de la viande qu'on a gardé dans nos sacs.
Mayuko : Parfait ! On va préparer tout ça.

Mayuko repartit vers le feu et regarda rapidement derrière lui si Ale'yah ne la fusillait pas encore du regard. Je me tournas vers elle et lui dit :

Moi : T'en fais une tête quand tu refléchit. Mayuko a cru que t'allais le-

Ale'yah me fit face et me tendit les bras, comme pour m'enlacer. Etant toujours d'accord pour un petit câlin amoureux, je lui ouvrit mes bras également. Mais à peine j'eu fait le tour de sa taille qu'elle se laissa tomber, comme si le sol sous ses pieds avait disparu. Surpris, je la rattrapa juste à temps. Avant même de lui demander ce qu'elle avait, je sentis que ses jambes tremblaient. Je passa la main sur son front et constata qu'il était humide. Elle parla alors, d'une voix tremblante et noyée.

Ale'yah : Excuse moi Tera'. J'ai eu très peur.
Moi : Mais qu'est ce qui t'a pris ? Tu te sens mal ?
Ale'yah : Je te raconterais après. Ca peut attendre.
Moi : Tu es sûre ?
Ale'yah : Oui, plus tard...

Elle se ressaisit, s'essuya le front et me regarda avec un grand sourire, malgré des yeux encore humides. Je ne put lui montrer qu'un regard de chien battu, en réponse à cette souffrance qu'elle gardait bien dissimulée en elle. Je regarda le reste du groupe et vérifia que personne ne nous avait vu, ou au moins n'avait rien remarqué de bizarre. Apparement tout allait bien.
C'est à ce moment là que Gwenn nous fit signe de venir nous installer pour manger. Je pris le sac d'Ale'yah en plus du mien et alla les poser dans un coin. J'en sorti les morceaux de viande que nous allions partager et les amena à Vince qui gérait le feu.
Nous nous installâmes tous en cercle autour du barbeuc' local, Ale'yah à ma gauche, Xelloss à ma droite (comme par hasard...). Je jeta un œil furtif à Ale'yah, qui avait maintenant une tête joyeuse, tout à fait ordinaire. Un plat de viande fit le tour du feu comme dans la tradition Na'vi. Quand on a le plat en main, on sers un morceau à celui qui a eu le plat avant nous, puis on fait passer à celui d'à côté pour qu'il nous serve. Et les enfants, à qui on ne demande pas de servir ainsi, s'amusent à courir après le plat pour servir le dernier. Tout le monde mangea une bouchée, puis la conversation s'engagea sur ce que chacun faisait sur Pandora. Bien évidemment, les stars étaient Ale'yah et moi. Nous expliquions donc ce que nous faisions en forêt, et tout le monde partit à raconter des anecdotes. Le repas continuait et je surveillais Ale'yah, mais celle-ci ne montrait rien d'alarmant.
Je sentis quelque chose me tapoter l'épaule et regarda donc Xelloss (bah oui qui d'autre ?) qui me tendait un récipient avec un genre de sauce orange dedans.


Xelloss : Tiens, goûte moi ça !
Moi : C'est quoi ?
Xelloss : Ca améliore le goût, tu vas voir .

J'attendis donc que le plat repasse pour prendre un bout de viande et le trempa dans la sauce.

Moi : T'en prends pas ?
Xelloss : Nan, j'y suis euh...allergique !

Xelloss me regarda faire attentivement, et ses yeux s'agrandirent quand la viande entra dans ma bouche. Je mâcha quelques secondes puis avala en disant :

Moi : Ha ouais, pas mauvais. Ca me rappelle le Wazabi.

Xelloss changea alors radicalement d'expression, les yeux jaloux, la bouche boudeuse, et les oreilles baissées, tandis que Gwenn, Vince et Mayuko se marraient bien. Je les regarda avec incompréhension en me léchant les doigts puis demanda :

Moi : Quoi ?
Vince : Rien...rien ! Hahahahahaha.....
Moi : J'vous jure si vous avez mis un truc pas net dans c'te sauce j'vous maquille avec !
Gwenn : Nan nan t'en fais pas ! C'est juste qu'à chaque fois que Xelloss mange de ça, il s'arrache la bouche alors il est dégoûté que toi ça te fasse rien !
Moi [/u]: Espèce de petit enfoiré, t'as voulu me faire une blague hein ?!

Le repas continua tranquillement et la conversation arriva à ce que le groupe faisait ici.

Vince : On ramène les Na'vi ici présent dans leur clan. Les 2 petits là sont du clan [Pour des raisons de niveau insuffisant en langage Na'vi, l'auteur est dans l'incapacité de réécrire le nom du clan en question et vous prie de bien vouloir l'excuser pour la gêne occasionnée] et les deux femmes sont du [Pareil...].
Moi : Et pourquoi vous vous êtes arrêtés dans le coin ?
Xelloss : Ben en fait on a des gens du Hell's Gate pas loin qui inspectent un vieil  avant poste et...
Gwenn : Mais y'a rien à voir dans cet avant poste ! intervint prestement Gwenn.
Mayuko : Oui oui c'est pas la peine de s'y intéresser.

Je voyais bien qu'ils avaient coupé Xelloss mais je ne faisait pas plus attention car je sentais que quelque chose n'allais pas. Mayuko pris un air grave et me dit :

Mayuko : Je crois que ta copine a un problème, elle est toute pâle.

Je regarda Ale'yah et effectivement, elle ne semblait pas très bien. Je posa ma main sur son épaule et lui demanda, le plus naturellement possible :

Moi : Ca ne va pas ?
Ale'yah : J'ai chaud. Il faut que je retire mon armure.
Mayuko : Elle a raison, devant le feu en plus elle doit étouffer.
Moi : Ok, on reviens, on va les retirer tous les deux.

J'accompagna Ale'yah en la soutenant jusqu'à l'endroit où étaient posés nos sacs et après avoir vérifié que personne ne nous épiait, la saisie fermement par les bras et lui dit sur un ton plus dur que je ne l'aurais voulu :

Moi : Tu es certaine que ça va ? On peu s'en aller maintenant !
Ale'yah : Non, ça ira. Restons...s'il te plaît...

Comment pouvais je résister à ça ? Je commenca à lui défaire son armure tandis qu'elle restait impassible, cachant de son mieux son mal-être intérieur. Lorsque j'eu fini d'enlever la sienne, elle m'aida à défaire la mienne. Je rangea ensuite toutes les pièces dans nos sacs respectifs puis revint devant le feu avec Ale'yah comme si de rien n'était.
Le reste de la soirée passa sans autre incident et tout le monde décida qu'il était temps d'aller dormir. Gwenn, Vince et Mayuko se donnèrent les tours de garde. Je leur proposa d'en prendre un et ils me dirent que ce n'était pas nécessaire, qu'ils y étaient habitués, et que j'avais sûrement mieux à faire. Je laissa donc Vince, qui avait le premier tour, et rejoint ma moitié, qui restait assise à l'écart du camp, la mine perplexe. Je m'assis près d'elle, mis un bras dans son dos, jusqu'à son épaule et la rapprocha de moi pour l'enlacer. Malgré ça, elle ne semblait toujours pas se sentir mieux.


Moi : Pourquoi tu fixais Mayuko comme ça tout à l'heure ? Qu'est ce qui t'as mis dans un tel état ?
Ale'yah : J'ai senti quelque chose en eux. Quelque chose qu'ils craignaient. Quelque chose qu'ils cachaient. Qu'ils ne voulaient pas qu'on sache.
Moi : Quoi donc ?
Ale'yah : Je ne savais pas, alors j'ai fouillé dans son esprit. Et j'ai vu des choses terribles. Des choses dont je ne croyais pas que ça pouvait exister...

Je me campa face à elle, lui prit la main et la regarda droit dans les yeux.

Moi : Montres moi, dis je à voix haute.

Elle regarda Vince et me dit qu'on devait s'éloigner. Je me leva et lui pris la main pour l'accompagner tandis que nous faisions mine d'aller nous promener en amoureux. Vince nous regarda nous éloigner et sourit en pensant que j'étais un sacré veinard.
Une fois hors de vue du camp, Ale'yah s'agenouilla face à moi, prit ma tête dans ses mains et me demanda :


Ale'yah : Tu es sûr de vouloir voir ça ?
Moi : Bien sûr. Hors de question que tu gardes ça pour toi et que tu en souffres.

Elle posa son front contre le mien, nous fermâmes tous les deux les yeux et j'ouvrit mon esprit à elle tandis qu'elle me montrait tout ce qu'elle avait vu. Le flot d'informations était complètement brouillé. Je ne voyais que quelques fragments ici et là. Il y avait d'abord un avant poste abandonné qu'ils fouillaient. Il y avait...Gwenn, Vince, Mayuko, d'autres avatars que je ne connaissais pas, des Na'vis, amis d'autres clans sûrement et...Xelloss ?! Qu'est ce qu'il foutait ici lui ? Il semblait leur montrer le chemin...Et il avait aussi l'air différent. Les images se brouillèrent à nouveau et j'arriva dan les sous sols de la base, mais des sous sols anormalement grands...et l'ambiance était particulièrement inquiétante. Cela se brouilla encore, et l'arrivée d'images se fit hésitante. Ale'yah avait peur. Quoi que soit la suite, elle était terrifiée.
J'ouvrit les yeux, posa ma mains sur une de ses épaules et lui fit un sourire encourageant. Elle me répondit par une grimace incertaine, et je ferma à nouveau les yeux, attendant la suite. En même temps que des images arrivèrent des cris. Des cris de guerre, d'encouragements, d'appel à l'aide, mais aussi des sons gutturaux. Des cris étouffés , des bruits de tripes mastiqués et de hurlement sinistres, remplis de desespoir, de haine, et vides d'humanité. Ces sons étaient coupés par des tirs de balle ou le sifflement d'une lance qui pourfend. Mais partout c'était bel et bien des bruits de combat qui emplissaient mon esprit. Et enfin les images se concrétisèrent. Je voyais des Na'vi et avatars se battre contre des humains. Mais des humains qui avaient un démarche incertaine, les bras qui balançaient, les doigts crispés, les jambes comme tordus, les vêtements sales et déchirés, parfois imbibés de sang. Mais surtout une expression inhumaine, presque animale, enragée, ne demandant qu'à tuer et dévorer.
Un long frisson me remonta dans le dos, s'attarda sur ma nuque et arriva dans ma  tête en me faisant l'effet d'un choc électrique. Des morts-vivants... Créatures de cauchemar, n'inspirant rien d'autre que la terreur, repris des centaines de fois dans des films pour faire peur, mais jamais ils ne me l'ont fait autant que maintenant. De plus, ce n'étaient pas les morts-vivants classiques, marchant lentement et aussi réactifs que des paresseux. Ceux là couraient, faisaient des mouvements assurés, sans même trébucher sur les corps de leurs congénères à terre. Un des avatars faucha la jambe d'un d'entre eux, qui se brisa et se déchira net sur le coup. Le corps atterrit près de moi, m'éclaboussant de sang qui émanait une puissante odeur de charogne pourrie. Le cadavre continua de remuer et tourna sa tête vers moi, me faisant bien profiter de ses yeux injectés de sang, de sa peau rongée et de sa mâchoire qui ne tenait plus que d'un seul côté. Il poussa encore un cri terrifiant et tandis sa main vers moi.
Le souvenir n'alla pas plus loin. Je vis la scène s'éloigner jusqu'à disparaître et lorsque je rouvris les yeux, Ale'yah pleurait devant moi. Je la pris aussitôt dans mes bras en déballant des trésors de persuasion pour tenter de la calmer mais rien n'y faisait, elle n'arrivait pas à se calmer. La vue de ces horreurs décérébrées avait dû sévèrement la heurter. Cela ma rappela sa réaction  lorsqu'elle avait vu les organes robotiques dans le corps de Xelloss. Une bonne minute passa sans que je parvienne à la calmer et une main se posa soudain sur mon épaule. Je tourna la tête sans lâcher Ale'yah et vit que c'était Krystal qui était sorti de mon porte-dague.


Krystal : Laisse moi faire ! Je peux l'aider !

Je hocha la tête et lâcha ma moitié avant de me reculer. Krystal posa ses mais sur les épaules d'Ale'yah, se mit sur la pointe des pieds et pressa son front contre le sien. Elle continua de pleurer quelques secondes puis les sanglots se calmèrent progressivement, jusqu'à s'arrêter. Krystal se recula et Ale'yah resta immobile quelques secondes, puis sécha ses larmes et rouvrit enfin les yeux. Je me remit devant elle et la prit dans mes bras en la caressant pour continuer de la réconforter. Elle dit à Krystal, d'une voix faible et encore noyée :

Ale'yah[/u] : Merci...Merci beaucoup...c'était...magnifique...

Je fronça un sourcil et tourna la tête vers Krystal qui m'expliqua:

Krystal : C'est une chose que je pense avoir appris à faire sur ma planète. Je crée de belles images dans ma tête, en renforçant leur pouvoir de relaxation grâce à mon esprit, et je les impose dans celui qui ne va pas bien.
Moi : Et ben...Ca à l'air de bien marcher. Ca va mon ange ?
Ale'yah : Oui, je vais mieux. Merci à toi aussi d'avoir essayé.
Moi : Ne penses plus jamais à tout ça.
Krystal : J'en ai profité pour diminuer ces souvenirs là. Ils ne lui feront plus aussi peur.
Moi : Tu as tout vu ?
Krystal : Oui, en même temps que toi.
Moi : Et ça ne t'as pas choqué plus que ça ?
Krystal : Je me suis fait à moi ce que je lui ai fait. Moi aussi je n'aurais plus très peur. Toi par contre, tu n'avais pas l'air très touché.
Moi : Parce que je sais ce que sont ces monstres. C'est nous qui les avons inventé.
Krystal : Que sont ils ?
Moi : Des morts-vivants. Cela fait des centaines d'années que ma race d'origine a inventé cette histoire de morts qui se relèvent pour dévorer les vivants. Au début, ils ne servaient qu'à effrayer les enfants ou faire peur à ceux qui recherchaient des sensations fortes. Mais j'imagine que comme toute idée insensée, quelqu'un a eu envie de la rendre vraie. C'est sûrement ce qui s'est passé dans ces labos.
Ale'yah : Et c'est ça qu'ils ne voulaient pas qu'on sache...
Moi : Oui...Ce qui est normal, une telle histoire est  presque impossible. Et si ça se savait, ce serait la panique partout.
Krystal : Est-ce qu'il reste encore certains de ces monstres ?
Moi : Je ne sais pas. Eux doivent le savoir puisqu'ils les ont affronté.
Krystal : Est-ce qu'on devrait leur en parler.
Moi : Je pense que non. Déjà, on ne leur apportera rien de plus pour lutter contre ça. Ensuite, il faudra leur expliquer comment on a su. Et enfin, je pense qu'ils maîtrisent la situation. Ils m'ont l'air de savoir ce qu'ils font. Ils ne seraient certainement pas en train de camper avec des enfants si ils n'étaient pas sûrs qu'il n'y a pas de fuite.
Krystal : Tu as sans doute raison.

Ale'yah se redressa un peu et demanda à Krystal :

Ale'yah : Ca va ? Tu n'as pas mal ?
Krystal : Non, je peux supporter. La douleur se calme vite maintenant.
Ale'yah : C'est que tout doit être guérie. Même dedans. Je vais changer tes bandages une dernière fois, et après ce ne sera sûrement plus nécessaire.

Ale'yah commença à défit le pansement qui entourait la taille de Krystal. Celui-ci, comparé aux précédents, ne comportait pas de tâche de sang, un signe très encourageant.

Ale'yah : Ca s'est bien refermé. Mais tu ne pourra pas trop bouger pendant encore quelques jours sinon ça pourrait se rouvrir. Tera' ? Va me chercher un médicament qui est dans un petit bol fermé s'il te plaît. C'est une pâte blanche qui ressemble à du sang d'arbre.
Moi : De la seive, dis je en m'étonnant qu'Ale'yah ne connaisse pas ce mot.

Mais bon, elle avait sûrement parfois des oublis. Je rejoignis le camp, en prenant soin de montrer un air joyeux pour n'alarmer personne. Vince me regarda fouiller dans un de nos sacs et en sortir un petit récipient que j'ouvris. Je trempa un doigt pour vérifier que c'était bien ce que je cherchait et le referma avec un sourire satisfait. Lorsque je m'éloigna, je vis Vince me décocher un petit clin d'œil.

Ce n'est ni une huile de massage, ni un aphrodisiaque, ni un lubrifiant !!!

Je revins auprès de mes 2 amies bleus. Ale'yah me remercia d'avoir apporté la bonne crème, qu'elle étala sur la plaie quasiment invisible maintenant.

Ale'yah : Ca devrait aider à guérir à l'intérieur. Si tu ne fais pas de mouvements brusques, ça ne devrait pas se rouvrir. Mais si ça arrive, là je crois que seuls les soigneurs humains pourront t'aider, car je ne sais pas guérir de saignements intérieurs.
Krystal : Merci, je vais faire attention.
Moi : J'espère qu'on aura jamais a en venir là, parce que découvrir une nouvelle forme de vie humanoïde intelligente seulement 20 ans après Pandora, ça va faire un de ces bruits !

Pendant ce temps, une ombre féline se glissa près des sacs qui contenaient les armures. Sans même alerter celui qui surveille, elle en ouvre un et fouille dedans, sans émettre le moindre petit bruit. Elle cherche une chose qu'elle a aperçu tout à l'heure. Elle tria toutes les pièces d'armure jusqu'à trouver son bonheur : les brassards. Elle en examine un, puis un autre, et trouve enfin ce qu'elle veut.
Des traces de morsure. De petites dents pointues, mais étonnement bien alignées. Pas un forme de mâchoire qui appartient à un animal local en tout cas. En reniflant par dessus les traces de crocs, l'ombre constate une odeur de sang séché. Satisfaite, elle replace tout en ordre et referme les sacs, toujours sans même que sa présence soit soupçonnée par l'avatar qui monte la garde, et disparais dans l'ombre, telle un Messager de la nuit...
A présent, elle va mettre en oeuvre sa deuxième idée...

Un jeune couple dors à l'écart du camp, encore fatigué des petites mésaventures récentes. Ils dorment bien l'un près de l'autre, avec un sourire sur le visage, heureux d'être ensembles. Ils profitent de cette nuit comme si c'était la première, sans s'occuper de la présence qui occupe le petit bâton, bien dissimulé dans le porte dague, ni sans sentir l'ombre qui d'une main experte et habile retire ce même bâton de sa cachette sans alarmer le propriétaire. Son butin dans la main, elle regarde les deux amoureux avec un sourire satisfait et s'éloigne. Après 5 minutes de marche furtive, elle s'arrête dans une petite zone dégagée et entourée de végétation haute. L'ombre s'assoit, fixe le petit objet brillant dans sa main et dit :


Réveille toi, créature a fourrure bleue. Messager veut te connaître...

teranas

#82
J'ouvris lentement les yeux, pour voir devant moi ceux de ma moitié, grands ouverts et souriante, devant les rayons du Soleil qui s'attaquaient à l'impénétrable forêt. Je me réveillais face à un ange. Je lui sourit en retour et l'embrassa. Mes mains se baladèrent au hasard sur son corps, les siennes sur le mien, puis il nous vint tous deux en même temps à l'esprit qu'une troisième personne se trouvait ici. Je soupira, toujours souriant, puis me redressa, suivi d'Ale'yah qui s'étira en gémissant. Je tourna légèrement la tête, comme pour regarder derrière moi, et sentit que Krystal était éveillée.

Moi : Bien dormi ?
Krystal : Oui...
Ale'yah : Et moi tu me demandes pas ? fit aussitôt Ale'yah.
Moi : Et toi mon amour, as-tu passé une aussi bonne nuit dans mes bras que moi dans les tiens ?
Ale'yah : Pas mal. Oui j'ai bien dormi, et tu es toujours aussi confortable. On a bien fait de retirer les armures en fait.
Moi : Je pense aussi. On rejoint les autres tout de suite ou on attends ?
Ale'yah : Attendre quoi ? demanda t'elle en s'arrangeant les cheveux, qu'elle libérait toujours pour dormir.
Moi : Je sais pas. Pourquoi tu les laisse pas détachés ? Je te préfère comme ça.
Ale'yah : C'est moins gênant. Peut être que quand on aura fini de courir dans la forêt et qu'on sera tranquillement installés au Kelutral, je les laisserai détachés.
Moi : Je suppose que je peux rien y faire.
Ale'yah : Non, rien. Et toi, quand est ce que je vois ton vrai corps ?
Moi : Quand l'occasion se présentera. Quand ce sera mon tour de faire le transfert d'âme, je pense.

Je me leva et m'étira. La journée s'annonçait superbe.

Krystal : Teranas, il faut que je te dise une chose.

Ah...

Moi : Oui, Krystal ?
Krystal : Xelloss sais que j'existe.
Moi et Ale'yah : Quoi ?

Et voilà. J'ai juste à entendre son nom pour qu'il flingue ma journée.

Moi : Mais mais mais comment ?
Krystal : Il est venu cette nuit, a emmené le bâton plus loin et nous avons parlé.

C'était ça les alertes de mon avatar cette nuit !

Moi : Je vais lui foutre mon pied dans ses dents à celui là !
Krystal : Reste calme s'il te plaît , il ne fera rien de stupide, j'en suis sûre.
Moi : J'en suis pas sûr du tout moi ! Tout ce qu'il touche deviens une catastrophe !

Je commença à me lancer vers le camp, pour chopper cet étron bleu quand un nuage de sable se solidifia devant moi. Krystal me fit face, mains tendues en avant, le visage suppliant. Elle ne faisait que la moitié de ma taille, je pouvais facilement la repousser et continuer. Mais c'était aussi vain que me demander de frapper Ale'yah. Celle-ci n'avait d'ailleurs rien dit depuis tout à l'heure.

Krystal : S'il te plaît, ne t'emporte pas comme ça. Je suis sûre qu'il n'a rien dit à personne.
Moi : Mais tu ne te rends pas compte de tout ce qui pourrait se passer si ton existence se savais à plus grande échelle ?
Ale'yah : C'est dangereux de ne pas au moins parler avec lui pour savoir ce qu'il sais et mettre les choses au point, jugea Ale'yah, bien sérieuse.
Moi : Merci mon cœur.
Krystal : Oui d'accord mais ne t'emportes pas ainsi s'il te plaît.
Moi : D'accord. Je suis...très très calme, dis je en expirant longuement.

Krystal s'excusa encore puis retourna dans le porte dague, que je ficela solidement à ma taille. Ale'yah ramassa ses affaires, moi les miennes puis nous nous dirigeâmes vers le camp où étaient tous les autres.
La troupe arriva rapidement en vue et tous nous saluèrent en affichant de grands sourires, que je m'efforça de leur rendre pour ne rien laisser paraître. Je posa nos affaires près d'eux, tandis que les enfants allaient voir Ale'yah, qui les acceuilla dans ses bras à genoux, pour lui raconter je ne sais quoi. Mais elle finit par se relever et se rapprocher de moi pour qu'on choppe le Xelloss.


Moi : Dites vous auriez pas vu Xelloss ?
Mayuko : Pourquoi ? Tu comptes le bouffer au p'tit déj' ?
Moi : Nan faut juste que je lui cause. Vous l'avez vu ?
Vince : Non désolé. Il est tout le temps en train de s'éclipser on ne sais où sans qu'on le remarque. Mais je crois qu'en général il est en train de ruminer seul dans son coin, pas très loin.

Je sentis un bref contact m'effleurer l'esprit, pour attirer mon attention.

Moi : Oui.
Ale'yah : Je le sens. Il est pas loin.

Moi : Ok merci, on va le chercher.
Gwenn : Vous mangez pas un bout avant ?
Moi : Nan on en a pas pour longtemps.

Ale'yah et moi nous écartâmes du groupe pour aller dans la forêt. Les trois avatars nous regardèrent nous éloigner puis retournèrent vaquer à leurs occupations.
Je m'éloigna de quelques pas ans la végétation, Ale'yah progressait à la même vitesse que moi, toux deux à l'affût d'une petite queue bleu où je ferais bien un nœud coulant pour passer autour de son petit coup de...


Krystal : Teranas, s'il te plaît...
Moi : Oui oui oui je suis calme.

Ale'yah me donna une petite tape sur l'épaule pour attirer mon attention.

Moi : Mmh ?
Ale'yah : Là haut, chuchota t'elle en indiquant un arbre avec son doigt.

Je leva la tête et remarqua effectivement un enfant avatar assis sur une branche, contre le tronc et dos à nous.  Je me concerta du regard avec Ale'yah, pour savoir que faire, puis je finit par lui murmurer :

Moi : Pas la peine de le chopper par surprise, autant y aller tranquillement et discuter de façon posée.
Ale'yah : Posée, c'est-à-dire assise ?
Moi : Euh non, ça veut dire tranquillement, sans s'énerver.
Ale'yah : Ah d'accord.
Xelloss : De quoi vous parlez, les amoureux ?

Je leva la tête en même temps qu'Ale'yah. Xelloss était toujours à sa place, mais à moitié tourné vers nous. Et bah comme ça...

Moi : Tu veux bien descendre ? On doit te parler.

Il parut hésiter une seconde, puis se leva et descendit habillement jusqu'à nous. Il se planta devant nous, avec un air bien sérieux qui ne lui collais pas. Je décida de ne pas passer par quatre chemins.

Moi : J'ai parlé avec Krystal.

Xelloss ouvrit de grands yeux, ouvrit la bouche, la referma, et ne savais vraisemblablement pas quoi dire. Il finit tout de même par briser le silence.

Xelloss : Tu m'en veux ?
Moi : Pourquoi ? Pour avoir découvert Krystal, pour avoir volé dans mes affaires, pour nous l'avoir caché, pour le fait que tu nous à peut être espionné pendant qu'on dormait et que ça me plaît pas ou...*mouvement de brassement de l'air* Tout ça à la fois ?
Xelloss : Nan nan je vous ai pas espionné pendant que vous dormiez, juste le temps de prendre le bâton et de le remettre en place.
Moi : Et vous avez fait quoi pendant tout ce temps ?

Un léger coup de vent et quelques grains de sable passèrent devant mes yeux. J'eu presque le réflexe de crier « Non ne sors pas ! » mais tout le monde ici connaissais son existence, donc autant la laisser parler au grand jour si elle le voulait.
Krystal se montra, avec un air embarrassé sur son visage de renarde, les mains dans le dos, et ses yeux qui criaient « Trop désolée... ». Le même regard qu'Ale'yah qui donnait envie de la prendre dans ses bras pour la rassurer.


Krystal : Nous avons parlé. Il avait découvert mon existence avant.
Moi : Quand ?
Xelloss : Quand on s'est revus hier soir, et que t'avais les fesses à terre. En inspectant ton armure de Palu' qui roxx, j'ai vu un truc dans ton porte dague, et...j'ai pas résisté.
Ale'yah : Une armure de Palu' qui quoi ?
Krystal : Quand il m'a « ramassé », je suis entré en contact avec lui. Je l'ai fait cachée, juste pour savoir qui il était, comme le fait Ale'yah, mais j'ai-
Moi : Mais c'est pas vrai je suis entouré de deux curieuses psychopathes télépathes et en plus impossibles à gruger !! J'aime pas ça du tout !

Mon regard croisa celui de Krystal, qui reprenait son air de ch...de renarde battue.

Moi : Excuse moi, tu peux continuer.
Krystal : Merci. Donc, j'ai voulu regarder en lui discrètement, mais...quelqu'un d'autre m'a vu.
Moi et Ale'yah : Quelqu'un d'autre ?
Xelloss : Moi.

Un frisson me parcouru l'échine. Je baissa les yeux vers Xelloss, qui avait un air plus sérieux que jamais. Non, pas sérieux...Carrément aussi joyeux qu'une pierre tombale. Il avait le regard légèrement baissé, les bras croisés, et une posture raide. Sa voix faisait encore écho dans ma tête. Avant que je ne puisse dire un mot, il leva les yeux vers nous, et j'eu un mouvement de recul, comme Ale'yah, qui me pris la main. Xelloss (si c'était encore bien lui) esquissa un sourire sadique.

Xelloss : Bien...Vous savez ressentir le danger où il est...Vous n'êtes pas fou.

Mes yeux ne pouvaient se détourner des orbites blanches qui tachaient le visage bleu d'une façon aussi inquiétant que si ils avaient étés vides. Xelloss se mit à rire doucement, semblant savourer notre peur, puis Krystal lui fit face, sur un air de défi.

Krystal : Arrête Messager. Laisse les. Tu sais qu'ils ne sont pas nos ennemis.
Messager : Oui, Messager le sais, mais il veux être sûr qu'ils sachent à quoi ils se frottent.

Krystal se tourna vers nous et nous tendit la main, souriante, rassurante.

Krystal : Venez, nous serons mieux pour parler sur son territoire.
Moi : Son territoire ?
Messager : Krystal de Cerinia. Comment peux tu te permettre de t'inviter sur le domaine de Messager comme ça, en amenant deux étrangers, et sans le lui demander avant ?
Krystal : Honorable Messager, pouvons nous venir sur votre domaine afin de pouvoir discuter en toute tranquilité ?

Xelloss-Messager sourit un instant, parut réfléchir, puis opina du chef.

Messager : Soit, Messager y consens. Mais qu'ils veillent à leurs mots et leurs intentions.

Krystal nous fit de nouveau face et nous tendit une seconde fois la main. Je la pris doucement, tandis qu'elle m'invita à m'asseoir en se baissant doucement. Je m'assis donc, toujours ma main dans la sienne, Ale'yah s'agrippant à mon épaule. Krystal tendit son autre main à Xelloss-Messager, qui l'accepta, et se mit à genoux à côté d'elle, face à nous. Nous fermâmes tous les yeux, sachant pour ma part à peu près ce qui allait se passer. Je sentis Krystal s'envoler, ma main toujours dans la sienne, m'entraîner avec elle, et Ale'yah qui me suivait de près.
Une seconde plus tard, je sentis à nouveau un sol sous mes pieds. J'ouvris les yeux et commença avant tout par chercher ma moitié, qui se tenait juste derrière moi, et Krystal était juste devant moi, me tournant le dos. Je leva un peu plus les yeux pour suivre son regard et fut frappé de stupeur en voyant devant moi une grande et terrifiante porte en pierre, pesant sans doute plusieurs tonnes, et faisant au minimum 5 mètres de haut. Les ornements de la porte étaient inquiétants. Ce n'était pas sans me rappeler une vieille sculpture, « la porte des enfer » de Rodin, mais ce n'était pas encore dans le même style. La porte était ouverte par le milieu,  et de lourds cadenas et chaînes ouverts étaient à terre. Rien, mais vraiment absolument rien ne donnait envie de s'y risquer. Pourtant, Krystal nous fit signe de la suivre, confiante.


Krystal : Il est par ici, venez.
Moi : T'es sûre ? Ca m'inspire pas confiance.
Krystal : Lui, je lui fait confiance. C'est un homme d'honneur.

J'emboîta donc le pas à Krystal, Ale'yah, visiblement intimidée par tout ça, se cramponnait à moi. Je passa un bras rassurant autour de sa taille et l'encouragea à avancer.
Derrière la porte s'étalait à perte de vue une longue allée où trônaient fièrement de chaque côté, à intervalles très réguliers de beaux cerisiers en fleurs, comme recouverts d'une neige chaleureuse. Un peu moins chaleureux quand on remarque que sur chaque tronc est placardé un photo d'un homme différent à chaque arbre, avec un poignard planté en plein milieu. J'accéléra le pas pour rattraper Krystal qui n'avait pas l'air de vouloir s'arrêter ni ralentir.
Après de longues minutes, la route ne semblait pas vouloir s'arrêter, puis je remarqua qu'un léger brouillard nous entoura et soudainement nous enveloppa, bloquant notre champ de vision. Je m'arrêta par réflexe, Ale'yah toujours agrippée à mon bras. Krystal nous fit signe de continuer. Quelques secondes passèrent et le brouillard s'évapora presque instantanément pour laisser apparaître un jardin japonais. Un magnifique jardin d'herbes vertes émeraude, des pluies de pétales de cerisiers d'un blanc immaculé, une rivière d'un bleu transparent enjambée par un pont de bois arqué. Et...et un transat' sur lequel était affalé un mec tout fripé et habillé en sadomaso cuir noir intégrale qui ouvrit de grands yeux étonnés et manqua de s'étouffer avec un genre de Malibu en nous voyant.


Sadomaso : Houlà houlà houlà c'est quoi tout ce beau monde ? Y'a la p'tite Krystal, et en plus y'a Tic et Tac !
Ale'yah : Moi c'est Ale'yah, pas Tic ou Tac.

Je fixais l'étrange bonhomme qui nous acceuillai en me demandant si ce truc était vraiment humain.

Messager : Je vous présente Scratty'. C'est un...espèce de parasite qui loge parmi nous depuis quelques temps.

J'aperçus alors une silhouette venir vers nous, en arrivant de derrière Scratty', qui n'avait pas bougé de son transat'. Un humain, vêtu d'un grand kimono tout blanc, avec deux katana longs à la ceinture et deux poignées d'autres armes dépassaient de son dos. Il avait la démarche assurée, et ses yeux touts blanc semblaient ne rien rater dans son environnement. Et surtout, un air malsain à pas avoir beaucoup d'amis.
Il s'approcha de nous jusqu'à être à moins de 5 mètres, et s'inclina poliment.


Messager : Messager vous souhaite la bienvenue en son domaine. Même si il s'agit surtout de l'esprit de votre ami Xelloss, je suis le maître ici. Alors veillez bien à vos comportements...Comme CECI !!

Il brandi soudainement un de ses katanas vers moi et Ale'yah. J'eu le réflexe de placer mon bras devant elle, pour faire barrage à un éventuel danger. La posture qu'il avait pris avec un sabre à la main me rappelait quelque chose...

Messager : Tu as déjà tenté par deux fois de lire dans l'esprit de Messager, et je t'ai toujours repoussé, Ale'yah, compagne de Teranas. Si Messager doit encore te repousser, il te fera sortir d'ici par la force.

Je sentis mes pulsations monter. Il osait menacer ma femme...Mon bras glissa par réflexe vers mon porte dague. Mais Krystal intervint avant.

Krystal : Je vous en prie calmez vous. Ne faites absolument rien qui pourrait le provoquer.
Messager[/u] : Messager pense que vous feriez mieux d'écouter Krystal de Cerinia. Ses mots sont sages.
Ale'yah : Je...je m'excuse Messager, dit doucement ma moitié en s'inclinant poliment.

Messager hocha imperceptiblement la tête en souriant de satisfaction, puis rangea son arme. C'est alors que ça me revint  l'esprit.

Moi : Je t'ai déjà vu...sur Terre...dans la mégapole de Beauvais. Tu as tué deux mecs, et tu les a envoyé traverser le mur de mon appartement.

Un sourire à la fois mauvais et amusé se traça sur son visage tandis qu'il dégaina à nouveau en s'avançant vers nous. Je recula de quelques pas, Ale'yah derrière moi, et tira ma dague.

teranas

Messager : Messager n'aime pas que les gens le reconnaissent. Ils peuvent être...gênants.
Krystal : Arrête toi !

Krystal venait soudainement de se placer entre Messager et moi, son bâton à la main, et défiant le Messager du regard.

Krystal : Ils ne sont pas là pour que tu joues avec eux. Ils sont ici pour parler en paix.
Messager : Fort bien. Si tu souhaites les  défendre, voyons jusqu'où tu peux aller pour eux.

Aussitôt sa phrase finie, il se rua sur Krystal, si vite que j'eu du mal à réaliser qu'il avait bougé. Je tendit un main vers elle, mais avant que j'ai pus crier quoi que ce soit, le tranchant du sabre se heurtait au bâton.
Krystal et Messager ne bougeaient pas, leurs armes bloquant celle de l'autre. Leurs postures étaient semblables, tous deux fermement campés sur leurs appuis. J'arrêta aussitôt mon mouvement et les regarda, complètement bluffé. Krystal fit glisser dans un geste parfaitement fluide le sabre contre son bâton et le releva d'un coup pour ouvrir la garde du Messager et frappa d'estoc. Il fit un bond en arrière, juste assez pour éviter le coup et frappa de nouveau, son bras paraissant transparent tant c'était rapide. Et à ma grande surprise, Krystal répondait à chaque coup, suivant parfaitement le rythme du samouraï, si c'en était bien un.


Moi : La nuit où j'ai rencontré Krystal, elle venait de se battre contre une meute de loups-vipères. Je n'y avait pas fait plus attention que ça, mais maintenant que j'y repense, ça a dû être facile pour elle..., dis je à Ale'yah sans les lâcher des yeux.

Ale'yah ne réagit pas, trop obnubilée par ce combat. Krystal se mouvait avec grâce et agilité, son adversaire avec vitesse et puissance. Messager avait sorti un deuxième katana afin de pouvoir riposter efficacement à Krystal qui elle faisait tournoyer son bâton et frappait des deux côtés. Un flash apparu d'un coup au bout de son bâton et une petite boule de lumière rouge partit droit au visage de Messager, qui se décala à temps pour la laisser passer à côté. Il se rua sur Krystal et frappa violement d'un coup ascendant. Elle mit son bâton en garde mais fut tout de même soulevée par la puissance de l'attaque et je vis un petit filet de sang suivre la pointe du sabre de Messager. Elle effectua une pirouette et se remit droite, son arme brandit au dessus d'elle. Une vive lumière bleue la parcourue, se concentra à une extrémité, et Krystal retomba en frappant le sol de son bâton. Un intense onde de choc se répandit, me faisant perdre l'équilibre, ainsi qu'à Ale'yah. Messager sauta sur place, laissant passer la secousse sous lui et se rua sur Krystal avant qu'elle ne puisse se remettre en garde.

Messager : Il est stupide d'utiliser les mêmes coups ! Messager apprends et retiens !

Il abattit un de ses katana vers Krystal. Celle-ci ne bougea pas, et une autre lumière bleue apparut au sommet de son bâton et la recouvrit d'un fin halo bleuté. La lame du Messager s'y heurta et il recula brutalement sous le contrecoup, comme si il venait de frapper une montagne. Son bras trembla un instant et son arme manqua de lui échapper. Krystal se releva tout de suite après le coup, sa protection s'évanouissant et se jeta sur Messager, planta son bâton au sol, y pris appui et envoya sa jambe tendut au creux de l'estomac de son adversaire, qui se plia en deux et grogna avant de se faire propulser à 3 mètres de là.
Il roula sur lui-même et se redressa vivement, faisant face à Krystal. Tous deux souriaient. Puis, ensemble, dans un timing parfait, se mirent en position de salut et s'inclinèrent.


Messager : Messager t'accordes cette victoire, car il a été négligent et aurait du prévoir que Krystal de Cerinia avait encore des bottes secrètes.
Krystal : Je te remercie d'être aussi bon joueur Messager, car dans un vrai combat à mort, la victoire ne serait sûrement pas mienne.
Messager : Messager ne saurait l'affirmer. Mais il est fier de partager ce «jeu» avec Krystal.

Il se saluèrent à nouveau et revinrent vers Ale'yah et moi, tous les deux complètement abasourdis, bouche grande ouverte à gober des mouches. Mais Ale'yah remarqua avant moi une petite estafilade de sang qui saillait au milieu du torse de Krystal. Elle se rua aussitôt sur elle et l'examina, avant de se tourner vers Messager et moi.

Ale'yah : Tournez vous.

Elle défit aussitôt le soutien gorge de Krystal. Je vis la renarde la regarder d'un air embarassé, puis je me tourna vivement, mes joues prenant des teintes violacées. Messager se tenait à côté de moi et ne semblait pas plus à l'aise. Un air qui contrastait vraiment avec le stoïcisme du personnage que j'avais pu voir jusque là. Je tenta alors de commencer un dialogue a peu près normal avec lui, histoire de voir comment il réagirait.

Moi : Tentant hein ?
Messager : Messager admet que Krystal de Cerinia à un charme qu'il n'avait jamais vu ailleurs, bien que ce ne soit pas ce qui l'intéresse, répondit il en se caressant pensivement le menton en regardant au sol.

Bien, au fond, t'es un homme comme un autre...

Messager : Messager se moque bien que tu le reconnaisses. Il était recherché sur Terre, il ne l'est plus ici.
Moi : Donc tu m'a délibérément menacé pour que Krystal t'affrontes en me défendant ?
Messager : Exact.

J'entendis soudainement une série de jurons en Na'vi, deux exclamations relativement aiguës, suivies de deux sons ressemblant à des coups de pied bien placés dans le bas du dos, et tout de suite après, un Xelloss dans son corps d'enfant et un genre de petit cochon à grandes oreilles et habillé avec des espèces de vêtements militaires russe verts des années de la deuxième guerre mondiale s'étalèrent à côté de nous.


Ale'yah : ET QUE JE VOUS Y REPRENNES PAS !!!!
Moi : C'est quoi ça ? dis je en montrant le cochon du doigt.
Messager : C'est Scratty'. Comme il existe uniquement dans l'esprit de Xelloss, il peut prendre toutes les formes qu'il souhaites et en change selon la situation.
Moi : Et ça, ça doit être celle qu'il prends quand il veut se rincer l'œil...

Scratty' reprit sa forme de base, enfin je crois que c'est celle là, et se releva en s'époussetant, comme le faisait Xelloss.

Moi : Tu sors d'où toi ? T'arrives seulement ?
Xelloss : Nan, j'étais en train de regarder la baston de loin, pour bien tout apprécier. Et justement, ça m'a permis d'apprécier autre chose juste après Gnihihihihi...
Scratty': Ah ça, même moi j'arriverais pas à r'faire des formes aussi belles.
Xelloss : Et pourquoi t'as fais autant de bruit ? C'est à cause de toi qu'elle nous a grugé !
Scratty' : Beh j'y peux rien ! S'pas ma faute si en forme de cochon ça fait du bruit quand j'rigole, même discrètement.
Moi : Et pourquoi un cochon ? Et pourquoi en vieille tenue militaire ?
Scratty' : Ch'ai pas, ça vient comme ça.
Moi : Et alors c'est comment ?

Quelque chose, pour ne pas dire probablement un des galets de la rivière qui coulait non loin me percuta l'arrière du crâne. Je tombit à quatre pattes en me tenant la tête et en serrant les dents.

Ale'yah : TOI PLUS QUE LES AUTRES T'AS PAS A LE SAVOIR !!

Messager s'approcha derrière moi et posa une main sur mon épaule.

Messager : Messager admire ton courage de vivre avec une femme au pareil caractère. Le lancer était parfait.
Moi : Merci, répondis je en me massant l'arrière du crâne.
Scratty' : PIMPON PIMPON !! V'là les secours !

Je leva la tête et regarde Scratty' qui venait de se transformer en infirmière en tenue très courte et deux boutons ouverts au col.

Scratty' : SOS mes-deux-seins à la rescousse. Où est ce que ça fait mal ? *sors une petite lampe et m'éclair les yeux avec* T'as rien fumé dernièrement ? *sors un stéthoscope et me le met sur le cœur* T'es allergique à la langouste ? *sors un petit bâtonnet de bois et me le met sur la langue* Vous êtes d'où ? Sans blague j'ai de la famille par là bas ! T'aimes le poisson ? Moi j'aime pas le poisson ça pue et c'est dégueulasse. *sors deux gros récipient en verre de je sais pas où* Allez un peu de courage, faut me remplir tout ça. *les pose devant moi puis sors un thermomètre* Et ensuite...
Moi : Laisse tomber...
Ale'yah : C'est bon, j'ai fini.

Nous nous retournâmes tous comme un seul homme, et j'entendit au moins un soupir de déception dû au fait que Krystal portait son soutien gorge. Ale'yah me foudroya du regard.

Ale'yah : J'espère que c'est pas toi qu viens de soupirer.
Moi : Non non.
Ale'yah : Tu te tiens tranquille et tu regardes que moi. Ok ?
Moi : Hey ! C'est pas parce que je suis au régime que je peux pas regarder le menu ! Et déjà de quoi t'as peur ? Que je te trompes ? Tu sais parfaitement que j'en suis tout simplement incapable, tout autant que toi.

Ale'yah me regarda un instant, en pleine réflexion puis son visage s'illumina et elle me sauta au cou pour m'embrasser.

Ale'yah : Ah bah voilà enfin tu oses me répondre !
Moi : Pardon ?
Ale'yah : A chaque fois que je gueule pour une chose, tu essaie de te trouver une excuse mais tu gardes les oreilles baissées. La tu t'es vraiment défendu.
Moi : Tu me testes ?
Ale'yah : Tu préfèrerais que je te déteste ?

Gnéééééééé va répondre à ça...

Messager : Messager ne vous a pas invité en son domaine pour que vous parliez de votre relation.
Xelloss : Ho l'autre hé ! Je te rappelles que t'es dans MA caboche !
Messager : Il suffit ! Nous ne sommes pas ici pour se faire un barbeuc' autour du feu en chantant du Country !

Il vient vraiment de dire ça ?

Krystal : Il a raison. Faisons ce pour quoi nous sommes venus.

Tout le monde s'assit donc en tailleur, formant un cercle , Scratty' ayant pris la parfaite tronche de Geronimo avec sa coiffe de guerre et son calumet de la paix. Je profita vite fait que personne ne prenais la parole d'office pour admirer encore un peu ce magnifique jardin, et en y regardant bien, je remarqua que les cerisiers commençaient à perdre leurs pétales, qui tombaient paresseusement sur l'herbe. Mais je balaya vite cela de mon esprit et me concentra sur ce qui importait vraiment.

Moi : Bon, me lançais je le premier, le principal but de cette discussion est de mettre les choses au point entre Krystal et Messager.
Xelloss : Pourquoi Messager ?
Moi : J'abrite en secret une renarde bleue télépathe et sacrément doué au combat, toi un samouraï aux yeux blancs qui peut te posséder et qu'à un CV à se faire fusiller sur place, mais également un Looney Toons polymorphe. On va tout se raconter et mettre les choses bien au clair entre nous comme ça si plus tard y'a un risque de débordement, on pourra se couvrir mutuellement. Ok ?
Xelloss : Faut voir...Je sais pas si le samouraï sera d'accord pour qu'on dise tout ce qu'on sait.
Messager : Pour commencer, «le samouraï» n'est pas d'accord pour qu'on l'appelle ainsi. Tu m'appelleras Messager, tout simplement, dit il en me pointant du doigt. Ensuite, Messager n'a pas envie que Teranas, Ale'yah, Krystal et Scratty' sachent tout de lui. Sache également que Messager a déjà pris possession du corps de Xelloss devant plusieurs de ses camarades et leur a parlé. Ils connaissent déjà son existence.
Moi : Bon ok, toi, c'est cramé, j'apprendrais rien sur ta vie. Et le polymorphe là ?
Messager : Scratty' n'existe que dans l'esprit de Xelloss. Il ne peut se manifester physiquement. Seul lui et moi pouvons le voir et l'entendre en tout temps. Tu n'as nul besoin d'apprendre sur lui non plus.
Moi : Raaaah et mer-deuh ! Bah pour la peine, vous saurez rien sur Krystal. Na !
Krystal : Si j'ai bien compris comment vous comptez les années, j'ai 17 ans, je viens de la planète Cerinia. J'ai étudié la prière avec maîtresse Quélinda et le combat avec maîtresse Anythia. Je suis partie de ma planète quelques mois pour passer un rite de passage obligatoire à 15 ans, mais à mon retour, Cerinia n'était plus. Je pense qu'un gros astéroïde l'a détruite, mais je n'en suis pas sûre. Je parcourai l'espace pour chercher cette vérité quand j'ai reçu un appel de détresse venant de cette lune. Je m'y suis alors posée pour secourir ceux qui avaient envoyé cet appel, et c'est là que j'ai rencontré Teranas. J'ai ensuite été capturée par des humains, qui m'ont blessé. Teranas et Ale'yah m'ont alors secouru, et se sont occupés de moi jusqu'à maintenant. J'ai lié mon esprit avec mon bâton et Teranas en est le nouveau maître. Cela me permet de rester parmi vous sans me faire remarquer et d'en savoir un peu plus sur cette planète qui me rappelle la mienne.

...

J'étais en train de la fixer, avec le regard qu'on fait à la personne qui a pris le tout dernier donnut's à la cantine juste devant vous, et la bouche grande ouverte. Je passa ensuite vite fait les yeux de tête en tête pour voir comment ils me regardaient.
Krystal : Désolée
Ale'yah : se retiens de se pouffer de rire
Messager : petit sourire en coin 
Xelloss : BWAHAHAHAHAHAHAHA !
Scratty' : BWAHAHAHAHAHAHAHA !


Je serra les dents à m'en faire saigner les gencives et en mimant avec mes mains comme si je tâtais des fruits pour voir si ils étaient mûrs...ou...comme si j'étranglais quelqu'un, tout simplement. Xelloss, Scratty' et Ale'yah explosèrent de rire, Messager étendit son sourire d'un centimètre, et Krystal resta stoïque.
Une fois le fou rire passé, j'attendit tranquillement qu'ils s'arrêtent tous et qu'un d'entre eux dise quelquechose.


Scratty' : On prends l'apéro ?
Xelloss : T'es fou toi ! Il est même pas 9 heures du matin ch'ui sûr.
Scratty' : Y'a pas d'heure pour un p'tit Martini ! Je sers qui ?
Krystal : Non merci.
Ale'yah : C'est quoi ?
Sratty' : D'la potion magique héhé .
Ale'yah : Ouais tiens fait voir.
Moi : Attention c'est fort.

Ale'yah pris un des verres que Scratty' avait fait apparaître de nulle part, sentit le contenu, et se l'envoya derrière la cravate d'une traite. Xelloss, Scratty' et moi ouvrîmes de grands yeux surpris, tandis que ma femme faisait quelques claquements de lèvres pour montrer qu'elle était en train d 'apprécier le goût.

Ale'yah : Ouais ça va. On sers ça aux enfants quand ils ont à peu près 11ans.
Scratty' : Quoi ? Pas possible c'est ce que j'ai de plus fort !
Ale'yah : Bah si un jour t'arrives à sortir d'ici, demandes à ce qu'on te serves du vrai alcool de chez nous, tu seras pas déçu.

Dépité, Scratty' rangea sa bouteille tandis que Xelloss et Aley'ah partîrent dans une discussion animée sur les spécialités Na'vi susceptibles de causer un départ d'incendie buccal. Moi, je porta mon attention sur Krystal, qui fixait intensément Messager, lui-même occupé à écouter la conversation entre ma femme et l'étron. Messager sursauta d'un seul coup, sauta sur ses pieds et se tourna vers Krystal, qui venait de faire exactement pareil.

Messager : Vous devez partir à présent.
Krystal : Messager écoute moi je t'en prie tu ne...
Messager : Il suffit. Messager n'accepte pas que Krystal fouille dans son esprit ainsi. Partez !
Krystal : Ce que tu envisages de faire est vain, tu ne peux plus rien pour...
Messager : ASSEZ !!

Le cri tétanisa tout le monde sur place et son écho dura quelques secondes dans nos oreilles. Le regard figé, je me rendit compte que c'était à présent une pluie sans cesse de pétales blancs qui voilaient ma vue, et qui s'accumulaient sur une herbe jaune et mourrante. Messager avait une de ses armes à la main, et faisait face à Krystal, qui soutenait son regard mais contrairement à lui pas avec de l'agréssivité, mais de la pitié.

Messager : Maintenant, disparaissez, et ne revenez jamais !

Sans avoir crié, sa voix grave, d'un ton glacial et dénué de toute humanité, vibra pesamment dans l'air autour de nous. Krystal lui soutint le regard encore une seconde, puis se tourna vers Ale'yah et moi, nous pris chacun une main, et nous fit sortir comme nous étions entrés.

teranas

Je soupira profondement et fis quelques pas, nerveux. Mayuko venait de m'annoncer que j'avais un message de Paul, le médecin en chef des pilotes d'avatars, me demandant de me déconnecter aussitôt le message reçu pour aller lui parler.

Fait chier j'veux pas me déconnecter...Une fois de temps en temps la nuit, je dis pas...Et pourquoi je dois aller lui parler en face à face, il peut pas m'appeler sur mon journal de bord ??

Cette pensée pris bien vite la forme de mots qui s'adressèrent à Mayuko, qui se contentait de me regarder avec un air parfaitement neutre, et c'est avec ce même air neutre qu'il me répondit.

Mayuko : Ton journal de bord est injoignable. Je pense même que le petit bip que j'entends régulièrement venir de ton sac doit indiquer qu'il a plus de batterie depuis un moment. Quand au fait qu'il veuille te voir en face, je suppose que c'est parce que c'est important.
Moi : Y'a interêt, ouais.
Mayuko : D'ailleurs tant qu'on en parle je peux te prêter mon chargeur portable pour recharger ta machine, le temps que tu discutes avec lui.
Moi : Ouais, si tu veux...

Je marcha nerveusement jusqu'à mon sac qui contenait mes effets et fouilla dedans. Pas loin, les quelques enfants Na'vis étaient tous blottis les un contre les autres, comme effrayés par le grand machin bleu en colère, tel l'ogre des collines qui viendra manger les enfants pas sages.
Je finis rapidement par trouver mon journal de bord au fin fond des entrailles du sac, en peau de Yérik je crois. Il était effectivement éteint. Je me contenta de le ramener à Mayuko qui avait déjà sorti son chargeur. Il pris ma machine et y brancha la sienne. L'écran s'alluma aussitôt, me souhaita la bienvenue et afficha la page principale de l'interface. Mayuko appuya aussitôt sur [archives] puis [entrées du journal de bord]. Une petite seconde de chargement plus tard, il étouffa un hoquet de surprise.


Mayuko: Dis donc Teranas, t'es au courant qu'on doit faire un rapport quotidien ?
Moi: Ouais p'têt, pourquoi?
Mayuko : Parce que ton dernier rapport remonte à plus d'un mois ! T'as 2 mises à jour carte et communication à faire, et il est à court de batterie depuis 3 semaines ! Tu perds vraiment le contact avec la réalité, faut revenir là.
Moi : Y'a qu'une seule personne au monde qui puisse savoir ce qui est bon pour moi, et c'est moi !

Le dernier mot fut particulièrement sec et j'entendis derrière moi, sans y faire plus attention, de petits gémissements de peur, venant des gamins, qui se réfugiaient dans les bras des femmes Na'vis et d'Ale'yah, celle-ci me jetant des éclairs par les yeux.
Je soupira fortement par les narines et balaya de la main un reproche qui ne vint jamais, puis m'éloigna du groupe d'un pas rapide.


Mayuko : T'oublies pas Paul hein ?
Moi : Ouais j'y vais, j'y vais !

Je laissa le groupe derrière moi, sans me retourner, et m'enfonça dans la forêt. Je finis par m'asseoir par terre, souffla fort et écouta un instant le silence de la forêt environnante. J'avais toujours sur moi le porte dague avec Krystal à l'intérieur, mais celle-ci n'avait pas bronché depuis tout à l'heure.
Tant mieux...
Je m'allongea à terre, m'installa bien et ferma les yeux en pensant « déconnexion ». Je les rouvrit de suite, m'attendant à voir le plafond de mon caisson, mais ce furent les larges feuilles prenant le peu de lumière qu'elles pouvaient recevoir du soleil qui se montrèrent. Je referma les yeux et repensa « déconnexion » plus fort. Cette fois, je me sentis partir.


Vince : Ale'yah ?
Ale'yah : Oui ?
Vince : Va le retrouver avec Gwenn, et si il s'est bien déconnecté, ligotez le et ramenez le ici.
Ale'yah : Hein? Mais pourquoi?
Vince : Parce que si jamais, par miracle, il parvient à se reconnecter, je doute qu'il veuille prendre le thé avec nous.
Ale'yah : Mais qu'est ce qu'il se passe ? Je croyais qu'il allait juste parler avec quelqu'un !
Gwenn : Oh oui il va aller lui parler, mais il va certainement pas apprécier ce qu'il va entendre...Tu lui donnes combien Mayuko ? 10 jours ? Plus ?

Ale'yah ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle regarda les avatars débattre entre eux d'une durée de jours, et se prit à réellement s'inquiéter comme jamais de ce qu'il allait arriver à son amour.

Le caisson glissa hors de l'anneau et s'ouvrit lentement, limite comme une vieille porte en bois poussiéreuse qui ne s'ouvrirait que pour révéler un mort vivant, comme dans les films de série Z. Sauf que là, c'est effectivement un zombie, ou un truc du genre qui en sortis. Je m'assis sur le bord et me frotta les yeux, ce qui me permit de regarder l'assistant de labo' qui me fesait face, l'air grave.


Moi : Quoi ?
Assistant : Je dois t'emmener voir Paul, il t'attend dans son bureau.
Moi : Ben il attendra encore, j'ai faim.

Il me tendit aussitôt une barre de céréales lyophilisées énergisante.


Assistant : Tu mangeras ça en route, il veut te voir de suite.
Moi : *gros soupir résigné* Ok on y va.

Je lui pris la barre de céréales des mains et me leva de mon caisson. Mais le contact avec le plancher des vaches made in RDA ne se fit pas comme je le pensais, et mes jambes se dérobèrent sous moi. L'assistant réagit au quart de tour et me rattrapa avant que je me casses la goule.


Assistant : Ca va ?
Moi : Oui oui, faut juste que je retrouve mon équilibre.

Je tatonna le sol avec mes pieds pour être sûr que c'est pas lui qui s'effondrait sous moi, puis j'emboîta le pas de l'assistant, qui me guida à travers plusieurs couloirs, où je croisais beaucoup de personnes qui étrangement me regardaient d'un air bizarre. Moi, je me contentais de suivre le gugusse en blouse blanche qui me guidait.
D'ailleurs ça fait combien de temps qu'on marche ? Ca doit faire au moins 20 minutes, je commence à avoir le souffle court...
Nous atteignîmes enfin la porte du bureau de Paul. L'assistant m'invita à entrer, ce que je fis. J'ouvris la porte sans forme de politesse et mon guide me suivi à l'intérieur, suivi d'un autre bonhomme en blouse, plus costaud, qui sortais de je-ne-sais-où .
Le bureau ressemblait à l'idée que je me faisais d'un cabinet de médecin classique : petite table avec matériel d'examen banal, des médocs, des produits désinfectants, seringues, compresses etc...Au mur quelques écrans diffusants des donnés enregistrés, avec autant d'images de scanners d'humains que d'avatars, la traditionelle affiche avec les lettres et chiffres écris en plus ou mois gros pour tester sa vue, les affiches de prévention médicales destinés au public, et enfin, le médecin, dans sa blouse blanche impeccable, le stylo qui dépasse de la poche, le petit batônnet en plastique pour faire « aaaaaaaaaahhh », le stétoscope, et j'en oublis.
Paul se tenait derrière son bureau et leva ses yeux bleus vers moi quand j'entrais. Il referma un bouquin qu'il lisait et appuya ses poings sur son bureau pour se redresser.


Paul : Ah, te voilà enfin Frédéric.
Moi : Teranas.
Paul : Si tu veux. Installe toi je te prie.
Moi : Qu'est ce que tu me veux ? dis je en m'asseyant.
Paul : Tu ne devines pas ?
Moi : Non, je suis pas devin.
Paul : Et bien, très simplement, tu as passé, les 3 dernières semaines, plus de 20 heures par jour en moyenne dans ton avatar.
Moi : Et alors ? La Cause m'a engagé pour ça non ?

Paul secoua négativement la tête.

Paul : Non Frédéric, on t'as engagé pour aider les Na'vis à se remettre de la guerre, pour améliorer nos relations avec eux et les entretenir, pour en savoir toujours plus sur eux, et pour donner une chance à ceux qui possèdent un avatar d'éventuellement devenir Na'vi à part entière.
Moi : Justement je perds du temps là, alors viens en au fait, que je retourne faire ce qu'il faut.
Paul : Non Frédéric, tu as passé bien trop de temps dans le caisson, il est temps de revenir un peu à la réalité. Tu sembles avoir oublié que la santé de ton corps humain est importante pour celle de ton avatar.
Moi : Je vais très bien. Et mon avatar aussi.
Paul : Ton avatar oui, pas toi. Regardes toi. Tu as passé 3 semaines aussi immobile qu'un paresseux. Ton corps se ramolit. Tu as marché 150 mètres pour venir jusqu'ici et tu es à moitié essoufflé. Tu ne te nourris plus assez, alors l'organisme puise ses nutriments nécessaires dans ta masse musculaire, ce qui a réduit celle-ci de 68% en 2 semaines ! C'est censé prendre plusieurs mois, mais comme ton cerveau est actif la journée pour ton avatar et la nuit pour toi, il a un besoin constant d'énergie qu'il puise dans tes réserves. Mais toi tu recharges pas assez. Tu devrais dormir beaucoup plus et manger constamment en bonnes quantités. Il en va de même pour l'eau de ton corps. Elle est présente dans les trois quarts de ton organisme, et permet à celui-ci de se nettoyer et s'entretenir. Tu la renouvelles pas assez, alors plusieurs cellules vieillissent de façon accélérée.
Moi : ...
Paul : Que tu aimes passer du temps dans ton avatar, pas de souci, tout le monde aime. Que tu y passes encore plus de temps parce que t'as trouvé une femme chez nos amis, félicitation, tous mes vœux de bonheur, et je le comprends. Mais là, j'ai pas tiré la sonnette d'alarme pour rien. T'es en danger Frédéric, et il faut prendre des mesures.

Un long silence passa durant lequel Paul me fixa dans les yeux, restant calme, tandis que moi lui rendait un regard plutôt méprisant. Mais j'avais tout de même bien entendu tout ce qu'il m'avait dit et je lui répondis en me levant :

Moi : Je ferais attention.
Paul : Non Frédéric, tu feras pas attention. Tu es interdit de caisson de lien jusqu'à ce que je décide que tu puisses y retourner.

Je le fixa une seconde, pris de stupeur, puis aussitôt après de colère et je frappa du poing sur son bureau, sans me rendre à quel point je m'étais fait mal à la main.


Moi : C'est hors de question ! Vous ne m'empêcherez pas d'y retourner, de la retrouver, et de devenir un vrai Na'vi !!
Paul : J'ai pas l'intention de t'en empêcher, mais t'arriveras à rien si jamais tu meurs d'inanition dans ton caisson, alors tu restes ici pour qu'on te soigne !
Moi : NAAAAAN !!!

Presque aussitôt, les deux assistants derrière moi m'attrapèrent par les bras et me plaquèrent face sur le bureau. J'aurai du pouvoir résister, mais je ne sais pourquoi, mes bras avaient la force de ceux d'un enfant de 9 ans. Paul sortit une seringue de sa poche, en fit jaillir quelques gouttes, puis me piqua l'épaule. Mes paupières, comme le reste de mon corps, devinrent très vite lourdes et je pus entendre quelques mots de Paul avant de sombrer :

Désolé Frédéric, mais c'est pour ton bien...

teranas

A plusieurs kilomètres de là, dans la forêt Pandorienne, Ale'yah leva la tête après avoir senti un pincement au cœur. Il était arrivé quelque chose à son amour, mais quoi ?
Elle fixa des yeux le corps d'avatar de celui qui partageait sa vie, la seule forme qu'elle connaisse de lui, bien qu'elle sache que ce n'est pas la vraie, mais celui-ci ne bougea pas, les traits parfaitement neutres, et les membres parfaitement ligotés.
Vingt minutes plus tard, le journal de bord de Mayuko signalait un appel. Il appuya sur la fenêtre clignotante pour ouvrir la communication et voir s'afficher le visage de Paul.


Paul : C'est bon, on le tiens. Comme je le redoutais, on a du employer la manière forte, mais là il se sauvera pas.
Mayuko : Tu comptes le garder combien de temps ?

Paul s'apprêtait à répondre quand l'écran de son journal de bord se mit à beaucoup bouger et des exclamations de surprise se firent entendre. Une grande main bleue ramassa ensuite le journal tombé par terre et une tête assortie lui fit face

Ale'yah: Qu'est ce que vous lui avez fait??
Paul : Ah, tu dois être sa compagne. Heureux de te rencontrer. Frédéric, ou Teranas si tu préfères, a abusé de son avatar, et son corps humain commençait à s'abîmer. On lui a donc interdit de l'utiliser jusqu'à ce qu'il aille mieux.
Ale'yah : Et c'est quoi la manière forte ?...demanda t'elle en abaissant les oreilles et montrant les crocs
Paul : Mmmmh, tu comprends bien notre langue. En fait, il était pas d'accord, alors on l'a obligé à dormir un peu, mais il se réveillera dans 3 heures environ.
Ale'yah : Et je pourrais lui parler ?
Paul : Non désolé, il faut qu'il commence avant tout a accepter ce qui lui arrive et ce qui doit être fait. Si il se comporte bien, vous pourrez vous parler à partir de demain. En attendant, ne t'en fais pas, je vais prendre soin de lui pour toi.
Ale'yah : Vous avez intérêt, ou vous pourrez dire adieu à vos deux valseuses.

Paul, Mayuko, Gwenn, Vince et les deux assistants labos firent des têtes absolument épiques qui méritaient chacune leur galerie.

Paul : Hummm...Oui...ne t'en fais pas, je vais m'occuper de lui, tout ira bien.
Ale'yah : Combien de temps ça va prendre ?
Paul : J'ai posé un strict minimum de 7 jours, le temps de le regonfler un peu et qu'on lui inculque les bonnes choses à faire. Si il se montre coopératif, je l'autoriserait à se reconnecter au 8ème jour, avec des horaires très précises à respecter et si il s'y tient, je le libère complètement au bout de la troisième semaine.
Ale'yah : Et si il s'y tient pas ?
Paul : Bah, ça prendra forcement plus longtemps. Tout dépend de lui.
Ale'yah : Je pourrai lui parler demain, c'est ça ?
Paul : Oui, je vous appellerais moi-même.
Ale'yah : Bien, à demain.

Elle rendit le journal à Mayuko et s'éloigna d'un pas décidé qui dissuadait quiconque de se mettre sur son chemin.


Paul : Bon, les gars, vous me détachez son avatar de ses liens, les alarmes de son caisson arrêtent pas d'afficher « probabilité d'agression physique sur l'avatar : 100% ». Il reviendra pas avant 7 jours, comme convenu, et je vous appellerais avant sa connexion.
Mayuko : Ouais, je te fais ça juste après.
Paul : Bon. Vous surveillez bien son avatar hein ?
Mayuko : Justement Paul, je pensais : Il risque d'être un peu trop encombrant, et on va sûrement bouger dans peu de temps, alors un grand truc comme ça, c'est pas la joie pour se balader dans cette jungle. En plus il faut qu'il se nourrisse, et il va rien pouvoir manger pendant une semaine. On devrait pas plutôt le rapatrier ?
Paul : Mmmmh, l'avatar est programmé pour que l'organisme tourne au ralentit quand le pilote n'y est pas, donc il peut tenir presque 2 semaines sans se nourrir ou boire, mais c'est effectivement mieux de l'avoir sous intraveineuse pour ça. Et puis sa compagne pourra être auprès de lui comme ça.
Mayuko : Ouais, ça vaut mieux. Donc tu nous envoie un hélico' pour ramener tout ça ?
Paul : Je t'envoie ça tout de suite. Vous avez besoin qu'on vous fasse livrer quelque chose ?
Mayuko : Non, on a tout ce qu'il nous faut.
Paul : Bien. Quelque chose de particulier à me dire tant que je t'ai en ligne?
Mayuko : Non, rien.
Paul : Bon, alors à plus dans ce cas.
Mayuko : Salut.

La communication s'interrompit. Mayuko rangea son journal  de bord et raconta la communication à Vince qui venais d'arriver pendant que Gwenn expliquait aux Na'vis présent ce qu'il se passait. De son côté, Paul coupa la caméra et alla jusqu'à la salle d'éveil, où l'on plaçait habituellement les patients qui venaient d'être opérés en attendant qu'ils se remettent des anesthésiants. Le seul patient, mains ligotées aux barres entourant le lit, dormait comme une masse, tandis que les veines de ses deux coudes étaient perforées par des aiguilles injectant eau et nutriments liquides. Paul jeta un œil aux écrans alentours, montrant que le corps se reposait bien, que le rythme cardiaque était sable, et que la tension dans les veines s'améliorait puisque le corps recevait à nouveau de l'eau.
Il poussa un petit soupir de soulagement et sortit en fermant doucement la porte derrière lui.



Mes yeux mirent bien 1 à 2 heures pour s'ouvrir à peu près tous les deux en mêmes temps. En fait, je n'avais aucune idée du temps qui avait passé entre le moment où ma conscience me disait d'ouvrir les yeux et le moment où j'ai réussi. Mais alors que j'étais presque sur le point d'arriver à les garder tous deux ouverts en même temps, la porte s'ouvrit et Paul (enfin je crois mais la silhouette y ressemblait) entra, limite en me saluant de la main. Je voulu bouger et me rendit compte que mes mains étaient retenues par des sangles aux barres du lit. Paul posa aussitôt ses mains sur celles au pied de mon lit et commença à me parler.

Paul : Tu viens de dormir pendant 21 heures. Preuve que ton cops ne demandait que ça.
Je lui répondit, mis avec la tonalité de voix qui irait bien à un escargot asmathique agonisant.

Moi : T'es sûr que c'est pas ton produit qui m'a fait ça ?
Paul : Ma piqûre aurait du te faire dormir 4 heures maximum, mais ton corps en a profité pour se reprendre. Il a même été nourrit et hydraté pendant ce temps, alors on lui à offert de bonnes vacances.
Moi : Et comment t'as su que j'étais réveillé ? On me surveilles ?
Paul : En partie, c'est juste le scanner cérébral incorporé au lit qui m'a avertit que ton activité mentale remontait, signe de réveil.
Moi : *gros soupir* Et maintenant ? C'est quoi la suite ?
Paul : Ca, ça dépend de toi. Tu peux coopérer, faire en sorte que ça se passe bien et ce sera normalement fini en quelques semaines, ou faire l'inverse, et là ça prendra des mois voir plus.
Moi : Je vois. Et donc, on commence par quoi ?
Paul : On a déjà commencé. Tu te reposes, tu te nourris, tu te réhydrate. Quand ce sera bon, je te filerai un programme d'exercices de remise en forme et un régime alimentaire adapté, ainsi que des heures de sieste obligatoires.
Moi : Et t'as pas peur que je veuille à nouveau me défiler , ou que je respecte pas ton programme ?
Paul : Oh non pas un instant. Il y a quelqu'un qui y veillera.
Moi : Ah ?

Paul se retourna et alla pour sortir, sans autre forme de politesse. Il ouvrit la porte et dit à quelqu'un dehors :


Paul : Tu peux entrer.

Paul revint vers moi, masquant à moitié, depuis où je me trouvais, la silhouette qui vint dans l'embrasure de la porte, se baissa pour y passer et se redressa de toute sa hauteur, qui fut simplement vertigineuse. Tandis que Paul défaisait mes liens, je vis par-dessus son épaule la géante m'adresser un sourire. Ce sourire dont j'étais si friand, celui qui me faisait fondre comme neige au soleil, et qui maintenant illuminait ma journée.


Moi : Ale'yah...
Ale'yah : Bonjour Teranas. Comment tu te sens ?
Moi : Beaucoup mieux maintenant que tu es là.

Elle élargi son sourire et je put voir dans ses yeux un amour et un réconfort insondable. Elle marcha jusqu'à côté de moi et s'accroupi à ma hauteur. Je voulu tendre ma main pour caresser son visage, mais le simple fait de la soulever était une épreuve insurmontable. Ale'yah pris alors mon poignet, avec une douceur qui ne seyait pas à une si grande main,  et l'amena sur sa joue, toujours aussi radieuse. Le contact de ma peau avec la sienne me fit frémir. J'avais l'impression de redécouvrir sa douceur, autant qu'elle découvrait la mienne, car elle me rencontrait pour la première fois tel que je suis.

Moi : Depuis quand es tu ici ?
Paul : Elle est arrivée hier, dans l'après midi. Après la piqûre,  on a fait rapatrier ton avatar ici, et il est lui aussi au repos. Et naturellement, elle a tenu à être du voyage.
Moi : J'ai dormi combien de temps tu dis ?
Paul : 21h. En gros, il est presque 7 heures du matin, le lendemain de la piqûre. Elle a passé la nuit sur le pas de porte, à t'attendre.

J'ouvris bêtement la bouche et leva un regard humide vers Ale'yah.


Moi : Tu as fait ça pour moi ? Hooo Ale'yah, si...si tu savais comme je t'aimes.
Ale'yah : Je ne veux pas le savoir. Je veux le découvrir moi-même jour après jour.

Elle pris ma main dans la sienne, la recouvrit de son autre main, puis s'abaissa pour m'embrasser délicatement le front. Je me sentais au paradis, je voulais tout simplement qu'elle soit là pour moi, et je ferais tout pour rester près d'elle, jusqu'au bout.
Cet instant n'appartenait qu'à nous, aussi Paul jugea t'il qu'il était temps pour lui de nous laisser seuls. Il s'éclipsa très discrètement jusqu'à la porte, qu'il ouvrit et referma doucement sur lui, et sur un couple qui s'échangeait des mots doux. Il clancha doucement la porte et se tourna vers les deux assistants qui veillaient en cas de nouvelle crise de refus du patient. Paul leur adressa un sourire et dit simplement :


Paul : Vous n'aurez plus besoin de le surveiller.
asistant 2 : Sûr ?
Paul : Certain.
assiss. 2 :Bon, bah on fait quoi alors ?
Paul : Vous retournez bosser comme avant, mais vous accèderez à chacune de leurs demandes si ils veulent de l'aide, que ce soit elle ou lui.

les deux assistants labos tournèrent simplement les talons et retournèrent à leurs affaires. Paul s'apprêtait lui aussi à partir. Il jeta un dernier regard sur la porte de la salle de réveil, sachant ce qu'il se passait là dedans, et sourit avant de partir en murmurant :

Paul : Tu le mérites, Teranas, tu le mérites...

teranas

Le reste de la journée aurait put être assez long si ma tendre moitié ne me tenait pas compagnie. J'ai du passer la journée allongée dans le lit, branché a des appareils qui mesuraient en permanence si je me remettais bien. Paul passa plusieurs fois dans la journée, prenant à chaque fois connaissance des relevés qu'affichaient les machines en quelques coups d'œil. Ale'yah du sortir une paire de fois pour se ré oxygéner correctement les poumons, car l'air que je respire ne contient pas assez de CO2 pour les Na'vis. Elle pouvait néanmoins le respirer assez longtemps.
A midi, on nous apporta des repas. Moi, j'avais un plateau « spécial remise en forme » comme l'a dit l'aide soignante, tandis qu'on avait amené pour Ale'yah de la nourriture Na'vi, genre le truc qui fait un parfait croisement entre le sandwich thon-crudités et la barre de céréales, le tout enveloppé dans une feuille comestible. J'avais commencé à retrouver comme un minimum de force dans mes bras, ce qui me permettait déjà de me redresser et de me servir de mes couverts.
On continuait de discuter de tout et de rien en mangeant, puis Ale'yah fut curieuse de savoir ce que moi je mangeais. Je lui remplit ma cuillère de purée de pommes de terre (à tous les coups du synthétique lyophilisé déshydraté ou je ne sais quoi) et lui tendit. La cuillère, qui semblait soudainement bien ridicule, s'enfonça dans sa bouche. Elle la retira ensuite et mastiqua un instant en regardant le plafond, puis avala et fit une grimace.


Ale'yah : C'est amer...
Moi : Et oui, la plupart des humains ne vivent plus que de ça depuis bien longtemps.
Ale'yah : Et vous arrivez à vivre comme ça...Je sais pas si c'est parce que vous êtes resistants à la maltrutinion ou parce que ça vous plait vraiment.
Moi : On dit malnutrition, et je crois plutôt qu'on s'est tous résignés à ça. Et toi, je peux goûter ton truc ?
Ale'yah : Mais tu connais ça, on en mangeait souvent ensemble.
Moi : Ouais mais je veux voir si j'aurai le même goût avec mon vrai corps.

Ale'yah me sourit et me déchira un petit morceau qu'elle me tendit du bout des doigts. Je l'attrapa et me l'enfonça dans la bouche d'une traite. L'erreur...

Moi : herh he houhehais has he héhais auhi hur...
Ale'yah : Quoi ?

Je mâchonna péniblement et fini par réussir à avaler.


Moi : Je me souvenais pas que c'était aussi dur.
Ale'yah : Tu dois avoir la mâchoire beaucoup plus faible que celle de ton avatar, parce que ça a toujours été comme ça.
Moi : Y'a quoi la dedans déjà ?
Ale'yah C'est des bouts de Yérik cuit avec des céréales et un peu de fruits séchés.
Moi : Ca ne peut qu'être bon alors.

Nous finîmes nos repas respectifs en discutant toujours. Je vis, quelques minutes après, qu'elle commençait à être un peu vaseuse. Je lui dit alors qu'elle devrait aller prendre un bol d'air pandorien, ce qu'elle confirma.
A peine eut elle quitté la chambre que Paul repassa faire une inspection des machines. Mais au lieu de se contenter de relever les données et de me demander comment je me sentais, il pris une chaise, s'installa près du lit, et entama.


Paul : J'ai regardé le rapport historique de ton avatar. J'y ai vu un bug complètement inédit.
Moi : Faut une première à tout et je suis heureux de détenir ce nouveau record. C'était quoi ?

Paul sourit en coin une seconde et repris d'un ton légèrement plus enjoué :


Paul : Quand tu as du te déconnecter pour venir me voir, le rapport m'indique qu'il y a eu un « plantage » lors de ton premier essai. Apparemment, l'information n'est pas correctement parvenue jusqu'au caisson, qui n'a pas put l'interpréter comme il fallait.
Moi : Ah oui, je me souviens. J'avais pensé « déconnexion » et quand j'ai rouvert les yeux, j'étais toujours dans mon avatar. J'avais pensé que ça venait du fait que j'étais en colère, alors j'ai pensé « déconnexion » plus fort, et là ça a marché.
Paul : L'explication est très simple : Ton esprit voulait pas quitter ton avatar, alors quand la demande de déconnexion est parti, i l'a en parti « retenu » et la reconnaissance neuronale d'ordres du caisson ne l'a pas reçue clairement.
Moi : Encore une preuve que j'étais bel et bien addict.
Paul : As-tu déjà eu des addictions par le passé ? Tabac, alcool,drogues...
Moi : Non, rien de tout ça. Je déteste l'odeur du tabac le goût de l'alcool et je suis contre les drogues.
Paul : Vraiment pas d'addiction, ou quelquechose qui s'en rapproche ?

Je réfléchit quelques secondes, puis je m'apprêtais à dire non, avant de changer d'avis au dernier moment car je venais de me souvenir d'un truc.


Moi : Si...j'étais pas...totalement dépendant de ça, mais j'y passais beaucoup de temps.
Paul : Un jeu vidéo ?
Moi : Oui.
Paul : World of Warcraft 5 ?
Moi : Comment tu sais ?
Paul : Y'avait une chance sur deux que ce soit celui là.
Moi : C'est vrai, vu le succès de ce jeu.
Paul : Oui, c'est un très bon jeu.
Moi : Tu y jouais ?
Paul : Oui, dans ma jeunesse j'ai joué au 4, puis j'ai arrêté pour me mettre à bloc dans mes études. Mon père lui-même a travaillé à la création du 3.
Moi : Moi, dans la famille, du côté de mon père, on y a tous joué. C'est mon arrière arrière arrière etc...grand père, qui s'appelait aussi Frédéric, qui a joué au premier volet, déjà un grand succès à cette époque, et ça s'est perpétué.
Paul : Et qui avait aussi fait beaucoup parler de lui pour ses addictions.
Moi : Pour moi, c'est une question de proportionnalité : Imaginons que 1% des joueurs d'un jeu en ligne doivent devenir dépendant de ce jeu, alors 1% de 12 millions fait forcement beaucoup plus que 1% de 500 000. De plus, comment reprocher au jeu d'être accrocheur, le jeu est crée pour qu'on y joue, pas pour qu'il fasse un bide.

Paul hochait la tête au fur et à mesure que je déballais mes arguments. Puis il finit par me dire :

Paul : Sais tu comment fonctionne la sensation du plaisir ?
Moi : Euh...non.
Paul : Le plaisir vient quand on fait une chose qui correspond à nos goûts. Une activité, un aliment, un son, tout dépend de la personne, mais la réaction est la même pour tous, puisqu'elle est chimique. Quand par exemple, tu joues a ton jeu vidéo favori, qui te plait tant que ça pour de nombreux critères qu'il réunit et qui te correspondent, ton cerveau libère une molécule appelée la « dopamine ».
La libération de cette molécule, en plus de provoquer par exemple la chair de poule ou l'euphorie, des symptômes du plaisir, va aussi endormir des parties du cerveau. Si tu es malade ou triste en jouant à ton jeu, la dopamine te fera moins ressentir douleur et tristesse, voir même complètement oublier. C'est une réaction du cerveau, qui permet cela dans le but que le corps qu'il dirige et surveille se sente mieux. Mais cela s'accompagne forcement par une réaction de dépendance, plus ou moins forte selon l'individu.
Au début, pour les cas de forte dépendance, ça commence par l'envie d'y rejouer quand on se sens mal à nouveau, puis le cerveau, qui ne peux plus doser correctement la proportion « mal » et « plaisir » pour y remédier,  réclamera à y jouer à nouveau pour le moindre tout petit mal, puis aggravera les maux ou même les simulera pour donner à nouveau envie à l'hôte de prendre plaisir. Et à la fin, il réclame à y jouer tout le temps possible.
Moi : Alors ce serait le cerveau qui crée la dépendance ?
Paul : Le cerveau répond de façon logique à une réaction chimique, donc lui commence la dépendance, mais c'est surtout si l'hôte est réceptif ou non à cette demande. Certains sauront se modérer et se raisonner, d'autres non.
Moi : Je le savais. J'ai toujours dit que le souci du « nolife » ne vient pas du jeu, mais bien de la personne. Qu'elle a déjà un souci à la base, comme être mal dans sa peau ou dans sa vie, et le jeu devient une échappatoire à cette triste réalité.
Paul : En effet. Si on pourrait dire que le jeu est quasiment coupable car c'est lui qui déclanche la dépendance, la vraie raison de cette vulnérabilité mentale est bien antérieur. On ne le soupçonne pas vraiment, mais il y a autant de chimie que de psychologie dans ces cas là.

Un silence s'installa, Paul restant assis sur le lit, moi dedans à ballader mon regard sur les écrans, malgré que je comprenais rien à ce qu'elles disaient.


Moi : C'est ce qui m'est arrivé, n'est ce pas ?
Paul :Exactement.
Moi : Pourtant je ne me sentais pas si mal dans ma peau en arrivant.
Paul : Tu aimais vraiment vivre sur Terre ?
Moi: Non, pas vraiment.
Paul : Tu as aimé découvrir les capacités de ton avatar?
Moi : Bien sûr.
Paul : Tu aimes Ale'yah?
Moi : M'enfin, évidemment!
Paul : Alors toutes les conditions sont largement réunies pour pouvoir tomber en dépendance.
Moi : Pas faux.
Paul : Tiens, prends ça.

Paul sortit d'une de ses poches une boite emballée dans du papier multicolore, qu'il déposa devant moi, les yeux écarquillés de surprise.

Moi : Qu'est ce que c'est ?
Paul : Mon cadeau de mariage, pour toi et Ale'yah.

Je pris la boîte et l'examina, la soupesa, l'examina encore, pour tenter de trouver ce que c'était. L'envie me pris même de l'ouvrir de suite mais je préféra attendre ma moitié.


Moi : Merci Pau...

Paul avait déjà quitté la pièce comme un voleur. Je haussa les épaules et posa le cadeau sur ma table de chevet. Quelques minutes passèrent et Ale'yah fit à nouveau son apparition. A peine fut elle assise près de moi qu'elle remarqua aussitôt le paquet cadeau.

Ale'yah : C'est quoi ça?
Moi : Un cadeau de la part de Paul.
Ale'yah : Ah ouais? Super ! Je peux l'ouvrir ?
Moi : Mais je t'en prie.

Elle s'emparra vivement du paquet et le déchira minutieusement, tirant la langue tant elle s'appliquait. Elle révéla une boîte en plastique d'aspect banal qu'elle ouvrit. Elle regarda à l'intérieur puis vida le contenu dans sa main.

Ale'yah : Qu'est ce que c'est que ça ?
Moi : Fait voir.

Elle abaissa sa main à ma hauteur et je pus voir les deux oreillettes de laryngo dans sa main. 


Moi : Ah bah c'est des oreillettes de communicateur.
Ale'yah : C'est-à-dire ?
Moi : Bah ça nous permet de parler à distance. Mais normalement il y a un collier qui va avec pour parler, y'a rien d'autre dans la boîte ?
Ale'yah : Attends....non rien.
Moi : Bah mince soit il les a oubliées, soit c'est un nouveau modèle et y'en a plus besoin.
Ale'yah : Ca se met comment ?
Moi : Attends...baisse toi.

Elle mit sa tête à ma hauteur tandis que je plaçais l'objet dans son oreille, en essayant de pas l'enfoncer trop.


Ale'yah : Quand est ce que tu m'offres des boucles d'oreilles ?
Moi : Quand je serais assez doué de mes dix doigts pour t'en fabriquer.
Ale'yah : Pourtant le soir, quand on est seuls, tu es très doué avec tes mains.
Moi : Chuuuuut ! Pas ici voyons !
Ale'yah : Rooooh ça va on est tous seuls.
Moi : Voila je crois que ça tiens comme ça.
Ale'yah : Et comment ça marche?
Moi : Euuuuuuuuh....

Je regarda l'oreillette qui me restait dans la main et qui de toute façon ne tiendrais pas dans mon oreille, puisque prévue pour les avatars. Il n'y avait sur le petit engin qu'un seul et unique bouton.


Moi : Ben, le seul moyen de savoir, c'est de l'essayer. Va dehors, je vais essayer de te parler.
Ale'yah : Ok.

Ale'yah se leva avec un des écouteurs en main et quitta la pièce. Je colla l'autre engin à mon oreille et dit :

Moi : Ale'yah tu m'entends ?

Pas de réponse. J'appuya sur le bouton et répéta.

Moi : Ma chérie tu m'entends ?
Ale'yah :...loperie d'engin. Tu m'entends là?
Moi : Ouais je t'entends. En fait il suffit d'appuyer sur le bouton pour parler.
Ale'yah : Ok, je reviens.

La porte se rouvrit et ma femme refit son entrée.

Ale'yah : Mais à quoi ça nous servira vu qu'on sais se parler avec nos esprits ?
Moi : J'y pensais, mais en fait, si on se parle avec le don que Eywa  nous a fait, on pourra par exemple se dire des choses à distance et si les autres nous demandent comment on à pus se les échanger, ces communicateurs seront l'excuse parfaite.
Ale'yah : Pas bête, pour une fois.
Moi : Hey ho....

Le reste de l'après midi passa bien vite et une aide soignate vint apporter les repas du soir, que j'eu un peu plus de mal à finir.

Ale'yah : C'est pas bon ?
Moi : Comme d'hab', si on peut apeller ça bon.
Ale'yah : C'est quoi alors ?
Moi : Je sais pas, j'ai plus d'appêtit.

Peu de temps après, Paul  fit une énième irruption dan la pièce. Ale'yah et moi commençâmes par le remercier pour son cadeau. Il écarta les remerciements par un geste de la main et me demanda si tout allait bien. Je lui parla alors du plateau que j'ai pas réussi à finir.


Paul : C'est bon signe. Souvent, chez les personnes qui ne mangent presque plus, l'organisme perd les dosages de l'appétit. Au cas où tu t'en souviendrais pas, tu es sous perfusion qui t'injectes toujours des nutriments. Donc si t'as pas réussi à finir ce repas là, c'est que ton estomac se sais rassasié. On va pouvoir débrancher ça et te laisser te nourrir à ton rythme. Tu avais faim avant de commencer le repas ?
Moi: Euh, pas vraiment.
Paul: C'est peut être aussi que tu as l'habitude de prendre tes repas plus tard. Bon, on verra ça demain. Ale'yah ?
Ale'yah : Oui?
Paul : Je vais te demander de le laisser, il doit faire une longue nuit calme.
Ale'yah : D'accord.
Paul : Je vous laisse vous dire bonne nuit, mais tardez pas trop.

Aussitôt dit, Paul s'éclipsa sans autre forme de politesse, nous laissant tous les deux.

Moi : Bon, bah passe une bonne nuit avec tes collègues.
Ale'yah : Et toi avec tes machines.
Moi : A choisir je te préfèrerais toi.

Ale'yah se pencha a ma hauteur pour que je l'embrasse. Je posa mes mains sur ses joues pour bien prendre son visage et me redressa pour lui embrasser le front. Mais aussitôt fait, elle me pris ma tête entre ses mains et m'embrassa férocement sur les lèvres. J'écarquilla les yeux, surpris, mais la douceur vint vite se faire plus importante et je lui rendit le baiser. Ca devait faire bizarre, un humain et une Na'vi qui s'embrassent ainsi, mais je m'en foutais totalement. Nos lèvres se quittèrent après quelques secondes et je la regarda avec un air encore à moitié abruti.

Moi : Tu...tu as toujours aussi bon goût. Ca ne change pas malgré ce corps.
Ale'yah : Toi, t'as meilleur goût dans ton avatar, mais tant que je sais que c'est toi...
Moi : Je me demande à quoi tu ressemblerais si tu avais un corps humain.
Ale'yah : Je serais certainement belle non ?
Moi : Oui, sans l'ombre d'un doute. Mais les Na'vis sont tous maigres, alors en humaine, je t'imagines direct anorexique.
Ale'yah :Anoquoi ?
Moi : Anorexique. C'est quelqu'un de très très très maigre, qui ne veut même plus manger en pensant qu'elle serait plus belles avec la peau sur les os.
Ale'yah : Ah non, je serais pas comme ça.
Moi : En plus t'as déjà pas beaucoup de seins comme ça alors plus maigre...

Un silence meurtrier passa au dessus de ma tête alors que je me pouffais de rire, Ale'yah avec un sourire entre «Ton agonie sera longue et douloureuse» et «Rooooooh petit coquin». Les deux en même temps probablement.


Moi : Désolé, c'est sortie tout seul.
Ale'yah : T'en fais pas je retiens.
Mo : Oui, je te fais confiance pour ça.
Ale'yah : On en reparlera demain, d'accord ?
Moi : Oui, bonne nuit mon ange.
Ale'yah : Dors bien mon chérie. Dépêche toi de reprendre ton avatar qu'on puisse en faire ton vrai corps.
Moi : Oui, même si l'un comme l'autre risquent d'être un peu longs.
Ale'yah : Non mon coeur, les Na'vis t'ont déjà accepté parmi eux, ils n'attendent plus que toi. 

Le temps que je percute ce que signifiaient ces mots, Ale'yah m'avait glissé un dernier sourire et avait refermé la porte sur elle. Je voulu l'appeler mais me résigna, encore sous le choc de ce que je venais d'entendre. «Les Na'vis t'ont déjà accepté parmi eux, ils n'attendent plus que toi.». Cette phrase résonnait dans ma tête, encore et encore. Un infirmier entra pour débrancher la perfusion à bouffe prédigérée, mais je ne prêta même pas attention à lui. Il me demanda quand même si je me sentais bien vu mon regard complètement ahuri.

Moi : Oui, je vais bien....très bien...

Il haussa les épaules et s'en alla sans rien ajouter. Moi, je me contenta de prendre le drap pour le ramener jusqu'en haut de mon cou et m'enfonça bien dans mon lit, tout heureux. J'aurai préféré que ce soit Ale'yah, mais ce fut Morphée qui m'étreint bien vite et m'emmena avec elle au pays du sommeil.

teranas

Je me réveilla le lendemain en pleine forme, aux alentours de 10 heures. Paul entra quelques minutes après mon réveil, suivi d'Ale'yah, qui me salua avec le salut rituel des Na'vis, auquel je répondis. Paul m'exposa alors les projets qu'il avait pour moi.

Paul  : Tu vas tout d'abord manger un morceau, puis tu te mettras debout, et tu iras prendre un peu la lumière du jour. Tu va marcher dehors toute la journée, en hésitant pas bien évidemment à te reposer dès que tu veux, le tout est que tu bouges.
Moi  : Ok, pas de souci. Ce sera tout ?
Paul  : Ce sera déjà beaucoup.
Moi  : Je verrais, si c'est tout ce que j'ai à faire.

Paul sortit une montre digitale d'une de ses poches, la posa sur un support tactile ressemblant à mon journal de bord et les posa sur mon lit.

Paul  : Tu porteras cet appareil à ton poignet toute la journée, il relève fréquence cardiaque, tension, fait podomètre, et calcule les calories brûlés. Tu entreras ces données toutes les demi heures sur cette tablette, que tu me rendras à la fin de la journée. Ale'yah t'accompagneras bien évidemment tout ce temps, elle pourra la porter pour toi.
Moi  : Mais c'est tout fin...
Ale'yah  : T'as vu l'épaisseur de tes bras mon chéri ?
Moi  : Bon ok. Donc je commence maintenant ?
Paul  : Non, tu vas d'abord manger, seulement ensuite tu te lèveras. Et tu reviendras ici pour 12h30, pour ton déjeuner, à 16h30 pour un en-cas, et à 19 tu revient te mettre dans le lit si t'as réussi à tenir toute la journée, sinon tu reviens avant si tu sens que t'es trop fatigué. C'est tout pour aujourd'hui. Je te revois ce soir, et pas de bêtises hein ? Je vous laisse j'ai d'autres gens à voir.
Moi  : A ce soi...

Il s'était excusé et était parti tellement vite que j'eu même pas le temps de le saluer. Ale'yah me regarda elle aussi d'un air surpris.

Moi : Et ben, lui quand il doit partir, il pars.
Ale'yah  : Oui, enfin là pour le moment, y'a autre chose qui m'occupe l'esprit.
Moi  : Ah, et c'est quoi ?
Ale'yah : T'as dit quoi hier sur mes seins?

Une aide soignante sortit du frigo le repas réservé au pilote d'avatar gardé en salle d'éveil. Elle l'ouvrit minutieusement et arrangea bien le plateau, comme à son habitude quand elle allait distribuer des repas aux patients. Elle sortit de la salle à manger réservée aux dits patients et marcha tranquillement jusque dans la salle d'éveil. Elle s'abaissa un peu et appuya sur le bouton qui ouvrait la porte avec son coude, et franchi le seuil avec un air joyeux en s'apprêtant à dire « Bonjour, voilà votre repas. Bon appétit ! » mais c'est à ce moment qu'elle aperçu le pilote d'avatar dans le lit, aux prises avec une Na'vi qui lui pinçait fortement les joues et les tirait de chaque côté jusqu'à ce que ça cède, alors qu'il tentait de retirer les mains de la Na'vi, sans y arriver. L'aide soignante se figea, tout comme le pilote et sa femme, qui la regardèrent l'un comme une sauveuse, l'autre comme un cheveu sur la soupe. Elle ne dit rien, posa le plateau sur une table et sortit en essayant d'avoir l'air calme.

10 minutes de lutte intense plus tard, j'avais mon plateau devant moi, mais j'allais pas le manger de suite, j'avais encore un peu mal aux joues. Je finit quand même par attaquer ma tasse de lait que j'avais fortement sucré, car le sucre c'est de l'énergie bonne à brûler rapidement, mes espèces de barres de céréales, ça aussi des sucres rapides, et mon verre de jus de fruits.


Moi : Tu veux bien me passer la tablette ma chérie?
Ale'yah : Bien essayé, mais je te retiens toujours.
Moi : Aurais tu l'extrême amabilité, ma chère femme si bien proportionnée qu'Eywa à dû t'enfanter elle-même au milieu d'un essaim de graines de l'arbre sacré par une douce nuit de primtemps, de bien vouloir me donner la tablette je te prie ?
Ale'yah : Mieux. Je veux ça toute la journée. Tiens.

Elle me tendis la dite tablette que je prie délicatement en me demandant si elle allait pas réclamer une autre tirade pour la lâcher. Je l'alluma et tomba direct sur un tableur Excel 2138 version 7.0.2 bien rangé avec des lignes pour toutes les demi heures et des colonnes fréq.card., tension, podo et calories.

Moi  : Ca commence à 11 heures son tableau et il est...10h34. Donc j'ai 26 minutes pour me lever.
Ale'yah  : Tu as besoin d'aide ?
Moi : Non, c'est bon. Faut que j'y arrive seul.
Ale'yah : Et puis t'as le temps de toute façon il te faudra pas tout ce temps pour te lever ?
Moi  : Ben, j'espère que non. Je vais déjà, tranquillement, me mettre assis. Voilà...
Ale'yah  : Et maintenant ?
Moi  : Doucement ma belle, je vais attendre un peu, parce que même si c'est que pour se mettre assis, il ne faut jamais se redresser trop vite.
Ale'yah  : Pourquoi ?
Moi  : Ben, je sais pas...Je sais juste que ça donne des vertiges.
Ale'yah : Ah oui je crois que je vois ce que tu veux dire.
Moi  : Bon, bah allez, on y va.

Je m'appuya sur mes bras et avança doucement mon bassin. Mon pied gauche toucha délicatement le sol et je l'appuya doucement pour m'assurer que le sol allait pas encore tanguer sous mon poids. Mais il n'en fut rien alors mon second pied se posa également. Je tâtonna juste une seconde pour prendre mes bons appuis et me dressa. Je resta droit comme un I, tandis qu'Ale'yah me regardais avec une petite lueur d'inquiétude dans les yeux.


Ale'yah  : Tu te sens bien ?
Moi  : Bah écoute oui, pas de problème.
Ale'yah  : Et tu vas rester droit comme un bâton jusqu'à 11 heures ?
Moi  : Non, mais je vais pas...


Un bâton?

Moi : Oh §&#$@! Krystal!!!
Ale'yah  : Quoi  Krystal ?
Moi  : Je viens de me souvenir que Krystal est toujours dans mon porte-dague !! On pourrait la trouver !
Ale'yah  : Non, ne t'en fais pas, avant qu'on m'emmène et qu'on embarque ton avatar, je l'ai discrètement retirée et donnée à Xelloss.
Moi : K-k-k-k-k-quoi? balbutiais-je en me rasseyant
Ale'yah  : Oui je sais que c'est risqué mais on a pas le choix, il est le seul à part nous à savoir.
Moi  : Raaaaah c'est pas vrai !
Ale'yah  : Ben si, tout ce qu'il y a de plus vrai.
Moi : Il faut que je l'apelle.
Ale'yah : Ton journal de bar est resté avec Mayuko.

Je me gratta pensivement la joue, me demandant que faire, si bien que je mis un moment avant de percuter ce qu'elle venait de dire.

Moi : T'as bien dit journal de bar?
Ale'yah : Quoi c'est pas ça?
Moi : Non c'est journal de bord. Et je pense que je peux peut être le contacter avec ça.

Je pris le tableur que Paul m'avait donné à compléter et trifouilla un peu pour voir si y'avait les contacts dedans.

Ale'yah : Oublie pas de le remplir à l'heure dite.
Moi : Ouais ouais, attends je crois que...ah non, il est pas en liste là dedans. Euuuuuuuuuh...est ce que je me souviens de sa fréquence...

Je tapa sur l'écran 140.92, et une fenêtre d'appel s'ouvrit, pour m'afficher ensuite [fréquence inconnue].

Moi Soit je me suis gourré de numéro, soit son journal existe plus.
Ale'yah : Y'a pas le numéro de Mayuko ou des autres dedans ?
Moi : J'y pensais. Voyons ça...
Ale'yah : C'est parce que t'y pensais que j'y ai pensais.
Moi : Mais arrêtes tu sais que je déteste ça!

Qu'elle se remettes à lire dans mon esprit me rapella, je sais pas pourquoi, cette étude qui disait qu'un homme pensais à un truc cochon toutes les 7 secondes environ...

Ale'yah : Ah ouais tant que ça?
Moi : ZUUUUUUUTEUUUUUH!!!!

Je finis par trouver le numéro de Mayuko. Y'avait aussi celui de Gwenn avant mais je sais pas pourquoi, j'étais plus familier avec Mayuk'. Je soupira en me demandant comment aborder ce sujet et posa le journal.

Moi : Tu lui as dit quoi à Xelloss quand tu lui a confié Krystal?
Ale'yah : Ben en fait...

Quelques dizaines d'heures plus tôt.

Vince et Ale'yah finissaient de ligoter un grand avatar qui se laissait autant faire qu'un pantin. Ale'yah semblait très anxieuse, ne comprenant pas ce qui se passait. Les liens solides d'artisanant Na'vi étaient bien serrées, comme si ils avaient peur que l'avatar se réveille. Un long blanc remplit de gêne passa puis Ale'yah se redressa en grognant et s'exclama, sans pour autant effrayer les enfants qui se tenaient à l'écart :


Ale'yah : Bon, et maintenant, on m'explique pourquoi on doit faire ça à mon homme?
Mayuko : Du calme, quelqu'un va t'expliquer dans peu de temps.
Ale'yah : Qui? Et dans combien de temps?
Mayuko : Bientôt. Et il est possible qu'on doive le ramener à la base.
Ale'yah :Pourquoi?!
Mayuko : Mawey, ma tsmuke , les réponses vont venir.

Ale'yah murmura un féroce juron Na'vi et fit quelques pas, son esprit tournant à plein régime. Elle regardait le corps de son amour couché au sol, les yeux fermés, comme endormi, mais ligoté comme une bête, allongé sur le ventre. Ses yeux se posèrent sur son porte dague. Elle remarqua aussitôt que celui était plus épais que la normale et se rapella soudain pourquoi.

Krystal!! Elle risque d'être découverte. Il faut la cacher. Mais où ? Si elle va à leur base, c'est trop risqué. Et si n'importe qui voit ce bâton, ils verront de suite que c'est pas de l'artisanat Na'vi. Je dois le récupérer.

Elle se pencha sur le corps immobile de son époux et défit son porte dague. Gwenn' la remarqua et lui demanda :

Gwenn : Que fais tu Ale'yah?
Ale'yah : Je récupère son arme, je ne voudrais pas qu'elle soit égarée.

Il allait sûrement répondre mais se ravisa, sentant que ce serait inutile, et rejoignirent ses trois compères, qui semblaient attendre quelquechose, qui serait quelques minutes plus tard, le coup de fil de Paul leur annoncant qu'ils tenaient le pilote de ce corps étendu là. Avant même qu'un vrai dialogue soit engagée, elle bouscula sans trop forcer Mayuko et lui pris le journal des mains. Au Palulukan les amis et les bonnes manières, elle voulait savoir ce qu'il se passait. Après quelques explications précises et une menace d'émasculation pour le Doc', elle rendit son journal de bord à Mayuko et s'éloigna du groupe d'un pas assez nerveux. Elle resta non loin, pour entendre le reste de la discussion, et apprit qu'un hélico' viendrait prendre le corps d'avatar de son mari pour le ramener. D'une façon ou d'une autre, elle sera du voyage.
Elle savait maintenant à quoi s'en tenir. Ca ne lui plaisait pas le moins du monde, mais c'était arrivé, point. Elle jura encore une fois en serrant les poings, ce qui lui rapella qu'elle tenait quelquechose dans la main. Le porte dague de son mari, mais surtout,  un artéfact à l'intérieur qui contenait le dernier représentant d'une race extraterrestre, dont seuls quelques personnes avaient connaissance. Elle devait le cacher, mais où ? Elle ne peut le confier au groupe d'avatars, ils s'en rendraient compte de suite. Ni à des Na'vi, ce secret est bien trop lourd et dangeureux. Elle ne peut le garder avec elle, surtout si elle va aller à la base, car elle a entendu que le corps d'avatar de son amour y retournerait, et hors de question de ne pas l'accompagner. Qui alors ? A part eux deux, seul l'humaine Sonya avait vent de son existence. Elle avait juré de garder le secret, ça valait ce que ça valait, mais impossible de la lui confier également. Il ne restait que...

Ale'yah aperçu soudainement du coin de l'œil que quelque chose se trouvait au sol,  pas loin d'elle. Elle tourna la tête et se rendit compte que Xelloss était vautré au sol, comme mort.

Le p'tit Xelloss!!

Elle bondit par dessus quelques racines sur son chemin et se retrouva vite accroupie au dessus de l'enfant avatar, gisant comme un pantin sans ficelles au sol.

Ale'yah Bon, comment le réveiller? Hey !!HO !! Tu m'entends ??!!

Ale'yah releva la tête en se demandant si elle allait pas rameuter les autres, mais personne ne vint.

Bon, ça doit marcher avec tout le monde je suis sûre.

Ale'yah arma son bras droit, le tendant au maximum derrière elle et l'envoya en plein dans la tronche de Xelloss en décrivant un bel arc de cercle vertical. Le claquement fut très sec et alors que la tête du nabot semblait partie pour se dévisser, ses yeux s'ouvrirent en grand. Une fois que les cervicales eurent absorbé le choc, la tête violement giflée regarda, incrédule, le visage de femme au dessus du sien.

Ale'yah : De retour parmi nous?
Xelloss : Je me suis pris une comète dans la tronche, c'est ça?
Ale'yah : Presque. Allez secoue toi, j'ai quelquechose à te confier.
Xelloss : Minute papillon, faut que je compte mes dents.

Xellos se redressa, la tête encore en vrac, et se massa doucement la joue qui était si bien marquée qu'on aurait pu prendre les empreintes digitales dessus. Il passa un doigt dans sa bouche pour voir si le clavier était complet, puisse décida à accorder de l'attention à la grande native.

Xelloss : Alors, qu'est ce que tu veux me confier.
Ale'yah : Krystal.

Xellos ne répondit rien, fixant Ale'yah l'air ahuri. Puis il se rallongea lentement et écarta grand les bras, et ferma les yeux.

Ale'yah : Qu'est ce que tu fais?
Xelloss : C'est un mauvais rêve, je vais retourner où j'étais, tout ça n'est jamais arrivé.

Ale'yah se leva aussitôt et lui atrappa une cheville pour le soulever en l'air, la tête en bas et les bras dans tous les sens. Elle lui plaqua sa main sur la bouche pour éviter toute protestation, et surtout pour pas attirer l'attention.

Ale'yah : Tu te tais et tu m'écoutes.
Xelloss : Mphmmmphph.
Ale'yah : Ecoute, je sais que c'est dangeureux, mais on a pas le choix. On ne peut pas prendre le risque de l'emmener n'importe où. Il faut quelqu'un qui connaisse son existence pour la garder à l'abri.

Xelloss gardait les bras croisés, toujours pendue la tête en bas, et le regard mauvais. Ale'yah retira doucement sa main de sur sa bouche.

Xelloss  : MAIS T'ES COMPLETEMENT MALMPHPHPMMMPHPHMPHMMPH...
Ale'yah : Tais toi. On a pas le choix, et je baisserai pas ma main, tant que tu te décideras pas à parler tout bas.

Xelloss se décida à hocher de la tête et ne tenta pas de se débattre d'avantage . Ale'yah le reposa au sol ou il lui fit face et continua, à voix plus basse :

Xelloss : Je te dis que c'est de la folie. Je sais pas pourquoi, mais le Messager, il a envie d'en faire une descente de lit toute bleue de Krystal.
Ale'yah : Et on pourrait faire quoi d'autre? On peut pas la cacher n'importe où, sans surveillance, pas si d'autres ont une petite chance de tomber dessus. Personne ne doit la découvrir. Seuls ceux qui la connaissent déjà peuvent la surveiller.
Xelloss : Alors pourquoi tu le fais pas?
Ale'yah : Parce que Teranas a des ennuis avec son corps, on va le ramener à la base, et moi je vais rester à ses côtés. Et tu penses qu'emmener Ale'yah là bas serait une bonne idée ? Avec le risque de qu'elle soit découverte ?
Xelloss : Non ça l'est pas, mais me la laisser à moi, alors que l'autre cinglé veut la tuer, et je ne sais même pas pourquoi, ça l'est pas non plus.
Ale'yah : Le risque est bien trop grand, il vaut mieux essayer avec toi.

Un des avatars du groupe apella Ale'yah au loin. Elle retint une exclamation, puis remis de force le bâton dans les mains de Xelloss, se leva et s'en alla vers celui qui l'apellait. Xelloss resta sur place, ébahit, le bâton en main.

Xelloss : J'le crois pas...



De retour dans le present

Moi : Et c'est tout? T'es partie comme ça?
Ale'yah : Oui...J'avais pas le choix, il fallait que personne ne nous voit discuter, il ne fallait laisser aucun soupçon.

Je me gratta l'arrière du crâne en me pincant les lèvres, ça allait être coton cette histoire.

Moi : Bon, bah j'apelle et on verra bien, tu me laisses parler hein?
Ale'yah : Oui oui oui oui oui oui.

Je tentas donc une communication qui, à mon grand soulagement, abouti. Le visage familier de l'avatar de Mayuko apparut alors sur l'écran.

Mayuko  : Qui est à l'app- Tiens Teranas ! Ben ça alors, comment vas-tu ?
Moi  : Je vais bien merci.
Mayuko  : T'es en train de te désintoxiquer ?
Moi  : Et oui, premier jour.

Je vis que plusieurs personnes, dont Gwenn et Vince s'étaient approchés quand ils ont compris qui était en communication avec Mayuko. Je reçu quelques salutations et sourires amicaux que je leur rendit, avant de me rappeler ce pourquoi je les appelais.


Moi : Dis moi, est ce que Xelloss est dans les parages ? Je dois lui parler.
Mayuko  : Euh dans les parages sûrement, mais faut le trouver.

Mayuko demanda à ceux derrière lui si ils avaient vu la semi portion. Tous deux répondirent par la négative et s'écartèrent, sûrement pour aller le chercher. Le temps que la recherche donne quelquechose, Mayuko me demanda exactement comment allait se passer mon « traitement » . Quelques minutes après, Xelloss arriva derrière. Mayuko me salua, me souhaita bon courage, et laissa son journal au p'tit.

Moi  : Allô Xelloss ? Tu peux t'écarter, il faut qu'on parle sérieusement.
Xelloss : Moi aussi je suis heureux de te revoir, donne moi une minute.

L'écran me montrait la face de Xelloss qui manifestement s'écartait du groupe. On entendit Mayuko le hêler au loin, et Xelloss lui répondre qu'il s'écartait pas trop et reviendrait vite. Quelques pas à travers des feuillages, et il se posa sur une branche, regardant quand même aux alentours pour vérifier qu'il est seul.

Moi : Bon, je sais, c'est un peu une histoire de fou, mais on va essayer de s'en sortir. Tu as toujours ce qu'on t'as confié?
Xelloss : Ouiiiii, Xeloss a le préciiiiiieux....

Complètement barré ce type...

Moi : Bon, tu l'as mise en sécurité?
Xelloss : Sérieusement, tu crois qu'elle peut être en sécurité avec ce samouraï fou furieux qui peut prendre les manettes quand il veut? Je sais pas ce qu'elle a fait pour lui faire montrer les crocs comme ça, mais il lui en veut vraiment.
Moi : T'as vraiment aucune idée de ce qui à entrainé ça?
Xelloss : Que dalle, j'essaie de savoir mais c'est pas simple.
Moi : Et alors, il s'est pas remontré?
Xelloss : Non, et heureusement, sinon ça aurait été la fête à la renarde, et y'aurait pas eu que des feuilles à manger à midi.
Moi : Bon, qu'il continue de rester caché, ça nous arrange bien.
Xelloss : Mais ça m'étonnerai que ça continue, il reste jamais caché bien longtemps et venant de lui, même le fait qu'il soit pas là n' rien de rassurant.
Moi : Il faut trouver un endroit sûr pour elle, parce que ça m'inquiète encore plus que elle ne dise plus rien. T'as pas une idée?
Xelloss : T'es marrant toi, ta femme me fout ça dans els pattes et c'est à moi de devoir trouver une solution? Z'êtes gonflées à l'hélium.
Moi : Oui je sais, on a merdé, surtout moi, mais on peut plus revenir en arrière, il faut qu'on trouve une solution.

teranas

Journal de bord Numéro 48
Entrée Numéro 008



**Reception Balise de Détresse**
**Urgence Numéro 00**
**Destinataire: Tous canaux**
**Auteur: Frédéric**

Bon bah voilà. Ainsi commence ma cure de désintoxication pour avoir abusé de mon caisson de lien. Je ne me rendais pas compte du mal qu'endurais mon vrai corps. Soit je le sentais pas, soit je refusais d'y faire attention. Toujours est il que Paul a tiré la sonette d'alarme et me préconise un traitement afin de m'en remettre car j'aurais pu m'esquinter gravement la santé. Donc voilà je...j'enregistre sur mon journal de bord, car lui aussi je l'avais mis à l'écart...Je vais commencer ma premiere journée sans avatar depuis...longtemps. Depuis que je suis arrivé je crois. Je dois...relever et noter chaque demi heure ma fréquence cardiaque, ma tension...pour vérifier que mon organisme se remet en route petit à petit. Je dois aller marcher dehors, faire un peu d'exercice. Bouger quoi.
...
...
Avec ma compagne Ale'yah qui est venue ici juste pour moi. J'ai de la chance de l'avoir.


Il faisait beau dehors, comme souvent en fait. Il y avais régulièrement de la pluie, mais dans une forêt tropicale, il pleut bien fort pendant une heure ou deux, puis plus rien pendant plusieurs jours. Alors que je pointais mon nez dehors avec le masque a oxygène sur le visage, l'ardent soleil qui éclairais cette lune me fit cligner des yeux quelques secondes avant que je m'habitue. Les grands jardins extérieurs qui servaient essentiellement de terrains d'évolution aux avatars, et depuis la révolte aux Na'vis, était bien entretenu, comme toujours. Beaucoup de gens y circulaient, discutant tous, se souriant, sa saluant. Ca ressemblait a une de ces publicités, qui vantent combien il fait bon vivre dans telle ou telle ville parce qu'ils y ont aménagé un cyber-parc sous dôme holographique. Mais tout ça était bien réel.
Ma compagne se tenais prêt de moi. Elle découvrais cet endroit pour la première fois. Elle balaya le paysage du rgard puis me regarda avec un grand sourire que je lui rendis.


Ale'yah : C'est beau ici.
Moi : Très. C'est ici qu'on fais nos premiers pas dans nos avatars.
Ale'yah : Et c'est aujourd'hui que tu y fais tes premiers pas sans?
Moi : Euuuuuh...non, j'y suis deja passé mais...avec un autre corps quand même,dis-je en me regardant.

Je portais mes vêtements de civil diront nous. Des fringues lambda, à ma taille en hauteur, mais plus en largeur. J'avais l'air de porter un pyjama. J'avais l'air d'un zombie qui porte un pyjama plutôt. Un pyjama et un masque a oxygène. Un duo de scientifiques passa non loin de nous. En me remarquant, et après que j'eu levé la tête pour les regarder, je vis bien a leurs visages qu'effectivement, je fesais un peu peur. Je leur sourit malgré tout, et ils continuèrent leur chemin.

Moi : Maintenant que je suis dans cet état, ça me parait presque irréalisable d'aller jusqu'au bout de ce parc.
Ale'yah :On est pas obligé d'y aller.
Moi : Non. Mais on va se ballader. Tranquillement.

Je me mis alors en route, à ma vitesse. Tout me paraissais démesuré. Le terrain de basket était à la proportion Na'vi. Le parc était immense, les huttes où dormaient certains avatars étaient grandes comme des maisons a 2 étages. Même Ale'yah, qui maintenant qu'elle était dehors pouvais se déplier de toute sa hauteur, me donnais le vertige. Après des années a me demander sur Terre si j'avais pas le vertige du haut de mon mètre 95, je comprenais maintenant ce que ressentaient les humains de taille inférieure a la moyenne face a moi. En y repenssant, j'avais probablement déjà eu cette pensée en arrivant sur Pandora. J'avais eu face à moi des Na'vis en étant dans mon corps humain. Mais depuis qu'on m'avait décroché de force du mon avatar, j'avais l'impression de vivre en humain pour la première fois.

Ale'yah : Tera'?
Moi : Oui?
Ale'yah : Tu vas bien? Tu as l'air pensif.
Moi : Tu dois te douter que je le suis. Tu ne t'es pas amusée à le lire cette fois?
Ale'yah : Tes pensées sont confuses.
Moi : Il y a de quoi.

Nous marchâmes côte à côte quelques minutes. A chaque pas que je faisais, j'avais l'impression de devoir marcher en équilibre sur des baguettes chinoises qui pouvaient se briser a tout moment. Je ne sentais pas de muscle se contracter sous l'effort. Merde, je suis vraiment allé trop loin...

Moi : Asseyons nous.
Ale'yah : Déjà fatigué?
Moi : J'ai les jambes qui tremblent. Ca...j'ai l'impression qu'elles vont se déchirer de l'intérieur.
Ale'yah : Vaut mieux s'asseoir alors.

Nous nous sommes alors installés sur de l'herbe qui bordais les chemins sillonant le parc. J'étendis mes jambes face à moi, les regardant presque avec un air de reproche. Ale'yah s'assis en tailleur à côté de moi.

Moi : Tu as pu faire conaissance avec quelques un de tes semblables ici?
Ale'yah : Oui, quand j'allais dehors pour respirer normalement, j'ai pu discuter avec quelques Na'vis, des humains, des avatars. Ils voyaient que j'étais nouvelle ici.
Moi : Des gens que tu conaissais déjà ou, que des nouvelles têtes?
Ale'yah : Non, personne ici. J'ai retrouvé des conaissances au kelutral Omatikaya,  que je conaissais avant la guerre, et qui ne sont pas morts durant celle ci.

Le silence s'installa rapidement. Evoquer la guerre avec les humains, malgré son dénouement et ce qui en suivi, restais un peu délicat. Je restais a regarder mes jambes maigrelettes, elle a me regarder les regarder, et elle finit par rompre le silence après quelques secondes.

Ale'yah : Les humains, ils ne sont pas tous mauvais, n'est ce pas?
Moi : Nous sommes plus de 17 milliards, il y en a des bons, des mauvais, des grands, des petits, des intelligents, des cons...il y en a de toutes les sortes possibles.
Ale'yah : Mais pourtant, si il n'y en a pas plus d'une sorte que d'une autre, ils sont tous unis pour faire du mal, non?
Moi : C'est vrai, mais, pas autant qu'on le crois. Il faut avoir vécu avec pour s'en rendre compte. J'ai connu des humains qui méprissaient cette race alors qu'ils en étaient, parce qu'ils ne voyaient que les mauvais représentants de cette espèce. Mais moi j'ai toujours dis que l'Homme est capable du meilleur comme du pire.
Ale'yah : Et pas la femme?
Moi : Si, mais quand je dis l'Homme, ça veux dire, l'espece humaine en générale. Hommes et femmes, vieux et jeunes, noirs et blancs...
Ale'yah : Mais c'est toujours le pire qui ressort?
Moi : Oui, c'est toujours plus facile de penser du mal et de faire du mal à quelqu'un, plutôt que l'inverse. C'est pas juste mais c'est comme ça. Je crois...qu'on a tous de la haine dans le coeur, mais qu'on ne sais pas comment s'en vider, alors on le fais sur les autres. Mais ça date pas d'hier.
Ale'yah : Mais tu n'es pas comme ça toi. Ni beaucoup d'autres que j'ai vu. Pourquoi vous et pas tous les autres?
Moi J'ai été comme ça, je te le caches pas. Moi aussi, en étant jeune, j'ai souvent été con et méchant, gratuitement, sans vrai raison. Puis en grandissant, on gagne en maturité, et la, c'est soit on deviens quelqu'un que beaucoup vont méprier pour de bonnes raisons, soit on deviens quelqu'un que beaucoup vont mépriser, mais sans raison.
Ale'yah : C'est....c'est idiot...admit elle avec un peu d'incompréhension dans le regard.
Moi : Je te fais un topo un peu rapide, mais c'est à la fois beaucoup plus compliqué que ça, et à la fois aussi simple que ça. Il y a beaucoup de dictons et d'expressions qui résument très bien la mentalité des humains, qui ont été dis par des humains qui méprisaient les humains qui méprisaient les humains. L'un d'eux dit:"On vois toujours la paille qui est dans l'oeil du voisin, mais jamais la poutrelle qui est dans le nôtre".
Ale'yah : Et ça veut dire quoi?
Moi : Qu'on remarque très vite les petits défauts des autres, et qu'on ne vois plus que ça, alors qu'on ne se rends pas comptes des énormes défauts qui sont les nôtres.
Ale'yah : Ah, je comprends, mais c'est vrai que c'est stupide un humain.

Bipbip bipbip bipbip bipbip

Moi : Ah, c'est l'heure de faire le rapport.

Je pris la tablette, mon bracelet, et rentra les données dans le tableur, puis enregistra, et referma le tout. Ma compagne restais presque figée près de moi, en pleine confusion.

Moi : Qu'est ce que c'est que cette tête?
Ale'yah : Comment on peux grandir au milieu de tellement d'humains qui préfèrent faire du mal aux autres que du bien?
Moi : Oh bah, des fois y'en a qui mériteraient de prendre des baffes. Avec une chaise. En métal. Mais comme je te l'ai dis, il y a autant de bons que de mauvais, mais la différence, c'est que les mauvais se font très bien remarquer, et que tu les retiens bien car ils ont parfois des comportements de salopards tellement abérants. Les gens bien, sont plus discrets, plus humbles, et des fois, tu te rends pas compte de ce qu'ils font pour toi. Ca demande un peu de maturité et d'intelligence pour arriver a mieux remarquer les bons que les mauvais.
Ale'yah : Et tu y arrives?
Moi : Maintenant oui. Mais ca n'a pas été facile tous les jours.
Ale'yah : Et le mal qu'ils font à votre terre, c'est aussi par méchanceté?
Moi : Non, c'est pas exactement pareil. Disons que...depuis que l'humain existe, et ça remonte a des milliers d'années, il a toujours cherché a s'améliorer, à s'élever au dessus de sa condition. Au début, les humains étaient comme les Na'vis. Ils vivaient dans un monde qui ne leur facilitais pas la vie. Ils étaient souvent bien faibles face aux dangers de leur planète. Alors, qund ils n'étaient pas assez forts, ils ont crée des outils, des armes. Quand ils avaient froid, ils ont dompté le feu. Quand ils étaient nombreux, ils ont appris la chasse pour se nourrir, la récolte, l'apprentissage d'animaux qu'ils ne mangeaient pas pour les aider a mieux en manger d'autres. Lh'umain est rapidement devenu l'espèce dominante de la planète, mais ça ne lui suffisais pas, il voulais prendre toujours plus, pour que la vie devienne toujours plus facile, pour combler chacune de ses envies. Et quand il ne pouvais plus prendre à la Terre, il prenais a d'autres humains, son envie à lui passant avant celle des autres, et ainsi commencèrent bien des cycles de haine, des boucles qui tournent encore aujour'dhui, des milliers d'années plus tard. Certaines mauvaises habitudes sont devenus de simples habitudes, des actes de pillages et de haine devenus normaux et excusables. Ainsi se sont installées bien des mauvaises habitudes chez l'humain, et elles demeurent encore.
Ale'yah : Pourquoi les humains sont si mal partis, et pas nous?
Moi Je ne sais pas mon coeur, admis-je après quelques secondes. Je ne sais pas.

Un nouveau silence passa, puis je proposa de me relever, et de nous remettre en route. Je me dressa sur mes baguettes, qui commençaient apparement à se faire à l'idée qu'elles n'allaient plus rester 24/24h allongées sur un matelas en gel-mousse. Nous marchâmes à travers quelques récoltes de diverses plantes et légumes Pandoriens. Ale'yah me fesait réviser les noms Na'vi, tandis que moi je lui apprenais les noms scientifiques, la spécificité de la dite plante, son usage...Elle ne voulais pas l'admettre mais elle mettais autant de mauvaise foie a apprendre ce que je lui enseignais que moi avec ses cours à elle. Lorsque je devais faire une pause pour reposer mes muscles ou remplir un rapport, les discussions sur les différences entre humains et Na'vis repartaient de plus belle. Ale'yah semblais apprendre plein de nouvelles choses avec ce que je lui racontais. Mes points de vues ou façons de les expliquer semblaient être des concepts totalement inédits pour elle.

Ale'yah : Tera'....Pourquoi tu es venu ici? Pourquoi vous êtes tous venus ici, après qu'on ai renvoyé tous les soldats et mineurs sur Terre?

Assis sur un banc un peu petit pour elle et juste bien pour moi, j'étais perdu dans mes pensées suite à sa question, qui à bien y réfléchir, n'étais pas étonnante. Après quelques secondes de cogitation, je répondis, sur un ton presque coupable:

Moi : Je crois...qu'aucun de nous ne veux repartir. Pas en sachant ce qui nous attends.
Ale'yah : Vous fuyez votre planète? Votre peuple?
Moi : Oui...J'en suis presque sûr. Nous avons aussi du travail ici.  Nous devons réparer les erreurs de nos frères et soeurs. Même si la planète cicatrisera toute seule. Nous avons aussi des choses à apprendre des plantes locales, et leurs particularités pourraient être utile sur Terre.
Ale'yah : Et quand vous aurez tout réparé? Quand vous aurez tout appris? Vous ferrez quoi?
Moi : Moi je resterais ici. Pour toi. Les autres...je pense qu'ils repartiront pour la Terre, et essaieront de la sauver.
Ale'yah : Tu n'as pas l'air convaincu.
Moi : Je ne le suis pas vraiment non. J'ai de l'espoir. Mais pas tant que ça.
Ale'yah : La Terre est si morte que ça? Plus rien ne peux la sauver?
Moi : Si. L'homme peut la sauver. Si il y met tous ses efforts. Il a toujours trouvé une solution à ses problèmes quand il le voulais.
Ale'yah : Est ce qu'il le voudra?
Moi : Il à interêt. La solution ne viendra pas d'ailleurs. Pas d'une divinité, car je suis certain que sur la Terre, nous sommes seuls. Non, elle viendra de l'Homme, si elle viens un jour.
Ale'yah : Tu y crois toi?
Moi : ...

Ce silence en disais suffisement.

Ale'yah : Tu n'as pas envie de retourner parmi les tiens.

Il était clair que ce n'était pas une question cette fois.

Moi : Pas particulièrement, je dois avouer. Ma place est censée être parmi eux. Mais...Tu me demandais tout à l'heure ce qu'on fesais ici. Je crois que nous avons fui. Ce monde, ce peuple qui étais nôtre, nous ne pouvions l'accepter tel qu'il est. Alors nous avons trouvé refuge ici. Et même si ce monde est hostile, nous nous confortons dans l'idée que nous le faisons pour une bonne cause. Mais quand cette cause sera terminée, nous ne repartirons pas, car nous sommes lâches. Je suis un lâche aussi...

Je regrettais déjà ce que je venais de dire, même si je n'en pensais pas moins. Je détourna le regard, pour ne pas montrer mon air coupable à ma bien aimée, mais je sentis son imensse main me saisir délicatement le visage et le tourner vers le sien. Elle m'adressa un sourire sincère, le même qu'on fait à un enfant qui a avoué une bêtise et qui s'en est excusé.

Ale'yah : Tu n'es pas un lâche. Tu es très brave. Tu es plein de bonté. Tu as juste un peu perdu tes repères.

D'une main experte, elle retira doucement le masque à oxygène qui me couvrais le visage. Quelque peu surpris et plein d'incompréhension sur l'instant, j'eu le reflèxe d'inspirer avant que le masque soit retiré. Je voulu le reprendre et le remettre, mais je lui fesais pleinement confiance. Elle garda le masque en main, se baissa, et posa ses lèvres sur les miennes. La différence de taille entre ses lèvres et les miennes étaient déconcertantes, mais cela restais très agréable. Je savoura ce baiser aussi longtemps que possible, avant que je ne sente la gêne du manque d'oxygène. Je me retira du baiser, la regardant dans ses gigantesques yeux jaunes. Sans mot dire, elle me sourit a nouveau et reposa le masque sur mon visage. Je tourna la valve et souffla bruyamment avant d'inspirer tout aussi fort. Un sourire niais se dessina sur mes lèvres, alors que je continuais de fixer ma tendre tout en rattachant les sangles.

Ale'yah : Ca va mieux?
Moi : Oui. Beaucoup mieux. Je...je sais où j'ai envie d'être. Je sais où est ma place.

Je me redressa, monta sur le banc, et m'installa confortablement sur les jambes de ma belle. Un enfant blanc sur les jambes d'une grande bleue. Je posa une main sur son ventre, puis mon oreille sur sa poitrine, entendant son grand coeur battre.

Avec toi.

teranas

Plusieurs heures passèrent. L'heure du repas de midi sonna bien vite, et nous allâmes au bivouac des avatars planté au milieu du grand parc éxtérieur pour profiter une petite cantine improvisée sur place depuis quelques temps déjà, qui servais des repas aussi bien aux humains qu'aux Na'vis, afin que les premiers qui étaient ici n'aient pas a marcher jusqu'au bâtiment principal pour se restaurer, et que pour que les seconds puissent se restaurer avec des produits on ne peux plus locaux au grand air. Ale'yah et moi nous amusâmes a comparer nos aliments et nos façons de les manger. Elle avait les siens dans une grande feuille et mangeais avec ses doigts, moi j'avais plateau, assiette, couverts. Même si c'était principalement des aliments réhydratés, en conserve, ou que sais je, j'étais sûr de pouvoir les digérer correctement avec mon estomac d'humain.

Plusieurs personnes, humains, avatars et Na'vis vinrent nous parler. Apparement, le fait que nous soyons un couple n'était pas passé inaperçu, et tous nous félicitèrent, limite comme si on venais de se marrier. Bon, d'accord, le fait de s'accoupler entre Na'vis signifie être lié à jamais avec son ou sa partenaire. Il y eut aussi quelques blagues du genre: "Hey, si vous faites un 69, tu lui lèches les pieds non?" alimentés par le fait que j'étais pas dans mon avatar et fesait 2/3 de sa taille. J'en ris parce que j'étais de bonne humeur, et c'était amusant de devoir expliquer à Ale'yah, qui balança une peau de fruit a la tronche de celui qui avais balancé cette vanne.

Après une bonne rigolade dans la cantine, Ale'yah dit qu'elle avais le besoin de "vidanger" et dû s'éloigner un moment, après que je lui ai dis que je voulais aller voir Paul dans la base, en espérant qu'il soit pas dans la salle des caissons, sinon elle allais penser des choses, et lui aussi. Evidemment, ça ne manqua pas et c'est là que je le trouva, et apparement, c'était un peu la panique, il était dans une discussion plûtot vive avec quelqu'un à l'autre bout d'une communication. J'ouvris la porte de la salle pour tomber sur un:


Paul : Vous foutiez quoi dans un vieil avant poste?
Moi : Qui est dans un avant poste?
Paul : Toi?! T'es privé de jouet pour un moment, files! J'entends déjà ta dulciné qui te cherches
Communicateur : On viens de retrouver la besace de Xell'...sans Xell' et avec son sang dessus...
Moi : QUOI?!

Alors que ça commencais à être la panique dans la salle, j'eu le mauvais, très mauvais reflèxe d'aller vers mon caisson habituel, et de lancer la séquence de liaison. Ce fut à ce moment là qu'Ale'yah se pointa, visiblement pas contente de ce que je m'apprêtais à faire. Une paire de baffes et quelques explications plus tard, je parvins à lui expliquer ce qu'il se passais. Xelloss et son équipe pris au piège dans un avant poste en ruine qui s'est effondré sur eux, et seuls Xell' et une Na'vi sont introuvable, ensevelis, peut être morts. Malgré tout, elle refusa de me laisser retourner dans mon avatar. Il fut donc décidé qu'à la place, j'irais les aider dans un AMP, puisque je n'aurais pas à fournir trop d'efforts pour le bouger, et il serais bien plus efficace pour aller soulever les décombres.

Dans le hangar des véhicules, tandis que je ma battais pour rentrer dans un AMP qui avais le siège un peu trop haut pour moi, Paul me rejoignis au moment ou je terminais de me sangler. Je pensais qu'il allais me dire de laisser ma place, mais il en fut tout autre.


Paul : Tu te doutes bien que si je te laisse y aller toi, et non n'importe lequel de nos gars entrainés, c'est bien parce que Xelloss est ton ami et que tu seras intenable si tu y vas pas.
Moi : Tu me connais déjà si bien?
Paul : Cet AMP a beau faire en mieux chacun de tes mouvements, tu n'es pas en condition de le piloter plus de 5 voir 10 minutes au mieux.
Moi : Ce sera toujours mieux que rien.
Paul : On va faire encore mieux que ça.

Il porta la main dans une de ses poches et en sorti deux espèces de barres de céréales qu'il me tendit.

Moi : C'est quoi ça?
Paul : Des barres de nutriments hyper concentrés.
Moi : "Cyberboost Proenergy". Rien que le nom, ça me fais transpirer.
Paul : Ils sont normalement conçus pour réalimenter les prothèses ybernétiques des soldats quand ils n'ont pas de chargeur sous la main, les boosters passant dans le flux sanguins et rechargent les prothèses via les liaisons nerveuses connectés aux senseurs de l'appareil.
Moi : Et c'est pour moi ou l'AMP? J'ai pas de prothèse moi.
Paul : C'est pour toi, même si c'est déstiné aux prothèses mécaniques, on a constaté que les nutriments regonflaient aussi les reserves d'énergie des organismes humains. Un seule barre et je te garanti le plus gros coup de fouet dans les miches de ta vie. Néanmoins, le corps ne peut pas assimiler correctement ces nutriments, alors si jamais tu en abuses, tu risques un empoisonnement du sang.
Moi : Super, c'est quoi les dosages?
Paul : Vu ta carrure, une demi barre quand tu arriveras sur les lieux et t'auras la pêche pour une bonne heure. Mais attends au moins 2 heures avant d'en consommer d'avantage. Si jamais tu es obligé d'en reprendre, mais vraiment si t'as pas le choix, fais toi vite une injection de pénicilline, y'en a dans la trousse derrière le siège. Ca empêchera l'empoisonnement, mais tu seras KO un bon bout de temps, alors fais très attention.
Moi : J'y ferais attention.
Paul : J'espère pour toi. J'ai pas envie que ta femme me tienne pour responsable.
Moi : Meuh non, elle est très douce quand tu sais y faire.

Je mis en route les moteurs de l'AMP tandis que Paul se reculait et me souhaitais bonne chance. Les turbines se mirent à rugir derrière l'armure. L'élévateur pour atteindre le cockpit se baissa, Paul et la technicienne me laissant place pour sortir. Je fis faire un pas en avant à l'AMP, et il obéis impeccablement. En fin de compte, piloter un AMP ou un avatar, c'ets presque pareil. On commande, il reproduis en mieux. M'enfin, c'est pas avec cette machine que j'allais faire des câlins à ma femme. Je profita de l'espace du couloir de circulation pour vérifier que les bras aussi réagissaient bien. Ils étaient correctement calibrés eux aussi, mais le poids des gants qui permettaient de reconnaitre les mouvements étaient tout de même sacrément lourds pour moi. Je me dirigea donc vers la sortie du hangar, direction le tarmac. Les grandes portes du SAS de sortie s'ouvrirent à mon approche accompagné d'une alarme. Je pénetra dedans, alors qu'elles se fermèrent derrière. Une autre alarme, un décompte, un avertissement, et les portes s'ouvrant sur l'atmosphère pandorien s'écartèrent. En avancant, je vérifia qu'au cas où, il y avais bien un masque à oxygène sur le côté droit du siège. Alors que j'avançais sur le tarmac, le communicateur du cockpit se mit à clignoter, puis afficha un portait de la technicienne.

Amélia : Hey grand dadet, tu me reçois?
Moi : 5 sur 5. Où est ce que je vais?
Amélia : A deux heures, il y a un hélico' qui t'attends, le pilote sais déjà où t'emmener. Il y en à un autre avec un second AMP qui t'accompagne, hors de question de te laisser y aller seul.
Moi : Ca me touche que vous teniez à moi, mais je suis déjà pris.
Amélia : L'AMP que tu pilotes coûte aussi cher qu'un bagnole d'Apple, donc t'en fais pas, c'est pas pour toi qu'on prends ces précautions.
Moi : Ca me touche quand même.
Amélia : T'es pas difficile. L'hélico' va se mettre en stationnaire au dessus de toi et larguer des sangles. Toi tu bouges plus, des gars vont t'accrocher. T'as pas le vertige?
Moi : ...
Amélia : Super, heureusement les sièges se remplacent facilement, mais le vomi dans la console, c'est moyen, alors fais de ton mieux.
Moi : Je devrais y arriver si je regarde pas.
Amélia : T'auras pas besoin, le pilote s'occupe de tout, une fois levé, tu passeras l'armure en veille, on te préviendras quand on approchera de la zone de sauvetage.

Aussitôt les sangles installées sur l'AMP, l'hélico' s'éleva et me souleva sans grand effort. Les balotements à l'intérieur me rendirent vite mal à l'aise. Je ferma les yeux, inspira longuement, et fit de mon mieux pour rester calme. Une petite inclinaison en avant me fit comprendre que l'hélico' s'élançait vers sa destination, et je pouvais distinguer le bruit de l'autre appareil qui transportait celui qui allais être mon coéquipier. Mon ou ma, j'en savais rien en fait. A peine quelques secondes après, une autre communication s'ouvris, affichant de nouveau Amélia.

Amélia : Tu me reçois toujours?
Moi : Toujours.
Amélia : Le canal s'est ouvert tout seul, donc t'as aps mis l'armure en veille.
Moi : Ca t'aurais fait de la peine de pas me ravoir.
Amélia : C'est ça, cause. On va te présenter ton coéquipier, ensuite on va vous faire un briefing.
Moi : Ok envoie.

L'interface à l'écran de l'AMP changea et un contact apparu dans la communication, réponant au nom de "Will".

Amélia : Ok, on est tous là, alors William, voici Fred', alias Teranas, et Teranas, voici William, alias Will'.
Moi : Salut.
William : Enchanté. Je t'ai déjà vu il me semble. Tu serais pas le grand tout sec, épais comme une brosse à dents et qui traine avec une Na'vi?
Moi : C'est bien moi.
William : Un sacré phénomène toi. Bon moi, je préfère les humaines, avec un bon p'tit fessier bien f...
Amélia : Vous le dites si je vous dérange les mecs.
Moi : J'ai rien dis moi.
William : Non plus.
Amélia : Bon, écoutez bien, on va vous faire un topo sur ce qui vous attends. On va vous emmener a environ 40 minutes a l'est d'ici. Un groupe d'avatars et Na'vis est allé explorer un vieil avant poste qui possédais des installations plutot inhabituelles d'après ce qu'on a pu comprendre. La faune locale les a agressé de façon inhabituelle, et ils ont dû se cacher a l'intérieur. Mais dedans, ils ont eu des complications qu'on ne peut pas encore expliquer. Toujours est il que quelquechsoe a explosé, et viollement, détruisant la quasi totalité du site. Seuls un avatar et une Na'vi sont portés disparus, ils étaient dans la salle des commandes principales quand tout le batiment leur est tombé dessus.

Imaginant la scène, Xelloss avec la Na'vi se faisant recouvrir de tonnes de béton, je me crispa de colère et de peur pour eux. En serrant mon poing, je réactiva par erreur les commandes des bras, et l'armure toute entière se mit en branle. L'hélico au dessus de moi en fut un peu secoué, et du coup, je fut balloté comme une feuille au vent. Le pilote redressa rapidement tandis que ça gueulais déjà dans les canaux de conversation.

Amélia : Heyheyhey qu'est ce quis e passe?! Vous êtes attaqué?
Moi : Non c'est bon, calmez vous! C'est moi, j'ai...j'ai rippé, et réactivé l'AMP sans le vouloir, je retire les gants.
Amélia : T'es sûr que t'es en mesure d'aller là bas?
Moi : Totalement.
Amélia : Je peux te faire confiance?
Moi : Bien sûr.
William : Je le tiendrais a l'oeil.
Amélia : J'espère bien. Bon, maintenant, vous en savez autant que nous. J'espere que vous trouverez des réponses.
William : C'est tout ce que t'as pour nous?
Amélia : Non, ça c'était la partie "ce qu'il s'est passé et qu'on sais". Maintenant, on entame la partie "ce qui va se passer".
William : T'as toute mon attention.
Amélia : La ferme. Le site sur lequel vous serez largué va bientôt être sous le coup d'une tempête typiquement pandorienne.  Du gros vent, de la grosse pluie, des gros éclairs. Théoriquement, vous ne risquez rien tant que vous restez dans vos armures, et les animaux se terrent bien a l'abri le temps que ça passe.
William : Une ambiance de fin du monde.
Amélia : Ca risque de pas être la totale. Vous vous doutez comme nous que Na'vi ou humain, on a peu de chances de s'en sortir vivant dans pareille situation.

Ni William ni moi ne prîrent la peine de répondre.

Amélia : On vous envoie pour déblayer les décombres, enfin ce que vous pourrez, trouver si ils ont survécu ou non, et évacuer ce que vous parviendrez a trouver. Au passage, essayez de savoir ce qui a causé cette explosion et si il y a des risques a court ou moyen terme. Des questions?
Moi : Aucune.
William : Non plus.
Amélia : Bien, vous êtes a 35 minutes de l'arrivée, profitez en pour faire conaissance, je garde un oeil sur vous a distance et reste en ligne au cas où. Bonne chance.

Le contact Amélia disparue de mon interface de communication, me laissant seul avec William. Un instant de silence passa, suffisant pour me refaire prendre conscience du bruit des hélicos au dessus de moi, et du vide sous mes pieds. Je ravala ma salive en me disant que je n'avais pas a avoir peur, tout allait bien se passer. La voix de William me permit de me concentrer sur autre chose.

William : Ca fait combien de temps que t'es tombé ici?
Moi : Ca dois faire quelquechose comme, deux mois, un truc dans le genre, peut être plus. Et toi?
William : Ah t'es du dernier arrivage. Moi j'étais là avant que la RDA se fasse plier. Un mécano. Quand ils ont mis les voiles, on manquais de personnel pour remettre la base dans un état décent, donc en plus d'entretenir les machines, j'ai dû apprendre a m'en servir aussi.
Moi : Tu pilotes tous les types de machines?
William : Surtout les AMP et hélicos. On se sert que de ça.

J'ai continué de discuter avec William pendant tout le trajet, m'aidant à ne pas me sentir mal a causes des roulis de la machine en vol. La canopée s'étendais face à nous à perte de vue, jusqu'a ce que nous apercevions une colonne de fumée au loin. La conversation s'interrompi, comprenant que nous arrivions enfin. La fumée devint plus distincte, on pouvais voir qu'elle s'élevais d'une clairière qui trouais la forêt alentour. Et un plus loin, une immense masse de nuages noirs et gris menacant. Les pilotes d'hélico nous avertirent qu'ils allaient nous poser à la limite du site avant de s'en aller, la tempête étant dangereuse pour eux. Arrivés à la verticale de la clairière, les hélicos se mirent en vol stationnaire, l'un près de l'autre. Ils nous rapprochèrent du sol, toujours sanglés. William retira les siennes d'une main experte avant de décrocher les miennes. Une fois les pilotes assurés que nous étions ok, ils firent demi tour et s'en allèrent en nous souhaitant bonne chance. William et moi, dans nos armures, firent face au site que nous allions fouiller. Un immense amat de béton et de métal, effondré, entassé, en partie enflammé localement, au milieu d'un site de bonne taille entouré d'une espece de haie percée ici et là, le sol visiblement labouré par de grands animaux. Un peu à l'écart, l'un d'eux, mort, une immense plaie sur sa gorge se deversait au sol. Et encore plus loin, un mur de nuages avancait vers nous, accompagné de roulements de tonerre et d'éclairs. William posa sa main robotique sur mon épaule robotique.

William : Tu te sens prêt?
Moi : Pas vraiment. Allons y.

teranas

Le mur de nuages avancais a bon rythme, s'étendant a perte de vue  de chaque côté. William et moi nous dirigâmes aussitôt vers les décombres en béton et métal. Le bruit du tonerre proche se mélant a celui des verins faisant bouger les armures et le choc de leurs pas sur les morceaux de ruine de plus en plus gros, nous finîmes par nous décider a commencer par déblayer là où nous étions. Ecartés de quelques mètres seulement, nos bras mécaniques étaient suffisants pour soulever des blocs de plusieurs dizaines de kilos, voir centaines, que nous jetions negligemment derrière nous, car il fallais faire vite. Mais a peine 3 minutes plus tard, le ciel s'assombrit. Nous levâmes tous deux la tête pour voir la vague de nuages sombres nous masquer le soleil. Et presque trop rapidement pour que ça paraisse naturel, une pluie batante nous recouvris aussitôt, tambourrinant sur les vitres de nos armures, agrémenté d'un éclair qui fracassa le martelement des gouttes pendant quelques secondes.

William : Ca va pas nous faciliter la tâche. Y'a pas d'essuie glace là dessus.
Moi : Va falloir ouvrir l'oeil.

Nous nous remîmes au travail, prenant et dégageant sans ménagement les plus gros blocs, la vue maintenant troublée par les gouttes sur le cockpit. Quelques minutes assourdissantes passèrent, puis j'entendis le gésillement de l'intercom' s'infiltrer entre le tambourrinement des gouttes.

William : Hey mec', regardes ça!

Je tourna aussitôt ma machine vers William, lequel pointais quelques chose dans els débris. Je me pencha en avant, distinguant mal ce qu'il indiquais, mais quelque chsoe tranchais effectivement dans le gris du béton. Du rouge. Une trace rouge. William entrouvris son cockpit quelques secondes, pour avoir une vue dégagée, puis le referma.

William : Ouais, m'as tout l'air d'être du sang. T'es prêt à voir ce qu'on pourrais trouver là dessous?
Moi : J'en doute...

William pris quelques blocs de moyenne taille, dont celui avec la trace et les écarta. Pas d'autres traces en vue, pas de corps, mais peut être étions nous au bon endroit. Des apapreils broyés, des bureaux, des bouts de verre, des plaques de métal...Des morceaux autres que murs et plafonds commencèrent a se montrer. A force de creuser a la verticale de là ou nous avions trouvé le sang, une épaisse poutre metalique ressortais des décombres, et commença a nous gêner pour creuser plus loin. William et moi la prîrent fermement dans nos mains robotiques tous les deux et nous préparèrent a l'extraire.

William : Allez, à trois, on tire dessus. Un...Deux...trois.

La poutre grinça, le tonerre gronda, et le sol s'affaissa. Cette poutre retenais apparement une couche de débris au dessus d'un vide, et nous venions de rompre cet équilibre. Je sentis le vide s'ouvrir en dessous de mon armure, et je me sentis tomber, rapidement bloqué dans le béton et l'acier qui s'écoulaient comme du sable dans la partie inférieur d'un sablier. Je fus immobilisé, l'armure pliant et hurlant sous les torsions et les efforts que le siphon de débris exercait sur elle. Paniqué, trop pris au dépourvu pour réagir convenablement, je ne pus que me voir couler, me faire aspirer, impuissant. Je ne pu savoir si William se trouvais dans la même situation que moi, et je n'aurais pas pu le voir, car le béton recouvris entièrement mon cockpit, dont la vitre se fendit de partout. Elle explosa, me projettant ses éclats au visage. L'armure fut viollement secouée, un bruit sourd, et le noir total.

A plusieurs kilomètres de là, dans la base Humaine/Na'vi, une autochtone leva brusquement la tête, poussant une exclamation de surprise, la mine déconfite, ayant senti dans ses entrailles la même sensation que lorsqu'on rate une marche et qu'on a l'impression qu'une chute mortelle nous attends. Plusieurs des humains présents dans la salle des caissons de lien se tournèrent vers elle, mais elle ne les regardais pas. Elle fixais un point invisible, comme si un fantôme venais de surgir devant elle.

Paul : Ale'yah? Tout va bien?
Ale'yah Je...ne sais pas...





La première chose que je pus sentir, lorsque j'emmergea, fut la douleur un peu partout dans mon corps. J'aurais pus me dire que si j'ai mal, c'est que je suis en vie, mais je me sentais si vide que j'en doutais encore. J'eu toutes les peines du monde à ouvrir les yeux, pour me rendre compte qu'il n'y avais rien a voir, hormis un petit clignotement rouge. Mes sens engourdis se réveillèrent peu à peu, et je pus entendre un grésillement léger et continu. Il venait du système de communication de l'armure. Il n'affichait rien, et le bruit des parasites indiquait qu'il n'était pas prêt à émettre quelquechose. Je voulu bouger mes bras terriblement endoloris et faibles, et réalisa que la cabine était à moitiée enfoncée et broyée de toutes parts par des débris de béton, de la roche et de la terre. Je pus avec précaution els amener a mon visage pour me frotter les yeux et essayer de me réveiller d'avantage, ce qui pris quelques minutes. Je n'essaya même pas d'apeller William, ni d'utiliser la radio. Je devais d'abord savoir si il y avais moyen d eme sortir de là. Je parvins a tatons à saisir une lampe de poche à côté du médikit derrière le siège. Par bonheur, elle était intacte, enfin une bonne nouvelle.

Je l'alluma et m'ébloui moi même tant il fesais noir ici. Je remarqua alors que le vitrage du cockpit avait évidemment été entièrement brisé, laissant place a un mur de petites pierres qui s'étaient entassés sur le tableau de bord, entourées de pierres nettement plus grosses. Les armatures metaliques entourant le cockpit les avaient retenues de me broyer, heureusement. Mais je n'étais pas sauvé pour autant. Je me mis à réfléchir, essayant de comprendre ce qu'il venais de se passer, et quelle pouvait être ma situation. Je compris simplement que j'étais pris au piège, sous des tonnes de décombres peut être, depuis un temps que je ne peut même pas estimer. Je me mis à penser que si William s'en était tiré, et même s'il parvenais a avertir la base, ils mettraient des heures, peut être des jours pour me trouver. Je serais mort avant, de faim, de soif, d'asphyxie peut être...
Une minute....Je me rendis alors compte que je respirais normalement, et sans masque. Je respirais un air terrien, avec de l'oxygène. Ca voulais dire que j'étais peut être tombé dans des sous sols de l'avant poste encore plus ou moins étanches et alimentés en air. L'espoir me repris et j'alluma de nouveau ma lampe, cherchant même une toute petite issue dans ce mur de pierre. Et j'en vis une. Un petit filet de poussière suspendue dans l'air passais lentement a travers la pierre pour venir emplir le cockpit. Cette poussière qu'on trouve dans nos maisons, qu'on voit bien lorsque de la lumière passe par les fenêtres. Il y avais de l'espace libre, là juste derrière!

Mais comment déblayer tout ça? Ces rochers pesaient peut être des dizaines de kilos. Je n'ai plus la force de le faire. A moins qu'un stimulant se trouve dans le médikit. Ou bien....Je mis la main a ma poche de pantalon et y senti les barres énergisantes que Paul m'a confié avant de partir. "On a constaté que les nutriments regonflaient aussi les reserves d'énergie des organismes humains. Une seule barre et je te garanti le plus gros coup de fouet dans les miches de ta vie". J'en sorti une et la déballa tant bien que mal avec mes bras atrophiés et encore engourdis. La barre a l'intérieur ne ressemblais a rien. Rien de mangeable du moins. Mais je mordis dedans, mastiqua et avala. Par terrible. Un goût de caoutchouc. J'en repris une bonne bouchée, fesant ainsi  la moitié de la barre, comme Paul me l'avait rigoureusement conseillé. "Si jamais tu en abuses, tu risques un empoisonnement du sang". Je replia la barre et la remis dans ma poche. Et alors que je me demandais en combien de temps ça ferais effet, je fus très surpris en obtenant la réponse. Un afflux d'énergie tel que j'eu peur de voir mon corps imploser. Comme si de "encore endormi" mon corps venait instantanément de passer à "21h, c'est l'heure d'aller courrir après les pitchounnes Thierry!". Je mis mes deux mains devant moi et poussa la plus grosse pierre juste face à moi. Elle refusa de bouger, je me mit alors a pousser avec tout mon buste, prenant appui contre le siège. La pierre bougea un peu, je força encore, allant jusqu'a croire que mes bras allaient se rompre. Mais là encore, il n'en fut rien, et mon corps normalement convalescent parvins a me sauver. La pierre roula en arrière, en entrainant quelques unes avec elle, dont quelques petites qui retombèrent dans le cockpit, soulevant beaucoup de poussière, qui me fit tousser. Je dirigea la lampe vers l'ouverture nouvellement crée et put y voir un plafond et un mur.
Après un long soupir de soulagement et un petit rire nerveux. Je défis ma ceinture, m'empara de la malette de soins, de la lampe, et me hissa dans cette brèche, priant pour qu'une pierre ne me tombe pas sur le dos. La lambe en bouche, je pus voir l'éboullement qui avais à moitié envahi le couloir. Je me laissa glisser jusqu'a toucher un sol concret de métal. Je fis quelques pas et me tourna. L'AMP gisais complètement broyé dans cet amas de pierre, émettant toujours son grésillement et sa lumière rouge indiquant la rupture du cockpit. Je me souvins alors que prendre le masque dedans ne serais pas imprudent. J'escalada l'éboulis jusqu'a pouvoir passer tête et bras sous le tableau de bord et pris le masque. Merde, il s'est cassé. Je le laissa tomber en soupirant de déception et redescendit a nouveau.

Je repris la malette et éclaira le couloir qui se défilais devant moi. Manifestement très long. Très poussiéreux. Hormis ça très net, très régulier, très droit, rien qui dépasse ou qui tâche. Hormis...Une trainée de sang. Une fine trainée parsemée de traces de pas qui s'en étaient salies. Une grande pointure d'humain, ou d'ado' Na'vi. Je me rapella qu'avant de partir, j'avais entendu des échos des compagnons de Xelloss que lui et une Na'vi qui était avec lui avaient été blessés, et un morceau de bras retrouvé. Il y avais en fait deux traces de pas différentes, presque de même taille, mais l'une suis la trainée de sang, l'autre marche près d'elle. Mais à côté, dans la poussière, d'autres traces étaient visibles en y regardant bien. Des traces plus légères. Comme des sandales. Les empreintes de pieds devaient être a la Na'vi blessée, et les sandales à Xelloss. Il portait des sandales lui? Je ne m'en souvenais plus, mais ça avait peu d'importance. Apparement, ils ont été trois à être pris dans l'éboullement, et les trois, ou au moins deux, s'en seraient sortis. Et j'étais maintenant seul sur leurs traces. Je serra la poignée du médikit dans ma main gauche et avança dans le long couloir en suivant la trace de sang.



Pendant ce temps, a Hell's Gate.


William : -Crrrrrrrrr- vez- zzzzzzzzzzzz – iam Hell's Gate vous me rec-shrrrrrr
Paul : William ici Hell's Gate on te reçois très mal, l'orage est pas encore passé?
William : Négat-frzzzzzzkkkkkkrrrrrrrr- tré un problème, y'a -shhrrrrrrkrrr-
Paul : Répète, on a pas tout eu, vous avez rencontré un problème c'est ça?

Derrière la masse d'humains entassés devant l'écran de communication qui affichais ce qu'il pouvait, Ale'yah, livide, écoutais, les oreilles basses. Après plusieurs tentatives désespérées, William parvins a se faire entendre.

William : Il y a -krrrr- boulement, d'un seul coup, et Fred' a -shhrrrrrrr- as pu sortir, il s'est fait ensev -frrrrrrrr- essaie de le sortir mais -rrrrzzzzzrrrrrr pas ou il est....
Paul : Fais de ton mieux, on va voir ce qu'on peut vous envoyer dès que l'orage est passé.
William : Ok mais y'en a enc-ggggsssshhhhhh- bout de temps.
Paul : Rapelle nous dès que t'as du nouveau, terminé. -clic- Ale'yah...

Tous les scientifiques et techniciens se retournèrent pour voir la Na'vi a genous au milieu de la salle, les bras croisés, s'étreignant elle même, et sanglotant a chaudes larmes. Tous eurent le coeur brisé pour elle, imaginant tout juste la peine qu'elle pouvait ressentir. Paul dit à tout le monde de se remettre au boulot pour obtenir des infos, tandis que lui allais s'occuper d'essayer de calmer la Na'vi.


De retour dans les sous sols de l'avant poste...


Je suivais le couloir depuis maintenant presque 3 minutes. A un endroit, les traces de sang s'étaient arrêtés, laissant une petite flaque, puis plus de sang. Apparement, Xelloss et celui qui l'accompagne avaient pris le temps d'improviser un pansement à la blessée. Le couloir sombre continuais, terriblement lassant et angoissant. Seules les traces de pas dans la poussière me fesaient penser que j'allais bien vers eux, autrement, je me demande si, seul dans ce tunnel sans lumière, je n'aurais pas préféré tenter de faire la taupe jusqu'à la surface.
Et puis enfin, au loin, ce qui ressemble a un fond, et heureusement, avec une porte. Je me posta devant elle pour y lire ce qui y était écrit.


[secteur 9]
[Infirmerie – SELF – Ateliers mécaniques – salles de repos]


C'te veine, tomber sur ce secteur là. Je regarda par terre et eut la confirmation que les survivants que je recherchais avaient bien franchi cette porte. Mais comment? Ca ressemble a une porte automatisée, pas de poignée ni de- Ah là, a côté. Un bête bouton carré, ça fait limite vieux. Je le pressa et instinctivement me mis en garde. La porte s'enfonca de quelques centimètres dans le mur puis glissa dans celui ci. L'ouverture nouvellement crée était aussi noir et insondable que le couloir derrière moi. Je ravala ma salive, serra les dents, et entra.
De ma lampe, je pouvais voir un autre couloir, plus étroit, s'étendre devant moi, une hauteur sous plafond plus basse, et des portes a droite et a gauche menant a des salles. Je fis un autre pas et la porte derrière moi se ferma. Pourtant, dans cette obscurité, j'avais toujours l'impression de pouvoir me faire attaquer dans le dos. J'avança doucement, éclairant un peu partout avec ma lampe, jusqu'à pouvoir passer la tête dans la première salle à gauche. C'était un genre de point de contrôle, là ou un gardien derrière une vitre contrôle les badges des employés. La salle en face était fermée, sûrement un local avec la matériel confisqué mis sous clé. J'avança alors encore un peu, et arriva a une intersection. Des petits panneaux indiquaient les ateliers et l'infirmerie a gauche, le self a droite. Avec au moins une blesse, ils avaient forcement pris a gauche.
En m'engageant dans ce couloir, je remarqua que le mur a ma droite etait un vitrage a partir d'une demi hauteur d'homme, comme si on marchais dans l'anneau central des galleries d'un centre commercial. Et normalement, si on regarde a travers la vitre, on doit pouvoir admirer toute la hauteur des étages. Mais regarder a travers une vitre ou il fait nuit noire derrirèe, non merci. J'avançais donc en me forcant à éviter d'inventer ces fameux "je crois que j'ai vu un tuc bouger du coin de l'oeil"  et éclairais le sol devant moi. Je passa devant plusieurs salles dont un rapide coup d'oeil et quelques demi arrêts cardiaques en croyant éclairer une silhouette me suffisaient pour savoir que ce n'était pas l'infirmerie. Et puis enfin, deux portes avec une grosse croix rouge dessus.
J'en ouvris une doucement, fesant le moins de bruit possible, ne parvenant pas à me convaincre que je devrais gueuler pour me faire entendre par ceux que je cherchais. J'avais trop peur d'attirer autre chose. Je fis trois pas dans l'infirmerie, ou plutôt la salle d'attente. Devant un guichet, là ou la secrétaire réceptionne, des chaises a droite et à gauche pour les attentes, et derrière le guichet, un couloir à droite menant apparement à un bloc opératoire, à gauche la salle de consultation du médecin généraliste. J'étais en train de me demander vers lequel me diriger en premier quand un léger bruit et un souffle me firent tréssaillir...


Moi : XE- humpf!

Quelquechose comme une barre de métal venais de me faucher derrière les mollets, me fesant partir en arrière, les jambes en l'air, lachant ma lampe et mon médikit. Avant même que je puisse comprendre quoi que ce soit, un trait de lumière bleue passa en un éclair dans mon champ de vision et un autre coup en plein milieu du torse me plaqua au sol, ma tête heurtant le sol en un bruit sourd, accompagné de son de l'air qui sors brusquement de mes poumons. Et là encore, trop rapidement pour que je réagisse, quelquechose, quelqu'un, s'était assis sur moi et pressait un truc metalique assez pointu contre ma gorge.
Mon premier reflexe fut de gémir de douleur, le choc plus la surprise laissaient mon cerveau complètement en vrac. Je porta doucement une main a mon crâne, esseyant de retrouver mes esprits, et put entrouvrir les yeux. Ma lampe tombée éclairais le mur a droite, laissant mon agresseur dans le noir. Mais pas le noir complet. Apparement, ce qu'il pointais contre ma gorge irradiais une petite lumière bleue. Mais pas assez forte pour que je puisse seulement discerner les mains tenant cette arme. Alors que je voulu baisser la tête pour regarder qui me chevauchais ainsi, mon agresseur poussa la pointe sous mon menton, me forcant a regarder le plafond.


Inconnu : Nxe uho 0ei?
Moi : Nnngghgghkoi?
Inconnu : Nxuk uho 0ei teadw xoho?
Moi : Je...je comprends rien, je parle pas le Na'vi.
Inconnu : Vhaodt eh odom0?

Je me forca a rester calme, lutant entre l'envie de me débattre, de me tenir la tête pour calmer le pivert qui creusais son nid dans mon cerveau, et l'envie de hurler contre cet assaillant. Je rassembla mes pensées non endommagées et essaya de comprendre ce que voulais dire tout ça. Déjà, au son de la voix, c'est une femme. Ca ressemblais a du Na'vi mais...en reflechissant, ma gorge toujours menacée, mon agresseur me laissant préparer ma réponse, je commença a comprendre que quelquechose n'allais pas dans ces phrases. OdomO...OdomO....j'avais clairement entendu ça, et une des règles du Na'vi me revint miraculeusement en tête. Les Na'vis l'utilisent pas la lettre D! Super alors non seulement ça cause pas francais, mais pas Na'vi non plus! Anglais peut être?

Moi : Who are you?
Inconnu : Udjnoh m0 giojkaedj vahjk!

La pointe pressa encore sous la gorge, et une lumière rouge se mit à luire contre ma peau, émanant de l'arme mystérieuse, émettant une chaleur devenant vite inquiétante. Je serrais encore plus les dents, à m'en faire saigner les gencives. Me seules pensées furent "Merdemerdemerdemerde elle va me trucider avec son machin là mais j'ai jamais entendu un truc pareil moi...". Et puis soudain, un autre souvenir remonta, pas si vieux que ça. Si. J'ai déjà entendu ce language. Et cette lumière rouge...

Moi : Krystal?

teranas

Rien ne bougea pendant 2 secondes qui parûrent bien longues et dont ma migraine profita pour tambourriner encore un peu l'arrière de mon crâne. La lueure rouge s'éteignit et une main griffue me saisi au col pour me redresser, tandis que la lumière bleue de l'arme s'intensifia fortement jusqu'à baigner tout le hall dans une ambiance tamisée. Un visage s'approcha du mien, et je me retrouvas bel et bien nez à truffe avec Krystal, la mystérieuse femme renarde bleue  qui me regardais d'un air inquisiteur. Elle semblais terrifiante avec ce regard.

Krystal : Xen te 0ei bden m0 dumo?
Moi : Krystal, je...je comprends plus, je comprenais avant mais là je comprends plus, c'est moi! Tu me reconnais pas?
Krystal : Jacodso. Te dek melo.

Elle lâcha mon col et posa sa main sur mon front. Ca aussi me revins en tête. Elle savais échanger les conaissances de language avec un interlocuteur qu'elle ne comprends pas ou inversement. Je sentis des choses rentrer dans ma tête et d'autres en sortir, comme l'autre fois, mais je me rapella pourquoi elle me reconaissais pas et que je ne la comprenais plus. On ne s'étaient cotoyés qu'avec mon avatar. Une fois fini, elle retira sa main et approcha a nouveau sa gueule pleine de petits crocs devant moi.

Krystal : Den, xen te 0ei bden m0 dumo? Nx0 aj 0eih vuso dek jkhudwo veh mo?
Maintenant, comment connais tu mon nom? Pourquoi ton visages ne m'est il pas inconnu?
Moi : Krystal, c'est moi, dis je en mettant mes mains sur mon torse. Teranas. On s'est rencontrés avec mon corps d'avatar, ça c'est mon vrai corps.

Elle plissa les sourcils, ses deux imensses yeux bleux ressassant quelques souvenirs. Elle s'approcha encore, au point que sa truffe légèrement humide touche le bout de mon nez, j'avais l'impression qu'elle sondais au fond de mon âme. Puis elle se leva, écarta le bâton de mon visage et me tendis la main.

Krystal :0ei jfoub kxo khikx, A'm jehh0. A neict'dk olod hosewdaqo 0ei ad kxo cawxk.
Tu dis vrai, je suis désolée. Je ne t'aurais même pas reconnu à la lumière. 

Je pris sa main en affichant un grand sourire de satisfaction et de soulagement. Elle me redressa sans effort, alors que moi, je dus faire attention à pas retomber, le crâne encore en train d'aider le cerveau a recoller les morceaux. Je me frotta cette partie en grognant, Krystal posa sa main sur la mienne, visiblement désolée.

Krystal : Jehh0, tat A houcc0 xihk 0ei?
Désolée, je t'ai vraiment fait mal?
Moi : Tu aurais pu faire pire....
Krystal : 0oj. Uho 0ei xoho ke xocf ij?
Oui. Tu es ici pour nous aider?
Moi : C'était l'idée au départ, mais je suis dans la même galère que vous au final.
Krystal : Semo,dit elle en me prenant la main et voulant m'emmener. 0ei'cc hocuko nakx kxo ekxohj.
Viens, tu raconteras avec les autres.
Moi : Oui, euh, une seconde, j'arrive.

Je ramassa ma lampe, même si le bâton de Krystal fesait très bien l'affaire maintenant, et mon médikit, puis la suivi. Elle m'emmena vers le couloir menant à la salle d'opération, franchis une porte, un couloir encombré de matériel ouvert à la va vite, de brancards bazardés contre les murs, une autre porte, et elle s'arrêta en entrant dans une salle d'opération. Je n'y voyais personne, mais avant que je puisse le lui dire.

Krystal : Kxuk'j mo, 0ei sud wok eik.
C'est moi, tu peux sortir.

Sur notre droite, une tête sorti de derrière d'un genre de commode a roulettes utilisé pour contenir le matériel d'opération. Une tête que je reconnu aussi vite qu'elle me reconnu.

Xelloss : Nom de Zeus! Un grand Teranas.
Moi : Tiens, un aimant à emmerdes.

Il sorti de sa cachette et en deux bonds joyeux fut devant moi, bombant fièrement le torse. Il avais une grosse éclaboussure de sang séché sur lui, mais pas de pansement, et pas l'air d'un gars mortellement blessé.

Xelloss : T'es moins impressionant tout de suite dans ce corps.
Moi : Toi tu l'es dans aucun des deux. T'es tout seul?
Xelloss : Nan, fit il en se dégonflant, la vanne ayant apparement piqué. La petite Piwopx est dans salle à côté, en mauvais état, elle a perdu la moitié d'un bras et beaucoup de sang.
Moi : J'ai ça, dis je en montrant ma malette de premiers secours. Si ça peux aider.
Xelloss : Peut être. Amène toi, on va voir ce qu'il y a dedans.

Il m'emmena à la salle annexe au bloc où le chirurgien et ses assistants se préparent dans un secteur stérile avant opération. Une fois la porte ouverte, je découvris une pièce mise à sac de tout le matériel de réserve prévu pour le bloc, mais aussi une lit improvisé sur lequel gisait une enfant Na'vi inconsciente, très pâle, avec un bras semi sectionné enroullé dans des bandages rougis, et une masque à oxygène sur le visage. Xelloss me demanda mon médikit, que je lui confia, après quoi il l'ouvris et sembla ravi de trouver des bandes propres, des aiguilles, et de la pénicilline.

Moi : Gardes m'en une dose de côté tu veux?
Xelloss : T'es blessé aussi?
Moi : Non, mais je pourrais en avoir besoin, je t'expliquerais.
Xelloss : Pourtant t'as la face couverte de coupures, tu t'es roullé dans des ronces?
Moi : Des coupures? Ah non, je sais ce que c'est.

Xelloss ne répondis rien, occupé a changer le bandage au bras de la petite qui restait dans les vappes. Lorsqu'il retira le tout, je pus voir, un peu écoeuré, une coupure nette et bien droite, pas comme si elle l'avais perdu en étant broyé dans l'effondrement.

Moi : Pourquoi ce masque sur son visage?
Xelloss : C'est de l'air terrien ici, alors j'ai pris des masques a oxygène dont j'ai bouché les filtres. Du coup, l'air dedans est plus concentré en carbone et ça nous permet de tenir, j'ai le mien aussi, que je met régulièrement.
Moi : Et Krystal?
Krystal : Ak ceebj cabo A sud rhoukxo kxo kne jehkj ev uah.
Apparement, je peux respirer les deux sortes d'air.
Xelloss : Nan mais de quelle planète elle viens sérieux? Dans 10 minutes on va apprendre qu'elle peut voir toutes les couleurs hors du spectre lumineux. Pas étonnant que l'autre sadomaso veuille la disséquer.
Moi : Hein? Qui ça?
Xelloss : Le sadomaso transformiste dans ma tête. Tu te rapelles?
Moi : Comment l'oublier?
Xelloss : Difficile ouais.

Xelloss finis de refaire un pansement neuf à Piwopx, après quoi il pris une seringue, une aiguille, lui posa un garrot, et lui fit une injection de pénicilline. Il pris ensuite les deux seringues inutilisées restantes, se mit le garrot à lui même, et se tira deux seringues pleines de sang.

Moi : Tu vas lui donner de ton sang?
Xelloss : C'est risqué, mais vu ce qu'elle a perdu, et ce qu'elle perdra encore avec une telle plaie, elle a peu de chances de s'en sortir. Je vais lui en remettres un peu régulièrement.
Moi : Vous avez trouvé de la nourriture et de l'eau? Ca peut aider.
Xelloss : Oui on en a...trouvé, grinça t'il alors qu'il venais de se piquer seul. Mais elle peut rien consommer inconsciente.
Moi : Tu as besoin de quelquechose d'autre?
Xelloss : C'est dejà baucoup vu notre situation, sauf si t'as amené l'équipe médicale de Hell's gate dans ta poche.
Moi : Non désolé.
Xelloss : Je lui transfère ça et on pourra causer.

Après lui avoir injecté une part de son sang et vérifié sa température et son état de somnolence, Xelloss se tourna vers nous, assis en cercle autour du cristal bleu lumineux du bâton de krystal. Il mis son masque sur le visage, car apparement il en avais besoin, et commença, de sa voix un peu étouffée.

Xelloss : Tu te demandes sûrement comment on a aterri ici aussi miraculeusement, hein?
Moi : Plutôt oui, un batîment entier s'est ecrasé sur vous quand même.
Xelloss : Et bien c'est gràce à la Miss à poil bleu là, fit il en désignant Krystal du regard, qui ne paru pas sourire en entendant ça, étrangement. Alors que tout était sur le point de nous aplatir comme des tranches de saucifflard, elle a surgit d'un seul coup de ma besace et a réagi au quart de tour. Elle a planté son bâton sur le sol et ça a aussitôt fait un dôme protecteur autour de nous. Malheureusement...
Krystal : A tat'dk wuk vujk odeiwx, fit Krystal en baissant la tête.
Je n'ai pas été assez rapide.
Xelloss : Tu as fait de ton mieux Krystal, tu n'y pouvais rien.
Moi : Le bouclier vous a pas protégé?
Xelloss : Au contraire, absolument impénétrable. Rien ne rentre, rien ne sors. Mais c'est à cause de cette trop puissante protection qu'il y eu une blessée. Sinon on s'en seraient tous sortis indemnes.
Moi : Je comprends pas.
Xelloss : Dans le feu de l'action, juste au moment ou Krystal est sortie, ma besace m'a échappé. Et le premier reflexe de Piwopx, en sachant que cette besace me quittait jamais, a été de vouloir la ratrapper, même si le plafond était à un chouya de nous écraser. Heureusement le bouclier s'est refermé sur nous, mais aussi sur son bras tendu, et l'a sectionné net.

J'écarquilla les yeux en imaginant la scène. Quand on a appris avoir retrouvé un bras, on s'attendais a trouver le corps lui appartenant mort. Ce serait triste évidemment, mais une enfant, se faire couper un bras et rester parfaitement consciente de la douleur, plus le chaos environnant de l'effondrement...
Krystal gardais la tête baissée, gênée, se sentant coupable, mais Xelloss avais raison, elle n'y pouvait rien.


Xelloss : L'effondrement nous a amené jusqu'a ce sous sol, qu'une part de l'éboulement avait percé a travers le plafond. Comme le bouclier est sphérique, on glissais a travers les gravats et on a atteri presque les premiers dedans, puis roulé dans le couloir. Ca aurais pu être drôle si la petite se vidais pas de son sang sur moi qui essayais de la calmer. Donc on a marché, vu qu'il y avais pas d'issue, et on a aterri ici, je sais même pas combien de temps ça fait.
Moi : Quelquechose comme 2-3 heures, peut être 4. Je suis partie quand on a reçu un appel de tes compagnons qui nous ont tout raconté. J'ai voulu y aller avec mon avatar, mais j'ai eu...j'ai pas obtenu l'autorisation.
Xelloss : Paul ou ta femme?
Moi : Ma femme. D'ailleurs Paul en a mangé une paire aussi.
Xelloss : Pourquoi ça m'étonnes pas? fit il avec un petit sourire narquois au coin des lèvres.
Moi : On est donc partis avec des AMP, moi et un autre gars. Je sais même pas si il est encore vivant. 'Fin on nous a largué sur le site, on a commencé a fouiller les décombres. On s'est même pris un orage sur la gueule. Pis à un moment, on a trop remué, et ça s'est de nouveau éffondré dans le tunnel. Ma machine a été emportée, celle de William, je sais pas. Je me suis évanoui, en me réveillant, j'étais ensevelli, seul le cockpit de l'armure m'avais empêché de me faire broyer. J'ai quand même pu m'en sortir, et en arrivant dans le tunnel, j'ai trouvé une trainée de sang, et ça m'a mené à vous.
Xelloss : Comment t'as pu t'en sortir? T'avais quasiment rien sur toi ou quoi?
Moi : Si, il y avais des rochers, de plusieurs kilos, je les ai dégagé.
Xelloss : Attends, je croyais que Paul, t'avais interdit d'Avatar parce que tu t'atrophiais.
Moi : Il m'a filé ça au cas où.

Je fouilla dans une de mes poches et en sortie la barre energétique a moitié consomée. Xelloss ouvris de grands yeux, car apparement il savait ce que c'est. Krystal, la mine toujours désolée, regarda la barre avec un regard interrogateur.

Xelloss : Des Cyberboost Proenergy. C'est réservé aux militaires et athlètes augmentés ça, je savais pas que t'en avais.
Moi : J'en ai pas.
Krystal : Nxuk aj ak? Veet?
Qu'est ce que c'est? De la nourriture?
Moi : Oui, mais pour un certain type de personnes, et j'en fais pas partie.
Krystal : Je, aj ak tudwoheij?
Alors, c'est dangereux?
Moi : Oui, je dois pas en prendre trop. Ca me renforce, mais ça m'empoisonne le corps.
Krystal : Kxo khio jkhodwx semo nakxad, rik, kxuk'j khio, 0ei'ho houcc0 jbadd0...
La vraie force vient de l'intérieur, mais, c'est vrai que tu es maigre...

Alors ça, si je m'y attendais...

Xelloss explosa de rire, sans surprise. Avec le calme morbide et les échos des grands couloirs, son rire était presque effrayant, comme si un malade mental était pris d'une crise de démence. Une fois calmé, il essuya une larme, Krystal essaya d'estomper le petit sourire malicieux qu'elle avait au coin des lèvres, et moi, je soupira, non sans admettre intérieurement qu'elle avais raison.

Xelloss : Je comprends mieux pourquoi tu veux garder de la Peni' en reserve.
Moi : Ouais, on sais jamais, si je suis obligé de devoir en reprendre trop tôt.
Xelloss : Et le QG vous a envoyé que vous deux pour venir nous chercher?
Moi : Bah, on étais tous a peu près sûrs que vous étiez morts, on allait pas envoyer tout ce qu'on a pour le vérifier. En plus avec cet orage qui approchais.
Xelloss : Donc on est livrés à nous même pour combien de temps?
Moi : Je....peux pas te dire...Si Will' a survécu a l'effondrement, il apellera des secours, si il parviens a se faire entendre, mais de toute façon, ça devras attendre que l'orage passe. Si il s'en est pas tiré...ils s'alarmeront quand ils trouveront que ça fait trop longtemps qu'on réponds plus, et là aussi, ce sera après l'orage. Si je me rapelle bien, on étaient sur les lieux depuis moins d'une demi heure quand je suis tombé, la tempête venait de commencer, et je sais pas combien de temps je suis resté sous les décombres.....Non je peux pas dire combien de temps.
Xelloss : Dans ce cas, dit il en se levant, allons faire le tour du propriétaire, y'a que ça à faire.
Moi : Ouais, bien d'accord.

Xelloss, Krystal et moi nous levâmes, s'apprêtant pour aller en exploration. La petite Piwokx semblait respirer un peu plus calmement, mais toujours le visage pâle. Il mesura son pouls, sa temérature, puis acquiesca en en déduisant qu'elle pouvais être laissée au repos quelques temps. Je pris le reste de mon médikit, Xelloss pris un barreau en métal qui trainais, Krystal avait son bâton en main, qui émettais en continu la seule source lumineuse. Je gardais malgré cela ma lampe torche a la ceinture. Une fois prêts à partir, ils couvrirent d'un drap la petite Na'vi et camouflèrent plus ou moins sa présence en faisant du désorde autour, discrètement. Puis ils sortirent tous du bloc médical et arrivèrent dans le couloir qui fesait le tour de l'étage et de l'imensse vide se trouvant au mlieu de cet anneau de baies vitrées. Je pointa ma lampe vers la vitre face à nous, maintenant moins apeuré d'y regarder, et parce que la lumière diffuse du bâton n'était pas assez forte pour éclairer loin. La lampe éclairais l'autre bout de l'anneau qui fesait l'étage, mais aussi un imensse plafond au milieu. Comprenant maintenant que nous étions au dernier étage, je m'avança, peu rassuré, et pointa ma lampe vers le bas.
Au bas mot, une trentaine d'étages. Les 20 en dessous de nous étaient similaires, une grand anneau dont l'intérieur n'étaient que des vitres, et on ne pouvais rien voir de particulier d'ici. Mais sur les 10 derniers, on pouvais voir au milieu comme une imensse unité centrale, pleine de cables, de tôles, de circuits et de composants éteints. Des passerelles et conduits de cables reliaient ce processeur géant a certaines pièces des étages a sa hauteur. En l'éclairant, malgré la hauteur et la pénombre, je pus apercevoir un chemin pour rejoindre cette machine, avec a son pied ce qui ressemblais a un grand écran et des claviers. Xelloss et Krystal avaient vu comme moi.


Xelloss : Et bah ça commence bien, je sais déjà où je veux aller.
Moi : Ca m'étonnerais que tu l'allumes juste en appuyant sur ON, si tant est qu'il y ai du courant.
Xelloss : On verra, mais si quelquechose peut nous renseigner sur cet endroit, ce sera cet ordi géant. Faut trouver des escaliers.
Moi : Ouais, allons trouver ça.

Krystal ouvrait la marche, puisque fournissant la lumière, Xelloss ensuite, moi en arrière garde. Après être passé devant quelques salles aussi poussiéreuses et bordeliques que les autres, nous finîmes par trouver un petit logo indiquant ascenceur et escaliers. Krystal ouvris la porte batante, le bruit résonnant a travers les milliers de marches. Je ravala ma salive en regardant l'escalier s'enfoncer dans l'ombre.

Xelloss : Et bah grand Tera', t'as peur?
Moi : Trop de jeux d'horreur étant jeune...

Maudit SCP 087...


teranas

Le trio d'exploration entama donc la descente, Krystal ne semblant pas impressionée le moins du monde, Xelloss se proposant d'assurer l'arrière garde, pour me rassurer, ou bien pour se payer ma face discrètement. Les marches en tôles striées vibraient et résonnaient a chaun de nos pas, malgré notre descente lente et mesurée, a l'affût de tout bruit qui ne serait pas de nous. A chaque paleir, nous ouvrions la porte de l'étage pour voir ce qu'il s'y trouvais. A chaque fois, rien que le noir, la poussière, et des étages évacués a la va vite. Nous ne nous arrêtions jamais pour les explorer. Notre priorité restait l'unité centrale en bas.
31 étages plus bas, la fatigue commencais à me gagner. L'effet de la barre énergétique s'estompais, et si je me rapellais bien, à partir de maintenant, je devais attendre au moins une heure pour en consommer a nouveau sans risque. Heureusement que nous étions en bas. La porte ouvrant sur ce dernier étage était blindée, avec une ouverture contrôlée par code et reconaissance digitale. Et fort heureusement, elle était surtout entrouverte. Xellos se proposa de passer devant, pour voir si aucune autre mesure de sécurité ne nous attendais derrière. Après 2 minutes de silence, il nous apella pour le suivre.
Un couloir assez large s'ouvrit devant Krystal et moi, régulièrement jalloné de lumière sur le sol pour baliser le chemin. Enfin, c'est ce qu'on pouvais deviner puisque plus rien ne fonctionnais. En regardant autour de nous, je repéra dans l'angle mort après avoir passé la porte une Intellicam, et juste à côté, un mitrailleuse automatisée, heureusement, toutes deux hors d'usage. Une cinquantaine de mètres plus loin, le couloir se terminais en passerelle surplombant un vide. Krystal y dirigea son bâton, nous permettant de voir qu'il sagissait des fondations de l'unité centrale, ses branchements, alimentations, cables réseaux, boitiers de réglage manuel et j'en passe. Et la fameuse machine, assez intimidante une fois au pied, se tenais là, au milieu de cette grande tour creuse, tous ses cables étendues dans toutes les directions comme une toile d'araignées.
Xelloss s'avança jusqu'au pupitre à la base de la machine. Un seul clavier, un micro, et une multitude d'écrans. Il posa ses affaires a ses pieds, examina le tout et remarqua quelquechose qu'on ne pouvais voir que de près. Un voyant clignotant très faiblement en vert. Xelloss se tourna vers nous.


Xelloss : Si c'est ce que je pense, la machine peut repartir.
Moi : Elle est en veille?
Xelloss : J'ai l'impression oui. Si je la fais repartir, je ne sais pas si elle seule se remettra en marche, ou tous les systèmes, dont la sécurité.
Moi : Merde! Les caméras et armement risquent de pas bien nous blairer!
Xelloss : Exact. Il faudrai les neutraliser avant de relancer ça, pour être sûr.
Moi : Krystal peut les détruire.
Xelloss : Non. Neutralisez les simplement. Les Intellicams sont conçues pour sonner l'alarme aussitôt qu'elles sont endommagées.

J'emmena Krystal au début du couloir en lui expliquant qu'il ne fallais pas abîmer au moins la caméra. Je lui proposa de me soulever pour que je puisse voir si je pouvais débrancher à la main, mais elle me dit avoir une meilleure idée. Elle se placa en dessous , dirigea son arme vers les deux machines, et un souffle bleu sorti de la pointe de son bâton, émettant le bruit d'un courant d'air dans une grotte. En quelques secondes, la caméra et la mitrailleuse furent recouvertes d'une épaisse couche de glace solide, brillante et transparente. Je m'emerveilla une fois encore devant les capacités de son bâton, que, il faut bien l'admettre, la science telle qu'on la connais ne pouvait expliquer. Ceci était de toute évidence magique. Ou bien, il nous faudrait encore 1 ou 2 siècles pour le comprendre.

Krystal : Aj kxuk odeiwx?
C'est suffisant?
Moi : Oui, avec ça, on sera tranquilles un moment.

Nous retournâmes tous deux auprès de Xellos qui était resté devant le pupitre, en train de l'étudier après en avoir grossièrement chassé la poussière.

Moi : La sécurité au bout du couloir est neutralisée.
Xelloss : Ok, j'en ai pas vu d'autre aux alentours. On risque pas de se faire trouer le buffet dans l'immédiat. Mais au cas où, Krystal, prépare toi à intervenir et faire ton tour de magie.
Krystal : Jiho.
Bien sûr.

Xelloss appuya sur le voyant vert. Celui ci cessa de clignoter aussitôt. Mais à première vue, rien ne se passa. Puis l'écran principal, au centre, juste au dessus du pupitre, s'alluma, affichant juste un fond noir. Puis une ligne de texte s'afficha dans le coin supérieur gauche.

>Redémarrage_
>Source d'énergie principale innefective_
>Entré en mode économie de batterie_
>Charge restante 6%_
>Autonomie estimée 11 minutes_
>Modules de dialogue avancés désactivés_
>Modules de dialogue primaires activés_
>Séquenceur Universel A.B.A.T.H.U.R. En ligne_
>Attente des instructions_
>_

Xelloss et moi regardions l'écran un peu décontenancés. L'interface utilisée était certes très archaïque, mais le peu de batterie restant justifiait cette utilisation peu coûteuse. Nul doute vu le matériel présent que cette machine aurait pu parler ou être questionnée via le micro sur le pupitre. Krystal elle ne semblais pas tout comprendre. Peut être qu'à l'écris, son don de traduction ne fonctionne pas.

Krystal : Nxuk teoj ak moud?
Qu'est ce que ça veut dire?
Xelloss : Que cette saleté n'a plus que quelques minutes avant de nous claquer dans les doigts. Il va falloir vite lui tirer tout ce qu'on peut.

Xelloss s'empressa de tapper sur le clavier, sa question apparaissant en même temps à la suite de la ligne de texte, ou presque.

→ Qull st a fci?_
>Traitement de la requête_
>Requête confuse_
>Reformulez_
>Usage du micro recommandé_

Xelloss : Saleté, le clavier est à moitié mort, j'espères que le micro sera plus coopératif.

Prenant le micro en main, il parla distinctement, en détachant les mots. Ceux ci apparurent à l'écran, entiers cette fois ci.

→ Quelle est ta fonction?
>Traitement de la requête_
>Requête reçue_
>Démarage du module de dialogue avancé_
>Charge restante 6%_
>Autonomie estimée 11 minutes_
>_

Les enceintes grésillantes de la machine crachèrent un son ignoble, une voix robotisée, caverneuse et parasitée, exprimant ce qui s'affichait à l'écran. Sa voix appeurante résonnais dans le complexe entier.


>_
>Séquenceur Universel de classe 2   A.B.A.T.H.U.R._
>Complexe informatisé de gestion des tâches suivantes_
>Récolte de cellules à partir d'organismes ou de minéraux_
>Etude approfondie des chantillons_
>Synthétisation des cellules inconnues à ce jour_
>Recherche d'expérimentations permettant l'utilisation d'échantillons avantageuse_
>Tentative de création de nouveaux composés_
>Tentative de création de composés existants améliorés_
>Expérience de réatribution des cellules sur tierce sujet_

La dernière ligne nous fit tiquer, Xelloss et moi. Krystal n'avais pas l'air de tout comprendre, mais elle fit la moue en voyant Xelloss et moi nous concerter du regard. Il posa aussitôt une nouvelle question.

→ Quelle était la dernière exprimentation qu'il t'a été demandé?
>Traitement de la requête_
>Requête reçue_
>_
>_
>Etude des spécificité de la race indigène Na'vi_
>Extraction de cellules souches spécifiques_
    >Lacération de la chair_
       >Etude de la pigmentation_
          >Pigmentation résultante d'une évolution cellulaire permettant un camouflage accru_
             >Sans intêret_
       >Etude des resistances physiques des tissus_
          >Resistance mécanique semblable aux tissus humains_
             >Sans intêret_
    > Broyage des os_
       >Etude des tissus du squelette_
          >Etude des resistances physiques des échantillons_
             >Resistance de l'ossature supérieur au squelette humain de 108%_
                >Début des tentatives de recréation pour implantation_
    >Etude du système nerveux_
       >Etude compliquée_
          >Etude écartée temporairement_
             >Etude ultérieure approfondie impérative_
    >Dissection du cerveau_
       >Etude de la région Lobe Prefrontal_
          >Découverte d'une sensibilitée singulière aux champs magnétiques telluriques_
              >Sans intêret_
       >Etude de la région Occipitale_
          >Etude des signaux échangés entre la région frontale et la Natte_
              >Echange de données entre organismes biologiques intêressante_
                 >Expérience ultérieure de tentative de recréation du système_
                    >Tentative d'adaptation sur humains_
    >Etude des globes occulaires_
       >Decouverte d'une vision nocturne_
          >Expérience ultérieure de tentative de recréation de la vision nocturne_
            >Tentative d'adaptation sur humains_
    >Etude des tissus musculaires_
       > Decouverte d'une structure inédite des cellules myocytes_
           >Etude des resistances physiques des échantillons_
               >Production de force biomécanique supérieure à la structure humaine de 387%_
                    > Début des tentatives de recréation pour implantation_
                         > Expérimentations passées en Code 5 Prioritaire_
                             >Toutes ressources solicitées pour expérimentation_
>_

Xelloss, Krystal et moi étions sous le choc. Cette machine, et l'équipe qui coordonais ses expériences, avaient disséqué des Na'vis pour en tirer leurs forces et les attribuer a des humains. Xelloss repris le micro.

→ Les implantations des avantages Na'vis sur des humains ont elles réussi?
>Traitement de la requête_
>Requête reçue_
>Charge restante 5%_
>Autonomie estimée 9 minutes_
>_
>_
>Négatif_

Alors que Xelloss et moi poussions un soupire de soulagement, Krystal, en retrait, restais profondemment attérée par ce qu'elle entendais. Elle découvrais une grande part d'ombre des humains. Xelloss prit à nouveau le micro, souhaitant approfondir la question.

→ Pourquoi ça n'a pas marché?
>Traitement de la requête_
>Requête reçue_
>_
>_
>Incompatibilité des séquences ADN_
  >Tentatives de conciliations cellulaire infructueuses_
>Rejet violent de la part des sujets_
  >Décès des sujets suite à l'autodestruction des cellules nerveuses_
     >Sujet 26 décédé 11 heures après opération_
     >Sujet 27 décédé 16 heures après opération_
     >Sujet 28 décédé 8 heures après opération_
  >Décès des sujets suite à l'autodestruction des organes par le système immunitaire_
     >Sujet 29 décédé 22 heures après opération_
     >Sujet 30 décédé 13 heures après opération_
     >Sujet 31 décédé 4 heures après opération_
     >Sujet 32 décédé 53 heures après opération_
  >ADN humain faible_
    >Trop peu évolué pour compatibilité des souches_

Avant que Xelloss ne puisse dire quoi que ce soit, je lui pris le micro et demanda, la voix tremblante:

→ Pourquoi vous les laissiez mourrir sans les achever?
>Traitement de la requête_
>Requête reçue_
>Charge restante 5%_
>Autonomie estimée 8 minutes_
>_
>_
>Gaspillage_
>Effort inutile_
>Sujets condamnés_

Je lâcha le micro, me laissant tomber assis, tremblant, choqué par ce que je venais de lire. Xelloss avait les oreilles collées au crâne, Krystal les avaient applatis. Mon manque d'énergie se fit sentir car je me rendis compte que j'avais le souffle court, ça en plus du tremblement dû à la colère et l'horreur de tout ce que l'on apprenait...

→ Quel groupe dirigeais les opérations ici?
>Traitement de la requête_
>Requête reçue_
>_
>_
>Information confidentielle_
>Nécessité d'un pass de niveau 11pour consultation des informations_
>Données protégées_
>_
>_
→ Quel était le nom du responsable des opérations ici?
>Traitement de la requête_
>Requête reçue_
>_
>_
>Information confidentielle_
>Nécessité d'un pass de niveau 11pour consultation des informations_
>Données protégées_
>_
>_
→ Saloperie, on apprendra rien de cette machine!
>Traitement de la requête_
>Requête confuse_
→ La ferme toi on t'as pas sonné!
>Traitement de la requête_
>Requête confuse_

Xelloss jeta le micro sur le pupitre, visiblement irrité de l'opposition que lui fesait la machine.

Xelloss : On saura pas qui était aux commandes ici.
Moi : Au moins, grinçais je en me redressant, on sais qu'ils ont pas atteints leurs buts.
Xelloss : Encore un coup tordu de la compagnie ça. Une filiale de scientifiques barges agissant sous un autre nom pour éviter les scandales quand ça s'apprends.
Krystal : Sud no ceeb veh couladw kxaj fcuso, fcoujo??
Pouvons nous chercher comment quitter cet endroit, s'il vous plait?

Xelloss me regarda, et nous hochâmes tous deux la tête, approuvant l'idée. Son air triste et abbatu nous fîmes tous deux grimacer, mais on était pas dans notre assiette non plus.

→ Où se trouvent les voies d'évacuation d'urgence en cas d'effondrement du complexe?
>Traitement de la requête_
>Requête reçue_
>Charge restante 3%_
>Autonomie estimée 4 minutes_
>_
>_
>Etage 6
  >Couloir Nord
>Etage 12
  >Couloir Est
>Etage 18
  >Couloir Nord
>Etage 24
  >Couloir Nord
>Etage 30
  >Couloir Est

Xelloss : Ok, allons y, tu vas y arriver Tera'?
Moi : Ouais, quand on sera devant la porte d'évacuation, allez chercher la petite, je vous attendrais devant.
Xelloss : T'es sûr que tu te feras pas dessus?Me railla t'il en posant le micro.
Moi : Non, à moins qu'il n'y ai quelquepart un nouveau spécimen! répondis je en insistant bien sur les trois derniers mots.

Au dessus de nos têtes, alors que nous passions la porte de l'escalier, l'Intellicam, en partie libérée de la glace, avait filmé, car rallumé par l'activation du Séquenceur Universel. Elle n'avait pas déclenché d'alarme en identifiant le groupe de 3 qui s'interessais à la dite machine, mais en revanche, elle captura quelquechose d'interessant. Une silhouette humanoide aux caractéristiques physiques non humaines.

L'écran principal du Séquenceur afficha quelques lignes, sans les répéter de vive voix.


→ Un nouveau spécimen!
>Traitement de la requête_
>Requête reçue_
>Information compilée avec système de sécurité_
>Charge restante 2%_
>Autonomie estimée 2 minutes_
>Découverte d'une nouvelle espèce_
>Obtention de l'essence impérative_
>Communication des données au relais principal_
>_
>_
>Données envoyées_
>Charge restante 1%_
>Autonomie estimée 1 minute_
>_
>_
>Extinction_
>_